Décidément, le petit Richet me laisse dubitatif. On peut ne pas être passionné par les deux Mesrine, et en même temps, impossible de rester indifférent. Indubitablement, J-F. Richet est doué. C’est un bon metteur en scène, et même un bon directeur d’acteur. Bon dans Mesrine 1, Cassel est excellent dans Mesrine 2. Il joue le gros con, l’anar’ de droite beaufisant et macho, avec beaucoup d’application. Lanvin est moins convaincant, mais bon.
Le problème avec les Mesrine, c’est plutôt le fond : il n’y en a pas ! On ne saura rien, après quatre heures, du mystère Mesrine.
En 1979, à l’époque de la mort de Mesrine, j’étais au collège à Saint-Arnoult-en-Yvelines, un collège minable, en préfabriqué. Pendant six ans, on nous a promis un beau collège en dur. Finalement construit quelques années plus tard (j’étais parti), on consulta les élèves pour lui trouver un nom. Quelques petits malins suggérèrent « Collège Jacques Mesrine ». Scandale national ! Pour la première (et dernière fois), Saint-Arnoult-en-Yvelines eut les honneurs des medias.
A l’époque, je ne comprennais pas cet engouement naïf pour Mesrine, ni la stupide chanson de Trust, ni les dédicaces à deux balles des chansons de Renaud. Peut-être était-ce une façon de se révolter dans la France de Giscard ?
En tous cas, Richet non plus ne succombe pas au charme de Mesrine ; au contraire il charge la barque dans l’opus 2, montrant le Jââcques imbu de lui-même, donnant des interviews à Paris-Match, tabassant le type de Minute qui écrit un article déplaisant, etc. A aucun moment, il ne nous dépeint un Mesrine attachant, ou avec au moins des excuses. On survole l’épisode QHS, qui pourrait être le titre de gloire.
En face, c’est pareil : Broussard débarque d’on ne sait où, et on n’en saura pas plus sur « l’éxécution » de Mesrine Porte de Clignancourt. On esquisse un Broussard couillu, utilisant lui aussi les médias : là aussi, il y avait quelque chose à dire, mais ce n’est qu’esquissé.
Ce problème n’est pas unique, tous les films en ce moment semblent vouloir rester à la surface des choses, que ce soit pour L’Echange de Eastwood ou La Bande à Baader.
En tout cas, je retournerai voir Richet dans un « vrai » film, (peut être Assaut sur Central 13 ?) en tout cas, un film où il aura une vraie possibilité de s’exprimer.
3 janvier 2009 à 21 h 20
[…] nous sommes Fordiens, CineFast, nous attendrons donc la fin, dans L’Ennemi Public numéro 1, dès […]
6 janvier 2009 à 21 h 06
Si j’ai bien compris, tu préfères le 2ème opus au 1er ? c’est à n’y rien comprendre … le 1er possède plus de folies, plus d’audace, sembke moins conventionnel et offre un pan d’histoire moins connu … donc plus intéressant … et perso, je trouve que Mesrine semble + sympathique (la scène de la conversation avec Broussard à travers la porte est un exemple) dans le 2ème … jusqu’à la scène de torture du pseudo journaliste … et sinon tu ne parles pas beaucoup de la prestation de Amalric (bien plus intéressante que Solace), ni de celle de Ludivine « Jacques ! Jacques ! » Sagnier 🙂 … c’est bien dommage 🙂 …
7 janvier 2009 à 9 h 30
mais non, cher Ludo, j’attendais vos commentaires ! je ne préfère pas l’un à l’autre, je trouve simplement le Cassel 2 supérieur au Cassel 1. Pour le reste c’est blanc bonner et bonnet blanc. Quant à Amalric, il est toujours bon, sauf peut être dans votre QoS honni, mais est-ce de sa faute… ? Concernant Ludivine Sagnier, chacun ses goûts, petit coquin ! Moi je préfère Florence Thomassin dans le premier épisode…
19 mars 2023 à 23 h 52
OK ce commentaire date mais comment tu as pu te poser la question en 1979 sur l’engouement pour la chanson Mesrine de Trust qui n’est sortie qu’en 1980 ? Pour un gamin qui était au collège, tu étais bien politisé à ton âge.