S’il s’agissait de démontrer l’ineptie des Oscars (ou de toute autre récompense artistique, Césars et autres Victoires de la Musique), Tendres Passions serait un candidat tout trouvé. Le film de James Brooks a remporté cinq Oscars en 1984. Et pourtant vous ne connaissiez pas Tendres Passions. Par contre, vous connaissez les perdants : L’Etoffe des Héros et Les Copains d’Abord.
James L. Brooks a gagné l’oscar du meilleur réalisateur contre Ingmar Bergman pour Fanny et Alexandre. Shirley McLaine a gagné l’oscar de la meilleure actrice contre Meryl Streep dans le Mystère Silkwood. C’est ça les Oscars : la capacité à distinguer ce qui n’a aucune valeur.
Pourquoi alors, regarder Terms of Endearment ? Une seule raison taraude le Professore : revoir la plus belle femme du monde : Miss Debra Winger.
Oui, l’actrice mystérieusement sous employée des eighties (Officier et Gentleman, La Veuve Noire, L’Affaire Chelsea Deardon, Un Thé au Sahara)…
A part ça, le scénario est horriblement daté. Emma (Debra Winger) est une jeune femme plein d’allant, et va se marier avec l’amour de sa vie, Flap (Jeff Daniels). Ce mariage est désapprouvé par Aurora, sa mère, (Shirley MacLaine), une veuve acariâtre et frustrée, malgré les nombreux prétendants qui lui font une cour assidue (dont Danny de Vito !) Aurora considère Flap comme un incapable et refuse d’assister au mariage. Malgré cela, Emma fait tout pour garder le lien avec cette mère odieuse. Peu après le mariage, Flap est nommé dans l’Iowa. Les prédictions de la mère se confirment : Flap est un bon à rien et sa fille, enceinte, peut dire adieu à sa carrière et devenir femme au foyer. Le temps passe et la prédiction se réalise : Flap devient de plus en plus distant et il devient évident qu’il trompe sa femme.
Malgré les méchancetés permanentes, Emma garde le contact avec sa mère et découvre ainsi qu’un autre prétendant s’est attaqué au glaçon. C’est Garrett (Jack Nicholson) ancien astronaute, très cool, l’opposé absolu d’Aurora. Il finit par déglacer un peu la mégère, et nous rendre enfin le film un peu acide et amusant.
Mais alors que tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des monde (Emma en parfaite Mère Courage-Épouse-fidèle-Fille-Parfaite, sa mère enfin casée), le destin frappa à nouveau à la porte. Badaboum : on lui diagnostique un cancer. Elle fait face une fois de plus avec courage et humour et convainc son mari de confier ses enfants à sa mère !
Ce mélo, dont on voit très bien ce qu’il avait d’osé en 1984, avec ce personnage un peu salé dans les dialogues mais très conventionnel dans le fond, semble bien pathétique aujourd’hui.