« I find these errors all the time… »
Des erreurs furent commises, comme le dit un chapitre fameux du Freedom de Jonathan Franzen. En fait, c’est Maître Hitch qui s’insurge devant le nombre incroyable d’approximations, d’erreurs, de fausses pistes, que laissent passer ses collègues réalisateurs.
« On découvre soudain qu’on a changé de lieu, sans explication, ou deux personnages portent le même costume, et de fait, on ne sait plus qui est le méchant… »
Et ça c’est très grave nous dit l’homme de L’Homme qui en Savait Trop. Pendant que le spectateur s’interroge, il ne pense plus à autre chose. Je croyais que nous étions dans la chambre de Claire ? L’homme au complet gris, c’est lui l’agent russe ? L’esprit est accaparé à recoller les morceaux. « Alors qu’il devrait être envahi par les émotions » nous dit Hitchcock.
« Il faut avoir un esprit de simplification » ajoute Truffaut. « Il faut styliser » Ce qu’Hitchcock nie plus tard, voir chronique à venir…
Ce manque de clarification, c’est arrivé pas plus tard que lundi, dans le 11ème arrondissement de Paris. Tandis que le Professore et le Professorino tentaient d’initier madame la Professora aux arcanes d’Un Village Français saison 1 (sur France 5, faut-il le répéter ?) ; la tragédie de juin 40, l’exode, les allemands qui débarquent et abattent des français dans la rue tandis que l’armée française se débande… Celle-ci décrocha au bout de dix minutes. Motif : Tequiero, le bébé qui venait de naître n’était pas alimenté depuis 24 heures.
On avait perdu la Professora, amateure du naturalisme de Zola et de Maupassant, dans les limbes de la fiction… Les vagues de l’émotion s’étaient brisées sur un petit rocher de réalisme*…
*Réalisme ou crédibilité, un sujet déjà abordé là…
21 décembre 2015 à 15 h 32
[…] C’est la fin des entretiens Hitchcock-Truffaut, et Hitch se lâche. Il a fait le boulot durant toute cette semaine de 1962, nous expliquant, en vrac, que Gregory Peck n’est pas vraiment crédible en avocat anglais, que le seul véritable art du cinéma, c’est le montage, qu’il faut économiser les plans larges, qu’une star ne peut pas faire le méchant, qu’il ne faut pas adapter de chefs d’œuvres, qu’il faut parler la même langue que les comédiens, qu’il faut que les décors aient l’air vrai, et qu’il faut faire attention à ne pas créer de confusion chez le spectateur. […]
16 septembre 2017 à 11 h 06
[…] ne comprend pas bien le dialogue (même raison), on ne comprend pas bien ce qui se passe, à cause d’une mise en scène qui ferait bien de prendre des leçons de clarification chez Hitchcock pour – par exemple – bien distinguer ses […]