Il y a un âge pour tout, et 7 ans, c’est l’âge pour mon fils de voir Le Seigneur des Anneaux.
Est-ce bien nécessaire, après tout ? C’est la question des pères quadra, qui ont lu le livre, attendu le film pendant vingt ans, et qui voient leurs enfants inondés de culture fantasy sans en avoir lu une ligne.
Mon fils joue déjà à des jeux de société Seigneur des Anneaux, il sait ce qu’est un orque, qu’il y existe deux Gandalf, le Gris et le Blanc, et qu’il suffit d’un anneau pour les gouverner tous. Qu’est-ce que je peux lui apprendre encore ?
Plein de choses en fait, puisqu’après avoir vu le Seigneur des Anneaux, mon fils dit préférer Tolkien à Lucas : « Dans Star Wars, y’a quand même moins de trucs ! » Brave petit !
L’occasion était donc belle de revoir, en version longue, le Peter Jackson (pour la troisième fois), le temps faisant son œuvre.
La première impression, c’est d’abord le renforcement des premières impressions : si on doit reconnaître à Peter Jackson la beauté de l’effort (il a réussi là où beaucoup avaient échoué),
Le Seigneur des Anneaux n’est pas le plus grand film de tous les temps. Certains personnages sont massacrés (Legolas, Gimli, Elrond) et frôlent le ridicule. Certains passages se révèlent kitschissime (les elfes, la plupart de la musique…) L’intrigue, revue et corrigé pour des besoins compréhensibles de dramaturgie, va parfois jusqu’à changer le sens du livre ; on y reviendra plus longuement dans Le Retour du Roi. Et puis il y a cette orgie de combats, parfaitement ineptes, pour satisfaire les besoins des ados Donjons & Dragons ciblée par le marketing. Moralité : ces combats sont mal filmés, (caméra à l’épaule, je pourrais faire aussi bien) et rendent, par exemple, la mort de Boromir Monty Pythonesque.
Je n’ai rien contre la violence au cinéma, mais elle doit servir l’intrigue, pas l’inverse. Ici, on dénature l’esprit de Tolkien – dont on sait que l’influence principale fut son expérience des tranchés -, très éloigné de cette perpétuelle violence. C’est ce qui manque le plus dans la version Peter Jackson. Le livre était une ode à la marche, à la nature ; il ne reste que des fonds d’écrans, splendides au demeurant, mais simple faire-valoir d’aventures trépidantes… A tel point qu’un ami, (Vincent), croyait que le film se déroulait sur sept jours, alors qu’il s’étend sur cinq mois…
Et puis il y a les scènes d’exposition, qui frisent le ridicule en permanence, notamment lors du Conseil d’Elrond, avec l’effet « Blake et Mortimer » : action à l’image, plus description de l’action ! Un exemple : la Compagnie de l’Anneau quitte Fondcombe. Réplique d’Elrond : « La Compagnie quitte Fondcombe. » Puis plans sur le nain, l’elfe, le hobbit. Elrond, toujours : « Quant à vous, les espoirs des nains (plan du nain), des elfes (plan de l’elfe), et des humains»… vous avez compris.
Des détails ? Sûrement pas ! Ces péripéties à répétition : combat, scène d’exposition, combat, ne laissent pas de place à l’émotion, le silence, la réflexion. Et c’est dommage, car ces moments-là sont formidables : la sortie de la Moria, en larmes, est l’un des plus beau plans du film.
Il y a d’autres motifs de satisfaction : la déco est impeccable et très respectueuse de l’ambiance des livres (on se demande qui aurait pu faire mieux), Elijah Wood en Frodon est formidable de bout en bout, tout comme Viggo Mortensen. L’humour ajouté par Jackson ne fait pas de mal non plus…
A suivre, donc :
21 mai 2009 à 14 h 58
[…] Deux Tours souffre en effet des mêmes problèmes que Le Seigneur des Anneaux. Sept ans après, c’est déj ringard (ses effets spéciaux vieillissent très vite). Les […]
25 mai 2009 à 23 h 19
[…] Intéressant de voir l’adaptation d’un livre culte que l’on n’a pas lu. On sent le bouquin derrière, les gages concédés aux fans hardcore, mais dans Millenium, ça n’affecte pas la compréhension de l’œuvre… contrairement, par exemple, au Seigneur des Anneaux. […]
10 juin 2009 à 20 h 48
[…] chroniques des deux opus précédents : Le Seigneur des Anneaux Les Deux […]
13 juin 2009 à 23 h 04
[…] de la trilogie, huit ans après ? Après une relecture familiale des trois opus, Le Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours, Le Retour du Roi, il reste faire un bilan global du nazgul jacksonien. Que […]
3 octobre 2009 à 0 h 18
Le sda par Jackson est et reste le meilleur film de tout les temps, malgrès d’innombrable defaults, erreurs, fautes, contre sens… PJ a parfois choisi la facilité, parfois tronqué, changé des choses, menti, triché, trucé… Ça n’enleve absolument rien au charme, a la puissance, a la profondeur et a l’infinie splendeur du film. C’est le plus grand chef d’oeuvre de tout les temps.