[ Séries TV ]

Il n’y pas que le Cinéma dans la vie.. y’a aussi quelques séries TV…



vendredi 12 octobre 2012


Homeland, avec du recul…
posté par Professor Ludovico

Prenons un peu de distance avec la série la plus hot du moment. Homeland déçoit, forcément, mais Homeland fascine aussi.

Pour une raison très simple ; elle est produite par les gens qui représentent son antithèse absolue : Fox21, (qui appartient au groupe qui produisit 24, et qui surtout fut le principal soutien de la politique de George Bush). Son showrunner est Howard Gordon, le showrunner du même 24.

On a dit ici tout le mal que l’on pensait de la série qui fascina tant la critique française, au plus grand effroi du Professore. Car si l’on résume le pitch du plus grand succès de la Fox, cela pourrait donner cela : l’Amérique est entourée d’ennemis. Son gouvernement est incompétent, et, le plus souvent, corrompu. Pire, ceux qui sont chargé de nous protéger(le CTU) est probablement vérolé de l’intérieur. Le héros (Jack Bauer) a perdu femme, amante, confiance dans ses supérieurs, et probablement, un peu d’estime de soi. Cette vision terrifiante n’aurait pas eu autant de succès si elle ne dépeignait pas, avec quelque justesse, l’Amérique d’aujourd’hui. Du moins telle que l’Amérique se voit et se ressent. En clair, huit ans de paranoïa bushiste : ennemis extérieurs multiples, ennemi intérieur pourchassé au prix des libertés individuelles, par ailleurs si chères au citoyen américain…

Homeland propose une forme de rédemption, et une demande de pardon.

Mea culpa, mea maxima culpa. C’est ma faute. C’est ma très grande faute, semblent dire les héros de Homeland. Tous les personnages ont « merdé », comme dit Carrie Mathison. Carrie a perdu un indic, Saul Berenson (Mandy Patinkin) perd sa femme en pourchassant les ennemis (imaginaires ?) de l’Amérique. Brody s’est fait prendre par les talibans, et il est peut-être devenu un traître. Jessica, sa femme a merdé. Elle n’a attendu « que six ans » avant de coucher avec son meilleur ami. Comment mieux dire que depuis ce fatidique 11 septembre, c’est toute l’Amérique qui marche de travers ?

Homeland vient donc à point nommé, inévitable catharsis pour une Amérique qui ne demande pas mieux que de laver ses péchés de huit années de bushisme ?

Car pour le coup, Homeland en fait un peu trop dans l’islamophilie. Dans quelques scènes passionnantes, la série révèle son vrai visage : celui du converti, Saint Paul sur le chemin de Damas. Quand Howard Gordon filme ses personnages en prière à Islamabad (il y a 10 ans, les américains ne savaient pas où c’était !), c’est avec une imagerie publicitaire, digne de la pire propagande, comme on n’oserait pas filmer une prière catholique : le soleil inonde la pièce, et éclaire opportunément le visage des personnages. Il ne manque que la pub Coca.

Mieux, une autre scène (la mosquée américaine) est encore plus confondante. Une femme musulmane, plus ou moins cloîtrée chez elle, chargée de servir le thé et d’obéir silencieusement à son mari, et cette situation est présentée comme normale. Tout comme l’agent Carrie Mathison, qui met un voile pour s’approcher de la mosquée, et engueule un agent qui n’a pas enlevé ses chaussures.

Décidément, Amérique a beaucoup à se faire pardonner…




dimanche 30 septembre 2012


Homeland, plus dure sera la chute…
posté par Professor Ludovico

Voilà, c’est l’épisode 7, et Homeland vient de mettre un coup de canif dans le contrat qui nous lie. Sans en révéler plus que ça, il effectue un 180° sur l’un de ses postulats de base.

Chochote, va.

