[ Brèves de bobines ]

Petites réactions et conseils de sortie de salle



lundi 6 juillet 2009


Very Bad Trip
posté par Professor Ludovico

Ah, Vegas ! Poubelle de l’Amérique, égout de ses turpitudes refoulées (sexe, drogues, mafia) ! Source d’inspiration pour Hollywood, mais pas tant que ça : Showgirls, Leaving Las Vegas, Very Bad Things, et maintenant, Very Bad Trip, en plus clair The Hangover (la gueule de bois)*.

Avoir piqué le titre du déjà excellent (mais noir) Very Bad Things, n’est pas forcement une bonne idée, car contrairement à son aîné, c’est une excellente comédie dont il s’agit ici.

Le pitch, sans trop en dévoiler** : trois copains vont enterrer la vie de garçon d’un quatrième, jeune bourgeois friqué, qui se marie le lendemain à une toute aussi bourgeoise héritière. Les copains ? Un beau gosse, prof à la ramasse, qui n’aime pas trop ses élèves, un dentiste en couple avec une virago castratrice (ce qui l’oblige à camoufler sa virée vegassienne en stage œnologique dans la Napa Valley !), et le troisième, frère de la marié, limite idiot du village. Le cocktail promet, et ça va se confirmer !

Car au petit matin, douloureux réveil : la chambre est ravagée façon Led Zeppelin : de la lingerie féminine traîne de ci de là, des fauteuils brûlent encore, le dentiste a perdu une dent et… bien sûr, le fiancé a disparu !

Nos compères ont donc 24 heures pour retrouver, dans leurs souvenirs très embrumés, ce qui s’est passé pendant la nuit, et, partant, la trace du marié…

Si ce pitch ne tient pas forcément la distance, et devient un peu mécanique vers la fin, le film tient par l’excellence des comédiens, la finesse des personnages, et l’inventivité du scénario…

A tel point qu’Hangover 2 est déjà dans les tuyaux !

Si vous alliez déjà voir le premier ?

* L’immense défouloir que représente Vegas, ou la tradition du Spring Break sur la Côte Est, reste un grand sujet d’interrogation pour les latins en général, et les français en particulier.

** La bande annonce dit tout, malheureusement…




lundi 22 juin 2009


Des raisons d’aller voir Woody Allen
posté par Professor Ludovico

Des raisons d’aller voir Woody Allen, il n’y en a, en vérité, que deux : la mauvaise, et les bonnes. La mauvaise – la plus fréquente, avouons-le -, c’est le sempiternel : « Tu l’as vu, le dernier Woody Allen ? » ; mais mon pôôôvre, si c’était le dernier, ça se saurait !!!

Les bonnes raisons sont beaucoup plus rares, et ne sont jamais assorti d’une garantie de résultat. Ainsi, aller voir Hannah et Ses Sœurs parce qu’il y a Carrie « Princess Leia » Fischer : mauvaise pioche ! Voir Match Point pour Scarlett Johansson, bonne pioche…

Cette fois-ci, ma raison sera Larry David.

Larry qui ?

Mais faut sortir les gars ! Larry David, le co-createur de Seinfeld, le créateur-auteur-interprète de Curb Your Enthousiasm, la vraie-fausse téléréallité avec des vrais gens d’Hollywood dedans !!!

Parfait alter ego de Mr Allen, on devrait s’en donner à cœur joie dans Whatever Works, le modèle 2009 de la WoodyAllen co….

Ou pas.




lundi 1 juin 2009


Anges et Démons
posté par Professor Ludovico

Sacré Dan Brown ! C’est reparti pour deux heures de catholic bashing, à tel point qu’on cherche en vain dans le générique la mention « Aucun catho n’a été blessé pendant le tournage ».

Car résumons : non contents de nous avoir caché qu’Audrey Tautou est l’arrière-petite fille de Jésus, les cathos sont aussi : des carriéristes (« je veux être pape à la place du pape »), incompétents (« les carabinieri osent réfléchir à deux fois avant de désobéir à leur commandant pour obéir pourtant à Tom Hanks !! un CITOYEN AMERICAIN, for god’s sake ! »), ignorants (« Ne connaissez vous donc pas votre propre histoire ? » »), contre le progrès (la foule place St Pierre contre les expériences sur embryon humains), fanatiques (le cardinal refuse d’évacuer la place Saint Pierre, pourtant sous la menace d’une terrible bombe), pas reconnaissants pour deux sous, etc., etc. De même, les italiens sont pas très fut-fut’, les suisses sont fanatiques, les allemands tyranniques, les portugais sont gais, et les espagnols sont gnols. Les gars sympas sont noirs (un cardinal sympa), ou irlandais (le camerlingue, fort bien joué par Ewan McGregor).

