Il est des films qui laissent sans voix ; c’est le cas de Skyline, incroyable GCA que nous propose Hollywood en conclusion de cette année 2010. Les frères Strause – pourtant auteurs d’unAlien vs Predator Requiem de bonne facture – atteignent là un sommet qui ne sera jamais surpassé…
Le Professore se sent obligé de préciser qu’il s’agit bien d’un sommet de nullité, jusque-là jamais atteint. Skyline fait pourtant partie d’une chaîne montagneuse déjà très élevée : les grands 8 000 de la GCA, Independance Day, Invasion USA, et consorts ; en clair, Los Angeles est envahi par les aliens, une bande de pauvres clampins tente de survivre… Mais à côté de Skyline, Invasion USA c’est Citizen Kane, et Independance Day, c’est 2001, l’odyssée de l’Espace. Car Skyline est incroyablement con, mal écrit, mal joué, mal réalisé, bref c’est un film ridicule. S’il ne faisait qu’aligner les poncifs : « Everything’s gonna be alright » « Come on, let’s move » et autres « What the hell is going on!!?? », on serait dans la GCA.
Mais là, on est en dessous, très en dessous. Et l’idée qu’il y ait quelque chose en dessous de la GCA est une révélation très troublante pour le Professore, qui croyait que la GCA était la base de toute chose.
Dans Skyline, pas de second degré (on serait plutôt même légèrement en-dessous du premier degré, 0,7 ou 0,8 selon les estimations de James Malakansar), pas d’exercice artistique (La Guerre des Mondes), pas de background politique, à lire entre les lignes (à la Armageddon), pas de mélo sous-jacent (façon 2012 ou Deep Impact), pas d’action hard-boiled (Transformers) ou de sidekick rigolo (Independance Day)… Non, rien de rien, seulement la fin du monde… Mais pas La Route, non plus. Le monde est terminé, mais a) on part en petite jupette dans la Ferrari en oubliant de prendre des vivres et une couverture (venez pas vous plaindre quand il neige !) et b) il faut pas fumer parce que Madame est enceinte…
Tout ça se terminera à coups de poing dans la gueule de l’alien (qui fait pourtant 3m de large et vient de pêter une Mercedes), et… par l’Amour, toujours l’Amour !
Avec Skyline, c’est en fait un voyage dans le temps auquel on assiste, car c’est un film digne des débuts du cinéma : une lune en carton, des comédiennes déguisées en extraterrestres, et des pétards pour les explosions… Il est assez fascinant de voir Skyline juste après avoir vu Monsters, un film qui, lui, a assimilé toutes les leçons de la GCA, Cloverfield compris…on peut continuer de faire rêver les gens, mais il faut a minima intégrer notre héritage cinématographique…
17 septembre 2011 à 15 h 32
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