Homeland a eu peur de son ombre, de son ambition grandiose. Courageux, mais pas trop. On peut choquer le public américain (les Marines, honneur-famille-patrie…), mais à un moment faut lâcher du lest…

À moins, évidemment, que ça ne soit un rebondissement dans le rebondissement.

Ce qui serait encore pire, à vrai dire…




vendredi 14 septembre 2012


Homeland
posté par Professor Ludovico

Ça commence mal. On voit tout de suite à la déco, au casting, à l’image, à la lumière, que l’on n’est pas dans une grande série (Trône de Fer, Soprano, Sur Ecoute). On n’est pas chez HBO, mais chez Showtime (une chaîne du câble qui débite des films et des séries, mais dans une gamme inférieure : Dexter, Californication, Weeds…)

Mais si on a le courage d’aller au bout d’un pilote assez poussif, l’héroïne atteint directement votre cerveau, et ça y est, vous êtes accro.

Car c’est quelque chose de très particulier qui séduit dans Homeland : pas l’histoire (un sergent des Marines est libéré après 8 années d’emprisonnement chez les talibans), pas les dialogues, (relativement plats), pas l’ambiance, (étrange croisement de 24 avec Desperate Housewives), non, c’est le dispositif. Un dispositif très particulier, en vérité : une femme qui épie un homme. Une voyeuse. Tellement incongru qu’on a du mal à écrire ce mot au féminin.

Cette voyeuse, c’est l’agent Mathison (Claire Danes) qui travaille à la CIA, et qui ne croit pas à cette belle histoire. Carrie Mathison est convaincue que le sergent Brody a été retourné. Qu’il est devenu un terroriste. Problème : Carrie n’est pas très claire non plus. Elle souffre de troubles bipolaires (évidemment à l’insu de sa hiérarchie), et se lance à corps perdu dans cette quête personnelle.

Et c’est là qu’Homeland devient absolument extraordinaire, au moment où ce dispositif de surveillance se met en place. Car ce n’est pas un agent de la CIA qui espionne un suspect, non, c’est une femme seule, bipolaire, paranoïaque, frustrée, qui surveille 24h/24 la Famille Américaine Parfaite. Avec un seul espoir : trouver une petite trace d’Al Qaeda au milieu de tout ça. Une femme malheureuse, sans enfant, pas à l’aise avec les hommes, face à une famille qu’elle aurait pu avoir, mais dont on sait très bien qu’elle ne l’aura jamais.

Il faut voir ces scènes de contre champ, où l’on ne voit plus que les réactions de l’agent Mathison face aux écrans de surveillance. Les Brody mangent des œufs au bacon, les Brody regardent la télé, les Brody jouent avec les enfants, les Brody font l’amour. Le quotidien, tout le quotidien, rien que le quotidien. Mathison passe ses nuits à contempler la vraie vie. Et réagit : intérêt/ennui, passion/dégoût… Claire Danes, à ces moments-là, est extraordinaire.

Ce qui donne des scènes jamais vues à la télé : on pense à Conversation Secrète. Mais la série bascule chez Lynch. Car les Brody, au-delà des apparences (Mariés, Deux Enfants), sont vérolés de l’intérieur. La fille se drogue, le fils rejoue la guerre du père sur Call of Duty. La femme trompe son mari, et le mari a une façon très particulière d’honorer son épouse. Cerise sur le gâteau, le couple est endetté.

Une vision glaciale de l’Amérique post Bush, l’anti 24, un extraordinaire décapage de l’Amérique des années 2010. Alors que les boys sont encore en Afghanistan, il faut beaucoup de courage à la télé américaine (et à Howard Gordon, le scénariste et showrunner de 24), pour démythifier ainsi la Famille, l’Armée, la Patrie.

