Quoi de plus consternant que le cinéma américain qui se la joue « arty »?
Après avoir lu le chapitre sur David O. Russell dans Les Six Samouraïs, j’ai eu envie de voir ce film, réalisé en 2004, juste après le semi-échec Les Rois du Désert.
Pire, il y avait A.G. de CineFast mardi chez le FrameKeeper, et il y a eut consensus sur ce film. Cela aurait du nous mettre la puce à l’oreille, car CineFast est un champ de bataille, et pas un Woodstock de la cinéphilie. De même, Sharon Waxman décrit I Love Huckabees comme un film d’une grande profondeur… Suspect, non ?
Bref, après dix minutes (six cent secondes) de projection, Michel Vaillant et moi-même étions prêts à jeter Bob l’éponge, mais le Snake et Framekeeper, hardcore comme toujours, ne pipaient mot. Nous avons pris ce stoïcisme pour une incitation zen à aller jusqu’au bout de la douleur, et de toutes façons, il était déjà 23h, donc impossible de mettre l’intégrale Dogma dans le lecteur…
C’est bien beau tout ça, mais le CineFaster qui est resté jusqu’à cet instant de la chronique se demande encore ce qu’on peut bien reprocher à I Love Huckabees…
En fait, tout. Derrière les bonnes intentions (faire un film existentiel « guilleret »), O. Russel produit un pensum pas drôle.
S’agiter, ce n’est JAMAIS faire du cinéma… I Love Huckabees fait partie de ces films hystériques et causeurs dont Keneth Branagh s’est fait la spécialité, avec, la plupart du temps, beaucoup plus de brio. Ici les personnages cabotinent, et ils sont bons à cela : jason Schwartzman, Lili Tomlin, Dustin Hoffman, Mark Wahlberg, Isabelle Huppert. Mais réunir un casting de stars, réunir un casting de pros, ne suffit pas non plus. Les dialogues, assénés pendant l’intégralité du film (pas un silence, pas un temps mort), sont creux, alors qu’ils croient justement profonds et intelligents. O. Russell voudrait être Wes Anderson, mais il ne l’est pas. Loin de là… A mi-parcours, je me suis endormi, tellement c’était vif et audacieux.
Non, ce genre de film mérite des spécialistes, le plus souvent européens, ou qui s’en approchent (Hal Hartley)…
Ce n’est pas donné à tout le monde…
25 janvier 2016 à 13 h 35
[…] pas David O’Russell (j’avais trouvé Les Rois du Désert pas très drôle et I love Huckabees insupportable). Je ne supportais pas non plus, à vrai dire, le matraquage publicitaire sur Europe […]