Et puis évidemment, il y a les américains, représentés à lui tout seul par Robert Langdon, Tom Hanks en personne. Le decent american guy parfait : intelligent, cultivé, pragmatique, courageux, et… toujours aussi pédé : après Audrey Tautou à qui il ne faisait pas grand mal, le grand duduche passe la journée avec une italienne sculpturale et ne lui parle que de physique quantique…

Mais encore une fois, le paradoxe brownien marche à plein : après deux heures de pilonnage anticatho, le film fait un demi-tour inexplicable, inversant tous les repères du spectateur, et terminant sur l’équilibre nécessaire entre foi et science, et qu’il faut bien pardonner à l’église catholique, car (sic) « Personne n’est parfait ».

Les livres de Dan Brown calent très bien une armoire normande, le film de Ron Howard calera très bien un dimanche soir sur TF1.




lundi 4 mai 2009


Romaine par moins 30
posté par Professor Ludovico

Je suis fan de Sandrine Kiberlain.

Voilà une actrice – c’est exceptionnel – qui sait exactement ce qu’elle vaut. Moralité : pas un film regrettable dans sa carrière. Elle connaît ses limites – elle n’est pas Meryl Streep -, donc elle se contente d’interpréter film après film le même personnage, une fille dégingandée : elle-même. Du drame (En Avoir (ou pas)) à la comédie, Sandrine est à l’aise partout.

Ici particulièrement, dans Romaine par moins 30, une comédie légère, qui aurait pu aller plus loin. Le pitch : le compagnon de Romaine lui fait – encore !- une surprise. Un voyage impromptu au Québec, avec, peut-être, l’idée de s’y installer. Craignant subitement que l’avion ne s’écrase, elle lui avoue la vérité, toute la vérité ! Non seulement elle n’a pas très envie d’aller au Québec, sans parler de s’y installer, mais surtout, il ne l’a jamais fait jouir !

Malheureusement, l’avion ne s’écrase pas, et Romaine se retrouve abandonnée dans la Belle Province, sans argent, sans papier, sans téléphone. De cette situation difficile naîtront moult situations comiques, et, finalement, une révélation.

Le film est plaisant, bien joué, bourré de situations incongrues (on pense parfois à Hal Hartley), et on se met à regretter qu’Anne Obadia ne soit pas allée plus loin. On sent la retenue derrière chaque gag, et la volonté de ne pas s’appesantir sur telle ou telle chute. C’est dommage, mais si ça rend le film moins drôle, ça le rend également plus profond : en quoi sommes nous responsables de nos propres malheurs ?

Un film drôle qui fait un peu réfléchir, ça ne se rate pas.

PS : Et en plus une très belle BO, avec Johnny Cash et Moriarty…




lundi 4 mai 2009


Monstres contre Aliens
posté par Professor Ludovico

Même si, pour de basses raisons familiales, j’étais obligé d’y aller, force est de reconnaître que ça commence bien, Monstres contre Aliens. Par un plaidoyer féministe, plus exactement : Susan, l’héroïne, doit-elle vraiment épouser cet abruti, même s’il perce à la télé ? Mettant la main à la pâte, le film concrétise l’option à sa manière : maintenant qu’elle fait 15 m de haut, Susan peut réfléchir à la question.

Mais très rapidement, le film retombe dans les errements Pixar-Dreamworks (intrigue cousue de fil blanc, Président stupide, et Méchant copié-collé de Mars Attack*)

Seule la morale finale – féministe, encore – rattrape un peu le film. Heureusement, mon fils a adoré : « c’est drôlement bien dessiné »

*comme quoi la leçon du film de Tim Burton, sur les insupportables clichés du film catastrophe, n’a pas porté…




jeudi 30 avril 2009


OSS 117 Rio ne Répond Plus
posté par Professor Ludovico

La foudre ne frappe jamais au même endroit ; la magie n’opère pas à nouveau. Même très biens, Retour vers le Futur 2 et 3 ne seront jamais la claque du premier.

C’était donc le destin attendu de Rio ne Répond Plus, mais on peut dire que c’est pire que prévu. On s’ennuie pendant le film, et pour une ou deux bonnes blagues, la recette est trop photocopiée pour passer la barre.

Il y a de l’envie, de l’énergie, du talent, mais pas suffisamment pour permettre au poussif 707 de décoller de la piste. Dommage.




samedi 25 avril 2009


Ponyo sur la Falaise
posté par Professor Ludovico

La vérité sort de la bouche des enfants : « un film c’est d’abord raconter une histoire », selon le Professorino, 7 ans : bon sang ne saurait mentir.

Mais Ponyo pose problème ; celui de la magie Miyasaki. Après une virée familiale (13 personnes, 9 enfants, 4 adultes, de 5 à 44 ans), un constat s’impose : c’est bien mais on n’a rien compris. Le vieux sage japonais sucre les fraises, mélange ses thématiques habituelles (La Sorcière, la Pollution, la Petite Fille, la Mère Nature), mais on ne comprend rien, sans parler du paquet d’invraisemblances (des histoires de niveaux d’inondation dont on vous évitera le détail).

