[ Brèves de bobines ]

Petites réactions et conseils de sortie de salle



jeudi 1 janvier 2009


Shaolin Soccer
posté par Professor Ludovico

La nuit du 31, je fais tout pour ne rien faire. C’est dès 20h30 que je me suis glissé sous la couette pour regarder Shaolin Soccer. J’ai donc raté le Gui, « la Bonne Année tout le monde ! », mais aussi Sebastien, qui apporte la Culture aux Masses Populaires sur France Télévisions.

Bon ben Shaolin Soccer, c’est pas terrible, ça donne même envie de dormir. Intrigue minable, personnage grimaçant à tout bout de champ, happy end attendue, il faut être très fan de cinéma asiatique pour trouver ça intéressant. A réserver uniquement le 31.




mercredi 31 décembre 2008


Mesrine, l’Instinct de Mort
posté par Professor Ludovico

Que dire du premier Mesrine ? Qu’il est très réussi, d’abord. Casting parfait, qui arrive même à faire jouer Cassel et Depardieu correctement, c’est dire ! (Cassel, qui n’est jamais mieux que dans ces rôles de petites frappes à la ramasse (La Haine, Sur Mes Lèvres)).

Reconstitution impec’, également, et pas seulement dans la déco : l’esprit des années 60 est là.

Enfin, on ne s’ennuie pas, (action, love(s) story(ies), etc.) mais rappelons que ce film n’a pas de fin : il se termine dans une sorte de coïtus interruptus feuilletonnant, au cœur d’une forêt canadienne. « Retrouvez la suite des aventures de Jacques Mesrine dans… »

Comme nous sommes Fordiens, à CineFast, nous attendrons donc la fin, dans L’Ennemi Public numéro 1, dès demain…




dimanche 28 décembre 2008


I Feel Good
posté par Professor Ludovico

Le meilleur film de cette fin d’année est un documentaire, et il s’appelle I Feel Good. On peut y préférer le titre original, Young at Heart, tiré du nom de la chorale dont il est l’objet.

Jeune de coeur, quoi de plus plus approprié en effet, pour cette chorale de retraités (moyenne d’âge : 80 ans !) Étrange chorale en vérité, dont le répertoire n’est pas composé du répertoire de My Fair Lady ou de Dean Martin, mais plutôt d’hymnes punk (Ramones, Clash, Sonic Youth), et autres James Brown, Bowie et Coldplay !

La premiere réussite de Young at Heart – la chorale – et Young at Heart – le film -, c’est ce contraste entre jeunes chansons et vieilles gens. C’est évidemment l’astuce marketing qui fait affluer le public en masse aux concerts de Young at Heart (tournées aux USA et en Europe, quand même !) Mais une fois esquissé le premier sourire narquois, on comprend le génie de l’entreprise : ces chansons, ils ne veulent pas les chanter, les vieux ! Ils doivent se forcer, faire un effort, s’accrocher. Et puis, par un effet de perspective saisissant, ces chansons deviennent l’évidence même, le contrepoint absolu de ce que vivent ces vieillards, détruits par l’âge, la tristesse, la maladie. Et l’émotion surgit, les larmes coulent dans la salle quand, au coin d’une chanson connue, les paroles prennent subitement un autre sens: « Should I stay or should I go? » « I wanna be sedated » « We’re on the road to nowhere »…

Mais la vraie réussite de ce projet, c’est surtout dans le regard qu’il pose sur ces octogénaires, un regard sans pitié mal placée, un regard sans fard, et sans condescendance. On regarde des êtres humains.

Courrez voir Young at Heart, et, comme le dit une spectatrice, ne vous plaignez plus jamais d’être trop vieux, ou trop fatigué… pour aller au cinéma.




samedi 20 décembre 2008


La Bande à Baader
posté par Professor Ludovico

Un petit malin que ce Bernd Eichinger. Non content de réussir dans le business (de Moi, Christiane F. à Resident Evil et Les 4 Fantastiques), il a décidé de s’attaquer aux grands mythes allemands, et prétend apporter enfin un éclairage nouveau, dépassionné, sur ces sujets tabous. Après l’ambitieux La Chute (les nazis sont au départ des gens comme les autres), qui ratait sa cible par excès de naïveté et d’amoralité, même constat d’échec pour La Bande à Baader.

