[ Hollywood Gossip ]

Qui a dit quoi sur qui dans la bonne ville de Babylone…



mardi 8 septembre 2009


Jeunet/Scorcese : le choc des titans
posté par Professor Ludovico

Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire, parfois, pour CineFast ! J’ai demandé à une copine, Corinne, de me ressortir de sa poubelle le Figaro du 4 septembre dernier.

Objet du délit, une interview de l’immense décorateur du cinéma Français, Monsieur Jean-Pierre Jeunet himself.

Morceaux choisis : « Quand je regarde un bon film, souvent je me dis, tiens, il a fait de cette façon, je pourrais faire exactement le contraire ! » (sic)
Merci Jean-Pierre, on avait remarqué…

Mais le top vient après : « [le cinéaste américain] qui me bluffe moins depuis quelques années… c’est Scorcese. Je sens qu’il ne fait plus de films, mais du cinéma. […] En fait ses grands films, il les a faits. Aviator ou Les Infiltrés, ça ronronne un peu… »

Venant d’un type qui fait le même film depuis Delicatessen, ça ne manque pas de sel…




mardi 8 septembre 2009


La citation du jour
posté par Professor Ludovico

L’ami Guillaume vient de me prêter Les Six Samouraïs, de Sharon Waxman, qui s’annonce tout simplement comme la suite de Sexe, Mensonges et Hollywood, de l’incontournable Peter Biskind. En clair, les trajectoires des maverick Tarantino, Soderbergh, et autres Spike Jonze dans les années 90’s.

J’en ferais la critique une fois terminé, bien sûr, mais comme j’ai tendance à en oublier le quart, et que ce genre d’opus est bourré de déclarations fracassantes, autant commencer tout de suite. La (les) citation(s) du jour :

Rupert Murdoch à Bill Mechanic, le patron de la Fox qui venait de lui montrer Titanic :

« Je comprends maintenant pourquoi ce film vous a plu, mais tout de même, Bill, ça vaut pas Air Force One ! »

John Goldwyn, directeur du studio qui a produit L’Arriviste, premier film remarqué d’Alexander Payne : « L’Arriviste est le meilleur film que nous ayons fait ces dix dernières années. Et nous n’avons aucune intention de nous lancer à nouveau dans ce genre de projet »…

To be continued…

Les Six Samouraïs, Hollywood somnolait, ils l’ont réveillé
Sharon Waxman
Calmann-Levy




jeudi 20 août 2009


Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
posté par Professor Ludovico

Derrière ce titre ringard se cache la meilleure nouvelle de l’année, à savoir la traduction en français de du mieux titré High Concept: Don Simpson and the Hollywood Culture of Excess, la biographie signée Charles Fleming.

Une biographie séminale pour CineFast, puisque suite à un extrait publié dans Vanity Fair en 1998 (merci Ingela), je cherchais à me procurer à tout prix ce livre, introuvable en France. Je le dénichais l’année suivante dans un Barnes & Nobles de Bakersfield (et croyez-moi, les vendeurs US sont bien plus incultes qu’à la Fnac).

C’est comme si j’avais trouvé les manuscrits de la Mer Morte. Dans un genre où les américains excellent (la biographie non-autorisée), High Concept est passionnant à plus d’un titre. D’abord, c’est un livre qui parle de la production, alors que la plupart des ouvrages consacrés au 7ème art se focalisent sur les acteurs et les réalisateurs. Ensuite, il s’attaque aux Simpson- Bruckheimer, producteurs honnis car ultra-commerciaux et républicains : nous avons déjà eu l’occasion de dire ici tout le bien que nous en pensions. Enfin, fidèle à l’école américaine, c’est écrit de manière efficace (ça se lit comme un roman), tout en étant extrêmement bien documenté et étayé. Bourré d’anecdotes trash et en même temps analyse travaillée de l’évolution du business dans les années 80. Et, ce qui nous change de son équivalent français, un travail à la fois sérieux et agréable à lire.

On suivra donc avec passion les aventures de l’Oncle Don à Hollywood : attaché de presse dans les années 70, producteur hardboiled dans les années 80 (Flashdance, Le Flic de Beverly Hills, Top Gun), acteur mort-né, cocaïné, lifté, dans les années 90 (Bad Boys, USS Alabama, The Rock). Il dépensait alors 60 000 dollars par mois chez le pharmacien. Sexe, drogue, et antalgiques…

Don Simpson est mort bêtement (meurt-on autrement ?) : dans ses toilettes, nu, un livre à la main. Il avait 50 ans.

Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
Charles Fleming
Edition Sonatine




samedi 8 août 2009


In Memoriam John Hughes
posté par Professor Ludovico

John Hughes est mort à 57 ans, dans une rue de Manhattan jeudi dernier… En guise de nécrologie, Le Parisien a titré « Le scénariste de Beethoven est mort » Au moins, Le Parisien a fait une nécro. Ah, dure loi de postérité ! L’inventeur du teen movie méritait mieux que ça.

Heureusement, il y a CineFast.

John Hughes était avant tout scénariste, c’est vrai. Il a commencé dans la pub à Chicago et s’est lance ensuite dans un créneau inédit : le film intelligent pour ado. Sixteen Candles, ou l’immense Breakfast Club , qui nous révéla la possibilité d’un cinéma US intelligent et amusant, peut être le germe même de la CineFast Attitude. Puis vint Une Créature de Rêve, Rose Bonbon, Ferris Bueller Day Off : ses premiers films ont su saisir comme personne les ados des années 80, leurs problèmes, leur désespoir dans une Amérique reaganienne pourtant triomphante.

John Hughes lança aussi une génération d’acteurs, le brat pack, instantanément talentueux, riches, et célèbres, qui succomba tout aussi rapidement aux habituelles maladies Hollywoodiennes : sexe, drogues et alcool. Mais certains ont survécu, et ont fait un beau parcours : Matthew Broderick, Robert Downey Junior, Rob Lowe, Emilio Estevez…

Après, évidemment, John Hughes, sans être récupéré par Hollywood (il continua à écrire et produire ses films), se mit à mettre de l’eau dans son vin… Et à gagner beaucoup d’argent : l’horrible et dégoulinant Curly Sue, et la série des Maman J’ai Raté l’Avion, qui le rendit riche pour toujours.

Depuis, John Hughes s’était fait discret, écrivant des scénarios sous son nom ou celui d’Edmond Dantès (sic), dont les fameux Beethoven.

Tant pais pour le bon cinéma… Pour ce qui nous concerne, il reste une Ferrari gisant dans les arbres (Ferris Bueller), le désespoir dans les yeux de Anthony Michael Hall (Breakfast Club) et Kelly Le Brock faisant de la gym (Une Créature de Rêve)….




vendredi 24 juillet 2009


Don Simpson, bis
posté par Professor Ludovico

En faisant des recherches pour l’article précédent, trouvé cette citation du producteur défunt :

« We have no obligation to make history. We have no obligation to make art. We have no obligation to make a statement. Our obligation is to make money. »

No comment.




jeudi 23 juillet 2009


Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
posté par Professor Ludovico

Derrière ce titre ringard se cache la meilleure nouvelle de l’année, à savoir la traduction en français de du mieux titré High Concept: Don Simpson and the Hollywood Culture of Excess, la biographie de Don Simpson signée Charles Fleming.

Une biographie séminale pour CineFast, puisque suite à un extrait publié dans Vanity Fair en 1998 (merci Ingela), je cherchais à me procurer à tout prix ce livre, introuvable en France. Je le dénichais l’année suivante dans un Barnes & Nobles de Bakersfield (et croyez-moi, les vendeurs US sont bien plus incultes qu’à la Fnac).

C’est comme si j’avais trouve les manuscrits de la Mer Morte. Dans un genre où les américains excellent (la biographie non-autorisée), High Concept est passionnant à plus d’un titre. D’abord, c’est un livre qui parle de la production, alors que la plupart des ouvrages consacrés au 7ème art se focalisent sur les acteurs et les réalisateurs. Ensuite, il s’attaque aux Simpson-Bruckheimer, producteurs honnis car ultra-commerciaux et républicains : nous avons déjà eu l’occasion de dire ici tout le bien que nous en pensions. Enfin, fidèle à l’école américaine, c’est écrit de manière efficace (ça se lit comme un roman), tout en étant extrêmement bien documenté et étayé. Bourré d’anecdotes trash et en même temps analyse travaillée de l’évolution du business dans les années 80… ce qui nous change des équivalents français : un travail à la fois sérieux et agréable à lire.

