Depuis 1966, le Trekkie est habitué à avaler beaucoup de couleuvres. Les pyjamas multicolores, les extraterrestres à tête de chou-fleur, les vaisseaux spatiaux en plastique, et la fin du monde à chaque épisode.
Le reboot avait beaucoup promis et peu donné. Il est vrai que JJ Abrams est coutumier du fait. Mais depuis qu’il a été transféré en Ligue 1 (au Star Wars Football Club), l’homme de Lost n’est plus que producteur. Il a donc confié les clés de l’Enterprise à Justin Li, qui n’a jusque-là conduit que des Acura Integra avec néon sous le châssis. L’Enterprise, c’est un camion un peu plus gros.
Le scénario, signé Simon Pegg (qui joue Scotty, ceci expliquant peut-être cela) est totalement insignifiant : une énième histoire de vengeance. Le reste, comme le dit joliment Dimitri from Paris*, n’est qu’une looongue suite de batailles finales, du début à la fin. Ça laisse peu de place à la construction d’une intrigue et de personnages forts.
Il est facile de comparer ce que JJ Abrams est capable de faire avec une idée toute aussi mauvaise (la vengeance de Kahn, dans Into Darkness). Avec aussi peu de matériel narratif, il fait au moins une course poursuite mémorable (en jumpsuit dans les débris spatiaux), un moment émouvant avec Spock, etc. Il sait tirer, comme Spielberg, beaucoup de peu.
Justin Lin, dont on apprécie les Fast and Furious, ne sait rien faire de ce très peu qu’est la trame Peggienne de Sans Limites.
Qu’on se comprenne bien : on ne reproche pas à Star Trek d’être Star Trek, c’est à dire ce qui fait son charme depuis cinquante ans. C’est bien que ce Sans Limites, si justement nommé, n’est pas digne de la franchise.
* Bon sang de CineFaster Malakansarien ne saurait mentir…