On aimait déjà Joseph Gordon-Levitt, l’excellent Tommy Solomon, agent de renseignement alien dans Troisième Planète après le Soleil, et le très bon Looper dans le film éponyme. On le découvre acteur, scénariste, et réalisateur dans Don Jon, une comédie plus qu’étonnante, où il se met en scène en jeune prolo bien sous tout rapport ET addict au porno. Tout est dans le ET et pas le MAIS, car comme le dit la pub : « Mon corps, mon appart, ma caisse, ma famille, mon église, mes potes, mes copines, mon porno ». Jon n’a pas de problème avec les filles. Au contraire : ça tombe comme à Gravelotte. Mais le porno, c’est autre chose ; comme une passion, un loisir, une sorte d’innocent hobby. Ce traitement-là est déjà rafraîchissant, dans une époque qui ne sait plus où elle habite, entre le laxisme coupable (publicité, porno dans les kiosques…) et l’hystérie moraliste anti-internet ; le porno est partout et nulle part.
Face à cela, Joseph Gordon-Levitt propose un schéma apparemment habituel : le parcours du héros rom-com typiquement US. Jon est un connard, mais il va rencontrer LA femme. Et pas n’importe qui : Scarlett Johansson ! On se dit à ce moment-là que Don Jon va être la petite comédie romantique sympa et marrante, mais dont on connaît déjà la fin. L’arc Déconnade-Rédemption-Happy Ending. Le héros, comme tous les hommes, est un peu concon ; heureusement qu’il y’a les femmes qui les remettre sur le droit chemin. C’est faire bien peu de cas du talent de Joseph Gordon-Levitt et de Scarlett Johansson.
Car sur cette trame archiusée, le jeune réalisateur va peindre une toile beaucoup plus subtile, beaucoup plus étonnante, notamment grâce à la finesse du jeu de Mrs Johansson. Ce qui serait injurieux, ce serait de vous raconter la suite, car évidement vous allez voir Don Jon.
12 février 2016 à 20 h 37
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