On suivra donc avec passion les aventures de l’Oncle Don à Hollywood : attaché de presse dans les années 70, producteur hardboiled dans les années 80 (Flashdance, Le Flic de Beverly Hills, Top Gun), acteur mort-né (Jours de Tonnerre), cocaïné, lifté, dans les années 90 (Bad Boys, USS Alabama, The Rock). Il dépensait alors 60 000 dollars par mois chez le pharmacien. Sexe, drogue, et antalgiques…

Don Simpson est mort bêtement (meurt-on autrement ?) : dans ses toilettes, nu, un livre à la main. Il avait 52 ans.

Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
Charles Fleming
Edition Sonatine




dimanche 19 juillet 2009


Hallelujah !
posté par Professor Ludovico

Ça, c’est de l’or en barre ! Quand le Professore tombe là- dessus, il doit en faire profiter le CineFaster.

Dans Paris-Match daté du 29 juin (Bambi en couverture), critique dithyrambique (comme d’hab’) du dernier Woody Allen. Je passe : rien de nouveau sous le soleil. Suivi de deux pages d’interview du Maître : je lis, car si Allen est un cinéaste moyen, c’est un vrai amoureux du cinéma, et un excellent théoricien.

Et la, tatatatata (musique de Star Wars), question du journaliste, citant Philip Roth, écrivain US acclamé par les mêmes qui encensent Woody, accrochez vous : « Woody Allen n’existe qu’à cause de la naïveté européenne ! »

Je ne me vois pas ajouter quelque chose…

PS : Si, quand même : Je me souviens avoir lu dans Studio (oui, j’ai lu un temps cette revue glacée, personne n’est parfait), une interview technique très intéressante de Woody Allen : casting, cadrage, techniques de mise en condition des acteurs, le new yorkais était (et reste, je pense) passionnant…




vendredi 15 mai 2009


Mords-les !
posté par Professor Ludovico

Difficile de trouver plus CineFaster comme sujet, pourtant anecdotique : amusez vous à chercher sur le web le nom du cinéaste survitaminé qui a réalisé Mutants.

Sur Allociné, site français, le jeune homme se fait appeler David Morley. Mais si vous allez sur la Bible, c’est-à-dire l’Internet Movie Data base, l’impétrant est orthographié David Morlet.

Etonnant non ?




vendredi 27 mars 2009


Archives Kubrick
posté par Professor Ludovico

C’est une histoire assez drôle, et en même temps, terriblement Kubrickienne. En 1996, un jeune documentaliste anglais, Jon Ronson, est approché par un mystérieux interlocuteur, intéressé par ses photos prises dans les camps de concentration. Devant l’insistance du documentaliste, on finit par lui dire qui est son mystérieux commanditaire : Stanley Kubrick. Immédiatement, il souhaite rencontrer le génie. Refus, évidemment.

Kubrick travaille alors sur l’adaptation de Wartime Lies, un film sur l’holocauste. Vexé par le succès de La Liste de Schindler, comme l’a brillamment raconté Frederic Raphael*, Kubrick passera à autre chose : Eyes Wide Shut, et il mourra.

Quelques années plus tard, nouveau coup de fil à Jon Ronson : « Toujours intéressé par visiter la maison Kubrick ? »

Évidemment, oui.

Et l’un des adjoints de Stanley de faire visiter les archives Kubrick, dans sa propriété d’Hertfordshire : la maison, depuis 30 ans, est emplie de boîtes de rangement, et ça déborde : on a utilisé toutes les écuries, et on a même construit des Algeco. Car Kubrick archive tout : scénarios, mémos, note de lectures, encarts publicitaires, lettres de fans, lettres d’insultes…

Maniaquerie, comme le veut une légende tenace ? Plutôt une méthode, hallucinante, pour organiser le chaos. Un exemple, parmi d’autres. Un type de Kingman, Arizona envoie une lettre d’insultes à la sortie de 2001 : il n’a pas aimé le film, et le fait savoir. Pourquoi garder ce courrier, vingt ans plus tard ? Ce type, on le contactera en 1987, à la sortie de Full Metal Jacket, pour vérifier la copie qui passe au cinéma de Kingman.

Toute sa carrière, Kubrick a travaillé ainsi : avec un réseau de correspondants, parfois bénévoles. Lecteurs, documentalistes, superviseurs de diffusion TV, de doublage, de pages de pub. Partout dans le monde se trouvaient des collaborateurs à la constitution de l’œuvre Kubrickienne : un type pour trouver des brosses à dent XVIII° siècle, un type pour doubler en français Shining (Michel Deville), un gendre pour repérer des pas de porte pour Eyes Wide Shut, un collègue américain qui s’aperçoit que Dr Folamour a été amputé de 10mn par une télé, etc. Ce peut sembler délirant, mais c’est le pilier de l’œuvre de Kubrick.

