Quoi de pire que l’agonie d’une série, si tant est qu’on l’ait beaucoup aimée ? Orange is the New Black est en train de mourir sous nos yeux, dans une agonie de treize heures, lors de cette troisième saison interminable. Le Professorino et la Professorina, complètement scotchés devant les prisonnières de Lichtfield, tentent d’expliquer qu’une série est condamnée naturellement à décliner. C’est tout simplement qu’ils n’ont pas encore vu une Grande Série.
Tout ce qui faisait le talent de la première saison a disparu : cette finesse féministe, des intrigues fortes, et des personnages passionnants, notamment via ces flashbacks, principe tiré directement de Lost, qui amenait le spectateur à tout vouloir savoir du passé de ces femmes.
Mais arrivés en saison 3, Orange is the New Black a succombé à la drogue fatale des séries : les rebondissements. En supprimant quelques personnages attachants, en transformant bizarrement son personnage principal (même si la cause de cette transformation est réaliste), Orange is the New Black s’est perdu en chemin. Cliffhanguer à tout va, c’est se retrouvé dans le vide, accroché à la falaise. La série est aujourd’hui bien en peine de trouver de nouveaux personnages, et de nouvelles intrigues.
Son propos est la plupart du temps affligeant (le roman de Crazy Eyes, le théâtre d’improvisation), ou étendus à l’extrême, comme le rachat par le groupe privé MCC. Ou encore cette histoire d’adoption de bébé : le talent de la comédienne (qui est immense), ne suffit pas à masquer la vacuité de ces rebondissements artificiels.
On a la désagréable impression – comme dans les dernières saisons de Lost – qu’Orange is the New Black a été confié des scénaristes juniors, pendant que Jenji Kohan encaisse l’argent aux Bahamas et prépare sa nouvelle série. Bizarre, car on vient d’apprendre que c’est re-signé pour trois ans de plus.
Pas sûr qu’on les regarde.
11 mars 2016 à 19 h 10
[…] Pendant qu’Orange is the New Black se casse la gueule, une autre série relève la tête. On a regardé le pilote de la saison trois de The Newsroom et on s’est d’abord trouvé consterné – comme d’habitude, direz-vous – par la gentillesse dégoulinante de l’usine à Marshmallow Sorkin. […]