Après trois épisodes de ce tonneau, Homeland doit maintenant aller au bout de ses formidables promesses…




lundi 3 septembre 2012


Le Trône de Fer, deuxième
posté par Professor Ludovico

Le Jeu des Trônes a repris, du moins sur mon disque dur. Malgré quelques ennuis de sous-titres, ça repart en quatrième vitesse grâce au talent proche de la perfection de ses créateurs. Scan du chef d’œuvre en 4 points :

Intelligence des dialogues
Les dialogues sont souvent le parent pauvre du cinéma, cantonné à une fonction utilitaire : où se passe l’action, que pense le personnage, est-il un gentil ou un méchant ? D’où des dialogues le plus souvent plats et très premier degré. Foin de tout cela dans Le Trône de Fer, où l’on pratique l’art de la litote et du non-dit : dans une scène merveilleuse à proximité du Mur, le jeune Jon Snow vient d’apprendre que son hôte n’avait pour descendance que des filles, qu’il conservait jalousement autour de lui. Il s’inquiète auprès d’un autre Garde de Nuit : qu’arrive-t-il aux garçons ? Le silence qui lui répond vaut cent lignes de dialogue.

Et chaque épisode de fournir la réplique qui tue : beaucoup de dialogues sont gratuits, ils ne sont pas là pour décrire l’action, mais pour enrichir les personnages.

Beauté et réalisme des décors
C’était le premier attrait du Trône de Fer, son traitement – enfin ! – réaliste du moyen-âge, de la Fantasy. La déco de la saison 2 enchaîne en beauté, avec les pêcheurs de Pyke, les appartements inondés de soleil de Port Réal, les demeures vikings de ceux qui vivent au-delà du Mur, les idoles en flamme sur la plage de Storm’s end… Seul regret persistant : les barbares Dothraki, toujours trop propres à mon goût.

Personnages de légende, interprétations first class
Les personnages sont déjà le point fort du Trône de Fer, le livre, ils restent indubitablement le cœur de la série. Cette saison 2 semble tourner autour de l’incroyable Tyrion Lannister, en passe de devenir le plus célèbre nain de toute l’histoire du cinéma. Porté par un comédien incandescent (Peter Dinklage) qui dérobe chaque scène, même face à nos chouchous Cersei (Lena Headey) et LittleFinger (Aidan Gillen). Mais au-delà des têtes d’affiches, la moindre prostituée, le pauvre serviteur ou le puissant conseiller, bénéficie d’une véritable caractérisation, avec ses enjeux, sa personnalité, une façon de parler ou un accent spécifique. Ainsi Tyrion Lannister, nain joyeux, hédoniste, baiseur-bouffeur-buveur, sait tout autant se révéler machiavélien et fin politique, mais finit aussi par exposer ses blessures, comme dans un venimeux échange avec sa sœur Cersei.

Pédagogie e-learning
Il y a déjà le générique, devenu culte (une carte médiévale en 3D, qui permet en 30 secondes de situer l’action ; le générique évoluant en fonction de la progression de l’intrigue, d’épisode en épisode, pourquoi n’y avait-on pas pensé avant ?). Mais le souci de pédagogie est constant, à la mesure de cet univers foisonnant (lieux, personnages, religions, alliances, amours). Là où cette pédagogie était pesante (dans Dune*, où chaque phrase semble vouloir apprendre quelque chose au spectateur qui n’en peut mais, ou dans Les Tudors, chaque scène commençait systématiquement par le nom de l’interlocuteur (« Hello your Grace ! » « Hello Sir Cromwell ! », au cas où l’on ne l’aurait pas reconnu), dans Le Trône de Fer , la pédagogie se veut subtile. Elle se glisse dans chaque pore de chaque épisode**. Au détour d’une phrase, on apprend que l’acier valaryen est solide, que Machin a tué le père de Truc à la Bataille de Bidule (ce qui explique cette haine tenace entre les deux familles), que la comète serait le présage du retour des dragons, et que l’hiver va être rigoureux.