La perfection, tout simplement.

Pour quelqu’un qui n’a fait que 12 films en quarante ans, il fallait bien faire œuvre absolue. D’abord dans le choix des sujets, le casting, la préproduction : trouver les bons sujets (des centaines de lecteurs envoient des fiches de lecture), les bons extérieurs (le véritable Overlook Hotel, l’usine anglaise transformé en capitale vietnamienne). Ensuite, perfection du tournage (15 prises) ; enfin perfection de la vie du film, après. Et c’est peut être là que Kubrick est le plus étonnant. Là où finalement les autres abandonnaient leurs films aux exploitants (salles, TV, DVD), Stanley Kubrick s’est toujours préoccupé de la vie de ses films, de la qualité, et de l’intégrité de leur projection. Faire repeindre une salle à New York parce que les murs sont brillants, interdire une diffusion de Folamour parce que le film est coupé, renégocier en Australie les tarifs publicitaires parce que l’on s’est fait escroquer de quelques millimètres… C’est ça le système Kubrick, et qui fait que son œuvre est diffusée telle quelle, sans altération, et que c’est toujours le cas aujourd’hui. Ca n’a l’air de rien, mais c’est rarissime dans le domaine artistique, et encore plus dans le cinéma. Si Kubrick est vénéré par ses collègues, c’est parce qu’il a tracé une voie unique : Spielberg, Lucas, Cameron ont depuis suivi cette méthode avec succès.

Tout l’intérêt du documentaire, Stanley Kubrick Boxes (Stanley Kubrick – Archives d’une Vie) qui passe en ce moment sur TCM, c’est de montrer, au travers l’étendue des archives, un bout du cerveau du génie.

Et qui dit génie, dit aussi folie, thème Kubrickien par excellence. L’alignement de tous ces cartons, tous semblables (avec un prototype de carton conçu par Kubrick lui-même !), ne peut manquer de faire penser aux si nombreuses images de la folie dont Kubrick a parsemé ses films : le labyrinthe de Shining, les mémoires défaillantes de HAL dans 2001, l’application rigide des consignes dans Folamour

D’où la question fondamentale que pose tout Kubrickophile, et Michel Ciment le premier** : Kubrick était-il fou ? Ou a-t-il fait du cinéma pour éviter de le devenir ?

Merci à Alexandra, qui m’a conseillé ce documentaire. Il était -inexplicablement- passé sous mon K-Radar.

Stanley Kubrick Boxes, un documentaire de Jon Ronson sur TCM
Lundi 30 Mars 2009 – 14:40
Jeudi 9 Avril 2009 – 04:20
Dimanche 12 Avril 2009 – 05:44

* Frederic Raphael : Deux ans avec Kubrick, chez Plon . Dans cet excellent livre, qui raconte la gestation d’Eyes Wide Shut, le scénariste revient sur l’anecdote suivante : Kubrick, trop lent, s’est fait grillé par Spielberg (un ami) sur l’Holocauste. Après le succès phénoménal de La Liste de Schindler, Stanley Kubrick savait que tout autre film serait jugé à l’aune du Spielberg.

Un jour, n’y tenant plus, Kubrick lance le sujet, sournoisement.

– Vous l’avez vu, La Liste de Schindler ?
– Oui, Stanley.
– Et vous en pensez quoi ?
– C’est Hollywoodien, mais c’est pas mal pour un film sur l’Holocauste…
– un film sur l’Holocauste ? Vous trouvez que c’est un film sur l’Holocauste ?
– Ben oui, fait Frederic Raphael, décontenancé. Pour vous, ce n’est pas un film sur l’Holocauste… ???
– Un film sur l’Holocauste avec une happy end ? C’est plutôt un film sur le succès, non ?

** auteur de la bible sur le sujet : Kubrick, chez Calmann-Levy




mercredi 25 février 2009


Fais pas la tête, David !
posté par Professor Ludovico

3 Oscars techniques ? Mais c’est une bénédiction ! C’est le sort réservé au grands : Welles, Kubrick ! 3 Oscars techniques, c’est ce qu’a eu Barry Lyndon ! Benjamin Button, ça sonne presque pareil… Allez, pour te consoler, j’irai voir ton film cette semaine…




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