En direct, le Professore vous évite de vous taper tout Lost.
Lost, une série devenue quadra : toute fofolle saison 1, sérieuse et bandante saison 2, fabuleuse saison 3, la série de JJ Abrams, est désormais sur le déclin. La saison 4 partait un peu freestyle, la saison 5 signale qu’il n’y a plus que 30 épisodes pour recoller les morceaux… C’est ça la maturité : répondre aux grandes questions de la vie. Où est l’Ile ? Quand est l’Ile ? Qui est Jacob ? Qui sont les Autres ? Le purgatoire existe-t-il ? Et où est la putain de bière Dharma ???
Il est symptomatique que les personnages les plus authentiquement méchants et drôles (Sawyer et Juliet) aient vu leurs rôles réduits à une portion congrue. L’humour, qui sauvait souvent les épisodes faiblards, a disparu. On est dans le sérieux maintenant : physique quantique, incertitudes heisenbergiennes (si je peux dire où est l’île, je ne peux pas dire l’heure qu’il est), et débuts d’explication. Et là, ça rame forcément, parce que pour lier les pieds géants à six doigts et les chiffres du Loto de Hurley (rappelons-les, si vous avez une grille à faire : 4, 8, 15, 16, 23 et 42), y’a du boulot de scénariste.
Malheureusement, le boss (JJ) est parti, comme nous l’avions prédit ici, dès 2006. Aux soutiers (Damon Lindelof, Carlton Cuse) de se débrouiller avec les interrogations Abramsiennes…
Mais bon, ce qui sauve Lost, c’est son incroyable qualité. Perfection des décors, de la réalisation, de la musique. Et côté acteur, la crème de la crème. Mercredi soir, il suffisait de se fader le final lourdingue d’Esprits Criminels, et ses acteurs compassés, qui avaient l’air de sortir d’un vieux Mannix, et comparer ensuite la moindre scène avec Kate, Jack, ou Locke, pour comprendre qu’on ne joue pas dans la même division…