Ce dernier sujet est exemplaire dans l’excellence pédagogico-cinématographique du Trône de Fer. Dans cet univers, les étés peuvent durer parfois plusieurs années, et les hivers aussi, amènant famine et destruction. L’angoisse d’un long hiver (« Winter is coming ! ») est LE sujet central du livre. Pourtant, la série a sciemment évité le sujet pendant 12 épisodes (la saison 1 + 2 épisodes de la saison 2). Quand cette thématique apparaît enfin, on comprend que cette thématique va prendre de l’ampleur. Pas la peine d’ennuyer le spectateur avant avec un sujet que l’on n’allait pas traiter, même si des allusions avaient parsemé la saison 1.

C’est cet équilibre parfait, entre le besoin de satisfaire la base hardcore (ceux qui ont lu les 14 tomes) et le souci d’initier le public néophyte qui débarque sur HBO, c’est cette réussite qui signe le chef d’œuvre total qu’est Game of Thrones.

* A venir : la critique absolument opposée du Dune de David Lynch, qui rate la plupart de ces objectifs
** Touche supplémentaire, le site de HBO est très bien fait, avec cartes interactives, arbres généalogiques des maisons de Westeros ; un excellent complément à la série.




mercredi 4 juillet 2012


Un Village Français vs Lost : duel de previously
posté par Professor Ludovico

Poursuivons notre exploration de deux séries antinomiques : la fiction de prestige, qualité française, contre le divertissement décérébré US, l’amateurisme frenchy contre le professionnalisme ricain.

Disséquons par exemple les deux séquences de résumé qui introduisent désormais toutes les séries : « Précédemment dans Un Village Français » contre « Previously on Lost* ». La comparaison est intéressante parce que justement, la série de France3 lorgne désespérément vers ce modèle US : série chorale, multitude de personnages et de rebondissements, et comme son modèle, ajoute désormais à la fin de l’épisode, un résumé… de la semaine prochaine (une idée détestable, soit dit en passant).

Dans Previously on Lost*, on résume, dans un montage très cut, l’intrigue des précédents épisodes. Un visage, un sourire de Sawyer, le visage désespéré de Kate, peut signifier très simplement l’enjeu de l’épisode qui va suivre : Jack sauvera-t-il Kate ? Sawyer avouera-t-il son vol ? Etc.

C’est ce qu’essaie de faire Un Village Français. Elle utilise effectivement les images de l’épisode précédent, mais elle y ajoute bêtement une voix off. Et cet ajout dit tout de l’impuissance française, de son athéisme cinématographique : on ne croit pas, ici, au miracle du cinéma. Pays littéraire, la France vénère ses scénaristes, et ne les considère pas comme de simples techniciens. Même si Un Village Français a opté – une nouveauté au pays de Flaubert – pour l’atelier scénaristique, c’est-à-dire une équipe qui écrit les scénarios, elle en n’a pas su en tirer cette jouissance américaine à produire de l’émotion en collant seulement deux plans côte à côte.

Non, nous sommes au royaume de l’écrit ; les images, c’est pour les enfants. Donc, au cas où on n’aurait pas compris, la voix égrène les événements de la semaine dernière : « L’inspecteur Marchetti protège Rita, sa compagne juive. Le sous-préfet Servier est sorti rasséréner du discours du Maréchal, tandis que madame Larcher prépare son exposition de peinture… » On se met à rêver de ce que ferait les producteurs de Lost d’un tel matériau : un regard inquiet de Marchetti, un sourire de Servier, un plan large de l’exposition, tout serait dit en images…

Tout ceci ne serait que détail, si ce n’était le reflet de la médiocrité cinématographique de cette quatrième saison : rebondissements ridicules, personnages aux motivations chaotiques, intrigues inutiles ne servant qu’à alimenter artificiellement d’autres intrigues…

Mais le propos de la série (le dessillement de notre génération sur les fantasmes liés à l’occupation) reste génial et sauve la série : Un Village Français reste un passionnant OVNI.


