Il y a une bonne raison de ne pas regarder Luck : la série s’est interrompue après 9 épisodes (et 3 chevaux morts sur le tournage). Rien de plus pénible que de rester en plan : rappelez-vous Profit…
Mais trois bonnes raisons suffisent pour regarder Luck : une obligation professionnelle (Luck est une série sur les courses hippiques), affective (elle est signée David « NYPD Blue » Milch) et cinéphilique (le pilote est signé Michael Mann).
Après un épisode, pourtant, le doute subsiste : Luck n’est ni très bien jouée, ni très bien écrite, ni très bien filmé.
Dustin Hoffman est peu crédible en gangster juif qui vient de passer trois ans en prison pour ne dénoncer personne, et Kevin Dunn (Transformers) ressemble assez peu à un parieur prêt à décrocher le Pick6, le pari à 3M$. Fait rare dans une série US, on a l’impression que le travail de documentation n’a pas été bien fait.
C’est moyennement écrit, avec des dialogues assez incompréhensibles (mais qui donnent quand même envie d’en savoir plus, c’est peut-être une technique)
Enfin c’est mal filmé, ce qui confirme la déroute de Michael Mann depuis son virage vidéo (Collatéral, Miami Vice, Public Enemies). Il ne suffit pas de multiplier les plans pour donner l’illusion de la course, même si certains plans, très près de chevaux, sont assez impressionnants.
Reste que ce pilote remplit parfaitement sa fonction : il crée de la curiosité pour chaque personnage, et lance des fils d’intrigue qui ne demandent qu’à être suivis.
Après cette première impression mitigée, donc, on jouera le deuxième épisode Placé, juste pour voir.