Chaque année, à la même époque, c’est la même chose… Les gens qui me connaissent un peu viennent me demander, sourire en coin : « Alors, Cannes, tu suis ? T’as vu, Soderbergh, il a eu la palme… ! » Ils ne sont pas méchants, les gens, ils veulent partager un peu cette passion du cinéma… Mais ils me connaissent mal ! Car, sans vouloir les froisser, Cannes, les Cesars, les Oscars, tout ça n’a rien à voir avec l’art ou avec le cinéma. L’idée même de compétition n’a pas de sens.
Comment peut-on en effet « sélectionner » un film ? Prenons par exemple 1998, l’année de La Ligne Rouge, de Terrence Malick. Comment peut-on dire, cette année-là, que Sean Penn est meilleur qu’Adrian Brody ? Que Jim Caviezel est meilleur que Ben Chaplin ? Ils jouent tous dans le film, je précise, et c’est un chef d’œuvre ! Où serait, dans ce SEUL film (et on oublie les 1000 autres sortis en 1998 !!), quelque chose d’aussi stupide que le « Meilleur Second Rôle » de La Ligne Rouge ?
Non, en vérite, il n’y a que deux choix possible : le sien propre et celui du public dans son ensemble. Eyes Wide Shut ou Bienvenue Chez Les Chtis. Seuls ces deux choix sont respectables, parce que basés sur le seul véritable élan qui compte : celui du cœur. Pour le reste, la Palme, le César, l’Oscar, ne sont que des fêtes professionnelles, pas moins respectable que les Trophées des meilleures Sicav ou le Ballon d’Or de football : un moment où se réunit une profession, et où elle s’y congratule.
26 novembre 2010 à 21 h 25
[…] Pourtant, c’est lui qui a le Goncourt cette année. Ce qui me ramène à CineFast et qui valide ma théorie sur les prix – quels qu’ils soient -, ces autocélébrations professionnelles à qui l’on donne l’apparence de compétitions […]
8 décembre 2010 à 17 h 02
C’est vrai qu’il faudrait changer l’approche : plutôt que « meilleur acteur », « plus beau rôle à interprêter de l’année » ; plutôt que « meilleur film », « film qui a fait kiffer grave tout le monde » ; plutôt que « meilleur montage », « montage le plus audacieux » …
23 mai 2011 à 13 h 49
On attend le démontage (démantèlement ?) en règle de la Palme d’Or et du Prix d’interprétation masculine du Festival de Cannes 2011 …
23 mai 2011 à 15 h 33
en fait ce n’est pas d’actualité : pour moi, tout est dit dans la dernière phrase « un moment où se réunit une profession, et où elle s’y congratule. » Il n’y a pas de mal à ça d’ailleurs. C’est juste que ça n’a pas de sens pour un vrai cinéphile.