Imprévisibles américains ! Au moment où ils nous arrosent d’un deuxième Improbable Hulk, et d’un sixième Batman, si mes comptes sont exacts, surgit du fin fond de nulle part, l’incroyable Hancock ! Un film foutraque, drôle, et incroyablement rafraîchissant.
Les super héros sont une invention purement américaines. Né avec Superman dans les années 40, on peut s’interroger sur leur succès, et sur l’OPA qu’ils ont réalisée sur Hollywood ces dernières années. Certes, il y a là des raisons objectives (coût et rentabilité d’une franchise du type Spiderman / Batman, réservoir de scénarios déjà tout prêts dans les archives de DC Comics ou de Marvel, etc.) On y voit surtout la grande panne d’inspiration qui s’est installé à Hollywood depuis la fin des années 80. Il n’y a pas, c’est clair, de remplaçants à la génération Spielberg/Lucas, capables de créer eux-mêmes des mythologies originales. Force est donc de piocher dans l’imaginaire collectif : comics, et remake de séries TV. Pourtant, cette recette n’est pas toujours une garantie de succès : bides artistiques (Hulk 1) ou commerciaux (Chapeau Melon et Bottes de Cuir).
Mais surtout, il semble que l’Amérique ait particulièrement besoin de héros en ce moment. Problème, la nouvelle génération d’Hollywood a un peu perdu l’innocence des pères fondateurs de l’industrie. Ici, c’est Peter Berg, Mr The Kingdom, et son producteur fétiche Michael Mann, le tout co-produit par la star (Will Smith), qui s’y collent. Et on peut dire qu’ils mettent une branlée au genre.
Hancock est vicieux, alcoolo, mal luné. Il crée plus de dégâts qu’il n’en résout (comme en Irak, M. Berg ?) Et quand il dit qu’il va vous la fourrer où je pense, il passe à l’acte ! En face, un petit couple gentillet (Jason Bateman en spin doctor et la formidable Charlize Théron, prototype de la mère américaine normale) essaient la rédemption type Alcooliques Anonymes, puis les artifices de la communication d’entreprise sur ce singe mal luné. Parodie de super héros, contre parodie des stratégies de communication : 2h de politically incorrect, ça fait du bien…
Et même si le film rate un peu sa sortie, en sortant de son genre originel (la comédie), au final on ressort revigoré… A ne pas rater !
22 avril 2012 à 9 h 51
[…] on pourra estimer que le talent de Mr Berg est bien gâché (après les coups de maître Hancock, et Le Royaume), et que son talent aurait pu être utilisé à meilleur escient (Dune, toujours […]