Que dire du nouveau Star Wars ? Ce genre de films défie l’analyse. On y va, sachant très bien qu’on ne sera pas satisfait. Comme si on continuait à acheter des yaourts au citron alors qu’on n’aime pas les yaourts au citron.
Star Wars, ce n’est pas un produit, c’est une drogue, comme Marvel, comme toutes les franchises. Et Disney, qui a inventé le concept de la dose annuelle de mièvrerie animée, le sait parfaitement bien. Le drogué revient toujours chercher la sensation originelle. Une sensation qu’il ne retrouvera jamais, car depuis, la drogue est coupée au bicarbonate de soude.
Disney fait exactement ça avec Les Derniers Jedi : à un scénario sans saveur, il ajoute colorants, exhausteurs de goût et édulcorant de synthèse pour que ça ressemble à du Star Wars. On aura donc un peu de conflit familial, une bataille au sol et des batailles dans l’espace, des attaques en rase-motte et un canon laser à détruire, une poursuite avec le Faucon Millénaire dans un tunnel souterrain, la Force, l’Espoir, la Rébellion et le Côté Obscur. Il y a tout Star Wars dans Les Derniers Jedis, c’est-à-dire rien du tout.
Hormis quelques acteurs – les seuls vrais acteurs du casting* – qui sont capables de générer un peu ambiguïté et donc d’émotion, tout le reste est insignifiant : c’est mal joué, mal dialogué, mal monté et beaucoup trop long**. Ce n’est pas grave : on ira voir le neuvième.
* C’est à dire ceux qui ont des rôles ailleurs que dans Star Wars : Oscar Isaac, Adam Driver et Benicio del Toro…
** Ce qui amène le Professore à relativiser : La première trilogie, à cette aune, était vraiment bien faite.