Échec paisible pourrait-on dire, car les deux possèdent les mêmes qualités et les mêmes défauts. Ils sont plaisants à voir, mais on ressort avec un sentiment de vide philosophique à la fin. Ici, c’est toujours le problème du biopic : où est le point de vue ? On commence par Ulrike Meinhof, l’intello du groupe, qui peine à s’intégrer. Il y avait quelque chose à faire, là. Ou ailleurs, avec les jeunes qui reprennent le flambeau après l’arrestation des leaders, et qui semblent combattre pour des raisons très floues.

Mais non, le film s’enlise dans les reconstitutions des « Grandes Heures de la RAF » : l’attentat contre Bild, l’enlèvement de Hans-Martin Schleyer, la prise d’otages à Stockholm. Même si c’est très bien joué, même si c’est pédagogique et intéressant, même s’il faut le voir pour son éducation personnelle, c’est au final un peu vide.

N.B. Option renforcée peut-être par les conditions de projections : dans un MK2 Parnasse au trois-quart vide, il a fallu supporter un détestable trio de quinquagénaires : assis devant nous, ils nous ont suggéré de nous pousser s’ils dérangeaient (sic), et ont parlé pendant tout le film. Ils n’ont pas de télé ? (Mon irrésolution à leur dire en face faisant évidemment partie de la frustration)




samedi 22 novembre 2008


Star Trek 11 – Deuxième bande annonce
posté par Professor Ludovico

Je sais qu’on nous prend pour des geeks, de grands enfants à qui on n’offrirait même pas un sabre laser, craignant que l’on ne se blesse. Mais pourtant, ce message vous est destiné : vous n’avez jamais vu Star Trek, ou même, vous détestez ça : allez donc voir la bande-annonce du prochain opus qui traîne sur le web, ici, par exemple.

Et découvrez ce que le petit génie de la télé américaine, Mr Alias, Dr Lost, a effectué comme lifting à la franchise. Évidemment, ce n’est qu’une bande-annonce, c’est peut-être mensonger, mais on a hâte de vérifier ça soi-même, non ?




vendredi 14 novembre 2008


The Visitor
posté par Professor Ludovico

Joli film, un peu dépressif, et donc déprimant.

Sur un thème d’actualité – les sans-papiers -, Thomas McCarthy réussit un film honnête et droit. Pourtant, il manque quelque chose. Le personnage principal (Richard Jenkins, le père dans Six Feet Under), est un prof neurasthénique qui accueille, un peu involontairement au début, des sans-papiers chez lui. Mais le personnage est tellement triste, replié à l’intérieur de lui-même, qu’on a du mal à s’identifier à lui. On comprend que le réalisateur veuille jouer de ce contraste (ce renfermement puritain, si profondément WASP, opposé à la volubilité, et aux excès méditerranéens du jeune percussionniste syrien qu’il abrite chez lui. Mais, en contrepartie, le film met une bonne heure à décoller, au moment où, enfin, le jeune homme se fait arrêter. Là, un enjeu est enfin posé, et un deuxième film commence, plus musclé, moins consensuel.

C’est ce film-là qu’il faut aller voir.




lundi 3 novembre 2008


Il Était Une Fois
posté par Professor Ludovico

Sur le conseil de Madame Framekeeper (eh oui, il existe une madame Framekeeper), j’ai regardé aujourd’hui Il Était Une Fois, malgré ma détestation bien connue de l’oeuvre de Walt Disney (et de tous les Pixar de la terre, bien sûr). Mais là, c’est forcément bien, c’est Disney qui se moque de Disney. Pas l’escroquerie vulgaire de Shrek, non, mais une véritable mise en abîme du conte de fées as we know it. Bon, je vous rassure, ca ne va pas très loin et c’est gentillet, mais ça le fait quand même.