* dont l’histoire étonnante de la voix off qui prononce ces trois mots est narrée ici




lundi 28 mai 2012


Luther
posté par Professor Ludovico

On peut ne pas aimer quelque chose, et y trouver néanmoins des qualités. C’est le cas de Luther, le cop show de la BBC*, qui a tous les défauts de toutes les séries de flicaille (NCIS, CSI, Navarro ou Julie Lescaut) : un flic hard boiled, un meurtre par épisode, et de vagues intrigues de fond pour t’inciter à regarder la suite.

Hier, l’épisode tournait autour des habituelles têtes de turc : les jeux de rôles et les jeux vidéo. Un pauvre type, surjouant le Gary Oldman, tue ses concitoyens à coups de marteau. Il décide de ses victimes avec un dé à vingt faces (jeu de rôles !!!) et marque des points à chaque victime, ce qui lui permet d’acheter des armes plus puissantes (jeu vidéo !!!)

Fermez le ban.

Pour le reste, Luther est très bien fait, formidablement filmé, décoré, et surtout joué, par le grand Idriss Elba, notre chouchou Stringer de Sur Écoute. Il campe un cliché (le flic désabusé) avec tant de talent qu’il finit par l’effacer.

Les plans du Londres nocturne, Blade Runner européen et futuriste, sont eux aussi inoubliables.

C’est donc à vous de voir.

*en ce moment sur Canal+




mardi 15 mai 2012


Un Village Français, premiers ralentissements ?
posté par Professor Ludovico

On a beau vénérer l’audace de notre Plus Belle la Vie chez les Nazis, on n’en est pas moins CineFaster, et les défauts nous agacent.

Ils sont probablement plus criants dans cette saison 4, parce qu’elle passe à l’action, et que l’action, ce n’est pas le fort du cinéma français.

En clair, nous sommes en 1942, les allemands commencent à transférer les juifs vers l’Est, et la Résistance passe à l’action. Ces deux thèmes sont formidablement traités, comme d’habitude : l’ignominie quotidienne de la police Vichyste (qui veut atteindre son « quota » de juifs), et la banalité de la résistance, qui consiste plus à faire passer des renseignements sur un aérodrome que d’attaquer au bazooka des blindés allemands.

Ce qui cloche dans cette quatrième saison, c’est l’accélération du rythme imposé à la narration, qui essaie de remplir de péripéties le quotidien de nos villeneuvois chéris ; bref, de se la jouer Lost, et donc prendre le risque de se couvrir de ridicule. Ce qui ne manque pas d’arriver.

Exemple, parmi d’autres : Hortense Larcher, la femme du maire, qui jusque-là couchait plutôt avec des SS, décident de sauver la maîtresse juive de son mari (sic). Ce n’est pas tant que ce revirement soit impossible, c’est qu’il faudrait nous l’amener, nous expliquer – progressivement (une saison, c’est fait pour ça) – ce qui se passe dans cette jolie tête rousse. Non, tout se passe en 45 mn.

Autre exemple, on tente de sauver la femme et la fille d’Albert Crémieux, entrepreneur juif devenu résistant. Au début, on est dans le réalisme : la Résistance refuse de prendre des risques pour sauver deux « civils ». C’est triste, mais c’est la réalité de la guérilla. Mais, inexplicablement*, accepte. Attention, chers Fréderic Krivine et Jean-Pierre Azema, ne pas rompez le contrat signé avec le spectateur ; ce n’est pas ce genre d’aventures que nous sommes venus chercher dans Un Village Français.

L’autre problème, c’est la qualité de la réalisation. On veut se la jouer « à l’américaine », mais on ne sait pas y faire. Des cliffhangers par exemple : juste avant le générique de début, les réalisateurs essaient de lancer l’épisode un mini-cliffhanger. Exemple: on découvre par un résistant blessé dans une chambre. Effet de stupéfaction garanti. Sauf qu’il manque juste une seconde, une demi-seconde qui nous permettrait de s’attarder sur cette révélation, pour marquer le coup ; non, on passe au générique.