Mais à la fin, on est quand même conquis. C’est beau à en pleurer (même si c’est très en dessous des standards habituels), et une seul plan suffit à vous remuer la moelle épinière (le chalut qui racle le fond de la mer, les bateaux la nuit sur la ligne d’horizon…)

Miyasaki, l’homme qui fait le plus pour le développement durable et la promotion du tourisme au Japon…




samedi 4 avril 2009


La Première Étoile / Panique à Hollywood
posté par Professor Ludovico

Les mêmes causes produisant les mêmes effets, voilà coup sur coup deux films qui illustrent les paradoxes franco-américains. D’un côté Panique à Hollywood, le travail de qualité made in Sunset Boulevard : casting d’enfer, comédiens magnifiques, musique splendide, et montage aux petits oignons, pour un résultat finalement décevant. En face, La Première Étoile, le prototype du film franchouillard, écrit, mais pas suffisamment réécrit, mal joué, mal casté, mal filmé, mais dont on ressort le sourire aux lèvres, ne serait-ce parce qu’il a, lui, quelque chose à offrir.

Hollywood qui parle d’Hollywood, ça fait toujours des étincelles : Sunset Boulevard, The Player, Swiming with Sharks, Get Shorty : ça marche à tous les coups. Ici, quand on aligne en plus Bob de Niro en producteur trouillard (sic !), Sean Penn en acteur de blockbuster (re-sic), John Turturro en agent procrastinateur, Bruce Willis qui refuse de se raser la barbe, et la toujours splendide Catherine Keener en directrice de studio implacable, aucun risque de s’ennuyer… Mais à part ça… c’est tout ! Intrigue faiblarde, fin queue de poisson, ça se laisse regarder, mais c’est tout. Et uniquement sur Canal+, puisque Hollywood n’a pas daigné le sortir en France, c’est dire…

La Première Étoile, c’est tout le contraire : un histoire touchante d’Antillais pauvres qui veulent aller au ski… La comedie sociale à la française. Et même si ce n’est pas très bien fait, ça marche : c’est gentil, c’est drôle, c’est pas fin mais pas caricatural non plus, bref c’est à voir…




vendredi 27 mars 2009


Les Passagers
posté par Professor Ludovico

Difficile de parler d’un film, dont l’intrigue, conspirationniste, empêche d’en dire plus. On dira juste que Anne Hathaway ne casse toujours pas des briques, que le film est moyen mais…. qu’il mérite absolument d’être vu !!!

Les Passagers fait partie de ces surprises qui émaillent l’année d’un CineFaster.

Allez donc le voir… Et on reparlera !




dimanche 15 mars 2009


Stalingrad(s)
posté par Professor Ludovico

Sortant de l’excellent livre d’Anthony Beevor sur la bataille de Stalingrad, j’ai eu envie de me replonger dans Stalingrad, les films. L’occasion de les réévaluer, l’un à la baisse, l’autre à la hausse.

Stalingrad, de Joseph Wismaier
Sorti en 1993, ce film était déjà un petit événement en soi. Montrer, pour la première fois, le point de vue allemand sur une bataille devenue une image d’Épinal de la Seconde Guerre Mondiale. Montrer aussi la souffrance du soldat allemand, ce qui était révolutionnaire. Le début certainement d’une nouvelle génération d’allemands qui veulent sortir de la culpabilité automatique du nazisme (La Chute, par exemple). Quinze ans après, le film ne fait plus aussi forte impression. Certes, son point de vue est intéressant, mais il pêche par son manque de construction (on passe d’une scène à l’autre sans vraiment d’explication), et par sa naïveté : à force de montrer la souffrance des allemands, on finit par des scènes abracadabrantesques où les soldats se mettent à sauver des civils russes ! (Relire Beevor de toute urgence)

Enfin, un peu comme Dune, il fait partie des dernières superproductions sans effets spéciaux numériques : le film fait pauvre, avec ses trois T-34 et son Junker 52. Ce qui n’est évidemment pas le cas de Stalingrad, Ennemy at the Gates, qui nous en met plein les yeux…

Stalingrad, de Jean-Jacques Annaud
J.-J. Annaud, c’est tout ce que je déteste au cinéma : un pseudo concept, et pas de film derrière. Ce qui explique ma très mauvaise impression à la sortie de ce Stalingrad-là – très survendu comme d’habitude – et qui faisait à mes yeux pâle figure face à l’autre Stalingrad.

En changeant d’optique aujourd’hui, en regardant Ennemy at the Gates pour ce qu’il est – un film d’action et un mélo -, ça le fait. C’est bien filmé, bien construit, bien joué. Bon, c’est Hollywoodien en diable (le maquillage de Rachel Weisz, impeccable sous les obus de 88), c’est gentillet (les bons, les méchants), et ça va pas chier loin, mais on passe quand même un bon moment.

Mea culpa. Mea Maxima Culpa.

*Anthony Beevor, Stalingrad, Le Livre de Poche




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