Un film dont le code génétique est composé à 50% de Cloverfield (filmé avec des téléphones portables) et à 50% de molécules John Hugues (ados losers) est forcément sympathique.
C’est ce qui donne envie de le voir, et je ne l’ai pas regretté. C’est aussi sur les conseils de la Professorinette, désormais CineFasteuse accomplie, et qui m’a d’ailleurs, au passage, servie de contrôle parental. Voulant emmener le Professorino (10 ans) et sa cousine (12 ans), j’ai requis son avis. « Tu crois que ça pourrait leur plaire ? » « Non » me répondit-elle. (La Professorinette est plus Twitter que WordPress.) « Ah bon ? Y’a de la Violence ? Y’A du sexe ? » « Oui et oui« … Effectivement l’avertissement est nécessaire, car Projet X ne décrit rien de moins que la boum qui tourne mal (ou bien, c’est selon) et vire à l’orgie pure et simple.
À la base, un pitch venant en droite ligne de la scène finale d’Une Créature de Rêve, quand Gary et Wyatt organisent une fête à l’initiative de leur fée/mentor/bombasse*.
Ici, pas de surnaturel, juste trois ados losers de Pasadena, qui selon le schéma classique Jock-Nerd, sont les brimés de leur classe de seconde. Les 16 ans de Thomas, vont être l’occasion d’une petite surprise party, toléré par les parents (« Notre fils est un loser, cherie !« ), genre soirée Pictionnary avec 5 ou 6 copains. Mais, Costa, le petit juif du Queens, ne l’entend pas ainsi : la fête de son pote doit être une méga-teuf, le graal des Nerds pour entrer dans l’univers des Jocks, les joueurs de foot de l’équipe du collège, les beaux gosses qui ramassent toutes les filles.
Ils embarquent dans cette aventure JB, le petit gros de service, et un cameraman inquiétant, Dax, qui va filmer le tout … parce qu’il a une caméra.
Évidemment, l’enthousiasme de Costa, allié aux outils d’aujourd’hui (Facebook, Twitter, Craiglist**) va transformer la surprise party en orgie romaine. L’unique (mais intense) plaisir de Projet X est là, dans l’accumulation : jusqu’où s’arrêteront-ils ?
Les jeunes acteurs (Thomas Mann, Oliver Cooper, Jonathan Daniel Brown) sont excellents, et Nima Nourizadeh, le réalisateur (un clipeur anglo-iranien) a le bon goût de ne pas laisser son film sans cerveau. Certes, nous sommes du côté de ces adolescents régressifs, mais le film ne fait pas l’impasse sur les conséquences, et même – gros mot – sur la morale de l’histoire. Thomas paiera pour les dégâts, qui ne sont pas uniquement financiers.
Étonnante (et passionnante) fin de cette histoire : après s’être enthousiasmé pour les excès divers de nos trois compères (et surtout de ceux des invités), le film se termine par une quasi émeute, et une réflexion sur la société de consommation.
Nima Nourizadeh sera-t-il notre nouveau John Hughes?
* Kelly Le Brock, où es tuuuu ??
** Qui ne sont pas pointés du doigt comme responsable du désastre, mais simplement utilisés comme outils, merci Mr Nourizadeh.