Autre exemple : on intercale deux intrigues, procédé classique qui permet de couper les moments creux et ne garder que les pics d’intensité. Par exemple, la femme du maire est au camp d’internement et bricole ses papiers pour faire évader Sarah. Pendant ce temps, le Proviseur essaie de cacher la petite Crémieux. Ça marche, si on ne garde que les pics précités. Hors le réalisateur se contente de passer de A à B et de B à A, alors qu’à l’évidence l’action n’a pas avancé.

Enfin, Un Village Français ne profite pas des formidables ressorts scénaristiques dont il s’est doté : à la fin de la Saison 3, le sort d’un personnage important reste suspendu : va-t-il être exécuté ? On attendra 6 épisodes avant de connaitre la réponse.**

Contre-exemple, mais erreur similaire : Hortense se met dans un très grave pétrin en tentant de sauver Sarah. Las ! Les scénaristes nous rassurent juste avent la fin de l’épisode (elle est sauvée !), au lieu de de laisser trainer le suspense jusqu’à l’épisode suivant.

Que cela néanmoins, ne vous décourage pas, chers CineFasters ! Un Village Français reste la meilleure proposition de la télé française depuis bien longtemps à la. Elle propose des personnages passionnants et complexes (Schwarz, Marchetti…), fait immense œuvre de pédagogie sur cette période taboue, tout en restant un divertissement passionnant.

Que demande le peuple ? Un peu plus de qualité, c’est tout !


*ou avec une excuse à deux balles…
** comme si dans Lost, les Autres enlevaient Jack et Kate et qu’on les retrouvait seulement 12 épisodes plus tard. D’ailleurs, le Professorino ne s’y est pas trompé ; il n’a cessé de demander des nouvelles de ce personnage. En vain.




jeudi 5 avril 2012


Monty Python, le doc : « La Vérité ou Presque »
posté par Professor Ludovico

Pas encore vu, et pour cause, mais je le recommande à tout hasard. Si vous êtes fan de Monty Python comme moi, cette émission (6 épisodes quand même !) vous dira tout ce que vous devez savoir sur les génialissimes serpents de Mr Monty.

Attention c’est tout le week end !

Arte, vendredi à 23h45, samedi à 23h50 et dimanche à minuit (2 épisodes à chaque fois)




mardi 27 mars 2012


Un Village Français, saison 4 (1942)
posté par Professor Ludovico

Comme d’habitude, France 3 lance dans la plus grande discrétion son meilleur programme à ce jour.

Battons donc le rappel à sa place : « Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu’on enchaîne ? »

Un Village Français, c’est ce soir (et tous les mardis) à 20h35, deuxième épisode à 21h30.




samedi 25 février 2012


Twin Peaks, saison 2, épisode 1
posté par Professor Ludovico

Nous avons repris le travail avec la Professorinette, après le cliffhanger de la saison 1. J’étais presque déçu, à vrai dire, par cet épisode gnan gnan, et pour tout dire, gentillet.

J’avais oublié que Twin Peaks était le chef d’œuvre incontesté du mélange des genres, car les dernières minutes de ce demi-pilote (90mn) ramenait la série de Lynch et Frost du côté de la violence inouïe et de la terreur pure.

Quelques signaux nous étaient parvenus quelques minutes auparavant, quand les scénaristes avaient réussi à nous faire pleurer et rire à la fois pendant le récit tragique de l’histoire d’amour entre Ed, Nadine, et Norma. Car l’on pouvait, en tant que spectateur, se mettre soit du côté du drame, comme l’empathique Dale Cooper, soit rire devant ce mélo cliché pour bouseux mal dégrossis, et rejoindre ainsi le sarcastique Agent Rosenfield (Miguel Ferrer).

De même, quelques minutes plus tard, une soirée familiale chez les Palmer passait du rire au drame le temps de Get Happy, la chanson de Judy Garland…

C’est la force, et le génie, de cette série hors normes…




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