Le pitch : une princesse de dessin animé va se marier au Prince Charmant, quand la méchante belle-mère décide de l’envoyer ad patres, euh… plutôt en chair et en os, à New York City. Comment survivre dans la Babylone négativiste, l’enfer de l’Amérique (selon les critères Americana) ? Eh bien, elle s’en tire pas mal la princesse, en trouvant une autre sorte de prince charmant, un Patrick Dempsey avocat à la ramasse. Tout l’intérêt de Il Était Une Fois est là : dans la moquerie des clichés du conte de fées, mais aussi dans un certain désenchantement du monde, synthétisé dans une réplique : « Mais qu’est-ce que vous avez tous ici ? Vous dites tout le temps « Non ! » ».

Eh oui, si on disait un peu « Oui » ? La boucle est bouclée, la morale est sauve… Assez logiquement, Il Était Une Fois jouera de cette inversion des valeurs jusqu’au bout, où une princesse charmante devra, au fil de l’épée, sauver le prince en danger. A conseiller, et pas seulement aux enfants…




lundi 3 novembre 2008


W.
posté par Professor Ludovico

Y’a pas à dire, quand il s’agit de faire un biopic -genre casse-gueule par excellence -, Monsieur Stone, c’est le plus fort. Nixon, Larry Flint, et maintenant deubleiou, Oliver « Platoon » Stone ne recule pas, il saute sur l’objectif.

Pourtant ça marche pas, le biopic, on l’a maintes fois expliqué ici : Piaf, Cash, même combat. Pourquoi ça marche chez Stone, alors ? D’abord, parce que Stone est avant tout un scénariste : même quand il n’écrit pas de scénario, comme ici, il reste avant tout un grand raconteur d’histoires*.

Il a aussi un propos, une thèse à défendre : Nixon, le pauvre type envoyé au carton par les puissances occultes de l’argent, George Bush le vilain petit canard, la mal aimé d’une famille à qui tout réussit. On peut trouver cette thèse pitoyable, contestable, mais ça donne au spectateur quelque chose à suivre, un fil rouge, et même deux, puisqu’on suit en parallèle la prise de décision de la guerre en Irak.

Bref ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais c’est plaisant à voir.

* Le monsieur a seulement écrit Midnight Express, Conan, L’année du Dragon, Scarface, avant d’écrire ses propres films…




dimanche 2 novembre 2008


Demonlover
posté par Professor Ludovico

Assayas, c’est une sorte de caricature Inrocks : musique de Sonic Youth, narration cyberpunk, mise en scène lysergique, et casting beautiful people (Connie Nielsen, Chloe Sevigny, Gina Gershon).

Eh bien bizarrement, la premier moitié du film est séduisante, dans sa description glacée du capitalisme moderne : business class, Evian, et amphétamines. On finit par trouver crédible (et terrifiant) le golden boy Charles Berling, et ces histoires de rachat de sites pornos japonais.

Mais la deuxième partie enfonce inexorablement le film : rebondissements incompréhensibles, violence injustifiée, et conclusion moralisatrice à deux balles (qui vit de l’épée périt par l’épée). Pire, on découvre l’incroyable naïveté d’Assayas sur son sujet (le porno SM, c’est pas bien !)

Ce film n’a que 6 ans, et il est déjà vieux…




dimanche 2 novembre 2008


Coluche, l’Histoire d’un Mec
posté par Professor Ludovico

Antoine de Caunes est un garçon sympathique, mais ce n’est pas un cinéaste. Son film est sympathique lui aussi, mais ce n’est pas du cinéma. C’est plutôt une suite d’images, au demeurant bien faites, une « illustration » de cette période particulière de notre histoire où un seul comique fit peur à toute notre classe politique. Est-ce la fonction du cinéma que d’ « illustrer » ? Sûrement pas.

On a l’impression, parce que le film est bien fait, bien joué, que de Caunes n’est pas allé assez loin, qu’il aurait pu creuser les thèmes qu’il aborde (Coluche manipulé par le PS, Coluche abandonné par sa femme pour ses excès, Coluche le comique face au sérieux de la politique). Il y avait là des potentialités, mais elles ne sont pas exploitées. Dommage.




janvier 2025
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031