Comme depuis 1991, on sait qui a tué Laura Palmer, on peut se contenter de regarder Twin Peaks comme un objet d’études cinématographiques : en clair, chercher les racines du chef d’œuvre. Pour faire simple, il y a tout simplement beaucoup de talent.
C’est extrêmement bien écrit, et dialogué, alors que la plupart du temps, les personnages semblent dire des banalités. Ainsi les diatribes anti pèquenot du Spécial Agent Albert (Miguel Ferrer) sont non seulement drôles, mais apportent un contrepoint piquant à la mièvrerie – assumée – de Twin Peaks (la ville, et la série).
Ensuite, c’est très bien joué, au delà des 2/3 premiers rôles. Chacun est parfait, dans le cliché incarné qu’on lui demande de jouer, auquel chaque comédien apportent pourtant une subtilité de tous les instants (Wendy Robie, dans la femme au bandeau, Peggy Lipton, la jolie tenancière du Double R, Kimmy Robertson, la standardiste écervelée, etc.) Enfin, c’est malignement monté : ainsi dans, l’épisode 4, alors qu’on craint le retour de l’affreux Leo derrière cette porte blanche à l’arrière plan, c’est le bruit d’une autre porte que l’on entend, celle du Double R, car Lynch est déjà passé à une autre séquence.
C’est fait avec tellement de subtilité qu’on ne se rend pas compte à la première lecture, mais cela participe à l’ambiance de paranoïa qui irrigue toute la série. Car il ne s’agit pas de savoir qui a tué Laura Palmer, mais bien ce qui va arriver à tous ces personnages dont nous sommes tombés amoureux, Dale, Lucy, Josy, Shérif Truman, Bobby, Norma, Hawk…
Tomber amoureux, n’est-ce pas la vocation du cinéma ?
4 septembre 2015 à 18 h 41
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