Au moment où les hybrides (les voitures), s’installent à Los Angeles, un autre hybride, filmique, a envahi nos écrans cet été : il s’agit de Transformers. Loin de moi, a priori, l’idée d’aller voir la mise en images (de synthèse) d’un dessin animé pour enfants, fut-ce par le talentueux Michael Bay, auteur, comme chacun sait de chefs d’œuvres insondables comme Armageddon, The Rock ou Bad Boys I&II.
Hybride, oui, car il s’agit là du résultat d’amours coupables entre Michael Bay, cinéaste bruckheimerien pur jus (Hélicos, Explosions, Mauvais Esprit Républicain) et Steven Spielberg producteur (Bons Sentiments Démocrates, Enfance, Banlieue Américaine).
Le résultat est le portait composite et inattendu de ses deux papas : l’énergie brute de Bay, le sentimentalisme spielbergien. L’innocence de l’enfance (la petite fille), l’esprit potache adolescent (les histoires de branlette). La violence vue comme un parc d’attraction (Bay), la violence de la guerre vue comme une extermination (Spielberg). Tout y est, en quelque sorte. Un film pour les petits et un film pour les grands, la parodie, l’humour premier degré, le film d’action, la romance…
Sur le fond, Transformers est une hymne à l’Amérique, à la Bagnole et à la Liberté. Comme toujours chez les bruckheimeriens, le héros défie l’autorité, et le Méchant Etat Centralisateur. Le héros doit non seulement affronter les robots qui veulent détruire l’humanité, mais aussi une bande pitoyable de Men In Black appartenant au Gouvernement des Etats-Unis, et menés par un tout aussi pitoyable John Turturro. Les méchants robots, comme par hasard, s’incarnent dans les symboles du pouvoir : une radio sur Air Force One, une voiture de flic, un hélicoptère de l’armée. Les bons robots, au contraire, s’incarnent dans les symboles de la liberté américaine : la Chevrolet Camarro, le Truck Américain… Côté Spielberg, la solution ne peut venir que de la Banlieue Américaine, seul réservoir possible en Héros Ordinaires…
Des nouvelles du côté obscur, aussi : quelques relents post-11 septembre traînent de ci, de là, à la hauteur du traumatisme : les forces américaines sont au Qatar au début du film, et le Mal y jaillit pour la première fois. Pas les gentils arabes, que les marines sont là pour protéger, bien sûr, et qui les aident en retour, mais bien un de ces méchants robots-scorpions qui détruisent tout sur leur passage, notamment des mosquées ! Au final, la guerre se déroulera bien en Amérique, à Los Angeles même (l’affiche du film montre pourtant New York).
Au cas où on n’aurait pas compris, un soldat le rappelle au héros, qui voudrait éviter le combat : « Maintenant, nous sommes tous des soldats ! »
Faut-il y voir quelque chose de rassurant, comme un rappel des Minutemen venant à la rescousse de la démocratie menacée par l’envahisseur, ou au contraire, le présage plus inquiétant d’une Amérique angoissée, et remilitarisée ?
27 octobre 2007 à 18 h 11
Le grand mérite de Transformers, comme de Die Hard 4, c’est de ne pas se prendre au sérieux, et de l’afficher ouvertement … et franchement c’est assez poilant (sauf les fins toujours ratées)… Retour en grâce d’Hollywood (où les scénaristes continuent malgré tout la plus longue grève jamais observée toutes professions comprises) ou bien début de la fin avec ces films très 2nd degré ?
27 octobre 2007 à 21 h 15
c’est vrai que l’on sent qu’Hollywood peine à faire des films « pour de vrai » : remakes, parodies, adaptation de séries ou de BD : le cinéma US ne smeble plus capable de trouvers eul un nouveau Star Wars ou un nouveau Indiana Jones…
15 janvier 2008 à 0 h 36
[…] Mon Topten : Control L’incroyable Destin d’Harold Crick Mon Frère Est Fils Unique Kings Of The World Zodiac Transformers Half Nelson 300 Raisons D’état Apocalypto […]
29 mars 2008 à 20 h 52
[…] Si, après avoir visionné 24 ou Transformers, l’on doutait encore de l’état de confusion mentale qui règne aux Etats-Unis, Le Royaume achève de vous convaincre. Voilà un film qui change tellement de casquettes que l’on frôle la schizophrénie. […]
12 mai 2008 à 20 h 48
[…] Voilà un film-démonstration : comment, avec un thème riche (un vendeur d’armes, alcoolo, jouisseur, pris de crise de conscience va devenir superhéros au service de l’humanité), on peut faire une daube… Alors qu’avec un argument quasi nul (des robots, déguisés en camion de pompier et en radio cassettes, envahissent la terre) on peut faire un mini-chef d’œuvre ! […]
15 juillet 2008 à 17 h 20
[…] Nous nous demandions récemment à CineFast où était passé la Grosse Connerie Américaine. Quand reverrions-nous Bruce Willis sauver la planète d’un météore tueur ? Et Will Smith ou Jeff Goldblum casser de l’extra-terrestre ? Depuis le 11 septembre, ces films ont disparu, remplacés par des films anxiogènes (La Guerre des Mondes) ou comique mais anxiogène (Transformers). […]
23 janvier 2009 à 22 h 39
[…] Prié (mais pas trop) par mes enfants de louer Tranformers, j’ai cédé, et revu pour vérifier comment le robot hybride Spielberg-Bay avait passé ces deux dernières années. […]
22 juillet 2009 à 21 h 43
[…] un film attendu. Nous avions dit tout le bien de ce que nous pensions du 4×4 hybride sorti du garage Spielberg/Bay. Quand je dis nous, j’exagère un peu, car je me suis révèle […]
1 juin 2010 à 20 h 09
[…] le CineFaster prêche dans le désert. C’est le cas avec Transformers, dont on expliqua, au détour d’une projection mémorable dans un drive-in corse, qu’il annonçait une nouvelle hybridation Hollywoodienne : une créature étrange, à […]
8 juillet 2011 à 17 h 24
[…] Après avoir dit tant de bien du premier, difficile de désavouer les suites, pourtant un peu lourdes sur l’estomac. Le Whopper c’est bien, le double Whopper c’est trop. […]