La 3D ne sert à rien, hormis revoir le paquebot de Monsieur Cameron. Titanic 3D n’apportera rien à l’histoire du cinéma*, mais l’œuvre du canadien irascible est incoulable. Au bout de dix minutes, on ne pense plus à ces fichues lunettes, comme on a oublié que le bateau allait couler…
L’intérêt de revoir 5, 6 fois un film, c’est bien sûr de succomber à une nostalgie coupable, mais aussi de regarder ailleurs, hors du centre focal de l’écran, hors de l’axe Di Caprio/Winslet. Remarquer des détails qui nous avaient échappé : « Ah, ça, c’est pas le serveur qui va se prendre un coup de poing dans la tronche tout à l’heure ? » Noter la technique de l’artiste, toutes ces coutures invisibles sur la robe de gala qu’est Titanic. Par exemple, le soulignement sonore de l’exploration initiale (note de pianos désaccordés sur le plan du piano, harpe cristalline sur un lustre…)
Ou l’existence de motifs qui nous avaient échappé : ces mains qui se serrent, ce sont celles des premiers dessins de Di Caprio, sur le pont des Premières. Ces mains unies, on va les retrouver à plusieurs reprises dans le film, notamment lors du Baiser.
On notera aussi l’alternance de visions réalistes du bateau (au début), qui peut devenir un décor presque abstrait (le suicide, le baiser), presque une scène de théâtre, pour revenir au réalisme, lors de la scène finale du naufrage…
On peut, aussi, sentir le poids du temps qui passe – ou pas – sur Titanic ; les effets spéciaux ont vieilli, bien sûr, le contraire est impossible, les scènes d’action sont forcément moins passionnantes à la sixième lecture, mais le mélodrame est toujours aussi intense.
Bref, le charme de Titanic est intact, profitez donc de l’occasion de le voir en salles, là où est sa vraie place…
*surtout que le charmant Jim vilipendait la concurrence au moment d’Avatar, considérant comme « scandaleux » de coller de la 3D en post production (comme sur Le Choc des Titans). « La vraie 3D doit être tournée dès le départ en 3D. » Ok, Jim.
5 mai 2012 à 10 h 44
[…] J’y suis donc allé tout seul. […]