jeudi 15 septembre 2005
Actu au 14 septembre
posté par FrameKeeper dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
Allez, je vous la fais courte mais l’objectif de cette rubrique étant simplement de constituer une aide à la décision du samedi soir, pas besoin d’écrire une thèse: Courrez voir Kiss Kiss Bang Bang ! C’est simple, c’est à ce jour la meilleure performance mondiale de l’année, acteurs, scénario, gag, conduite du récit, surprises en tout genre.. tout y est, et même l’effet voix off un peu prise de tête n’a pas réussi à gâcher mon plaisir… Franchement après 2 ou 3 films français dépourvus de tout pilote aux commandes… ça fait du bien….
2dn choice: pour les amateurs de mangas Appleseed, à la différence donc de Gosht Shell 2, est tout à fait visible…. combinaison décors 3D, personnages 2D très réussie et jolies scènes d’action… philisophie du scénario un peu courte mais bon… ça le fait quand même.
jeudi 8 septembre 2005
Revenir sur « l’Ile »
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
The Island est probablement le blockbuster le plus paradoxal de ces dix dernières années. Il réussit en effet la gageure d’être à la fois une charge politique et philosophique très forte, un film d’action raté, un relatif succès critique, et un retentissant flop US.
Un flop …
Remettons tout d’abord le personnage à sa vraie place : Michael Bay , jeune poulain* de l’écurie Simpson/Bruckheimer, n’est pas n’importe que qui, c’est l’homme aux doigts d’or : il a déjà rapporté à ses tuteurs la modique somme de 736 M$ : Bad Boys (65 M$), The Rock (134 M$) , Armageddon (201 M$), (Pearl Harbor (198 M$), Bad Boys II (138 M$).
En coupant le cordon, et en produisant lui-même The Island, la chute est à la hauteur de ces enjeux, et le flop du film est devenu si emblématique qu’il sert de blague d’introduction aux talks shows US : (35M$ : « où est le spectateur qui est allé voir The Island ? »)
Mais une critique positive…
En même temps Le film reçoit en France une critique relativement chaude pour ce genre de film (Libé, Le Figaro, Le Nel Obs)…
Pourtant le film est raté, tant le plan du scénario que des pures scènes d’action. Raté, oui, cher Framekeeper, car on est à des kilomètres des lumineuses chorégraphies Ong Bakiennes ou Matrixiennes. Au contraire, Bay est tombé dans le piège du système qu’il à lui même contribué à créer dès Armageddon, à savoir le plan qui-ne-dure-pas-plus-d’une seconde. Résultat : des poursuites illisibles (où vont nos héros ? que risquent ils en passant par là ?), où les meilleures idées sont gâchées : la scène des bogies de trains est formidable, parce qu’on s’attarde un peu sur les plans, mais la poursuite à moto, confuse, ne fait peur à personne…
Il faudra un jour s’interroger (Michel Vaillant, peut être) sur l’intérêt de cette nouvelle mode pour les combats et les poursuites filmées caméra à l’épaule et hachées en petit morceaux ? Est-ce vraiment une volonté du public que ça aille vite ? Où est-ce plutôt une facilité, étant beaucoup plus facile à filmer et à monter ?
The Island est aussi un échec sur le plan du scénario pur. Les personnages sont caricaturaux, ce qui est un peu la marque de fabrique Bayène**.
Plus étonnant dans un film américain, des pistes sont lancées et aussitôt oubliées : Le président des USA : simple vanne ou complot militaro industriel ? Où est passé la chaussure qui manque ? Pourquoi ne s’intéresse–t-on pas à la « cliente » de Scarlett Johannsson ?? Pourquoi l’ex du GIGN découvre seulement à la fin, après 2 motos explosées, quelque hélicos en ruine, et une bonne dizaine de bagnoles à la casse, qu’il fait un boulot dégueulasse ? Etc., etc. Ces approximations scénaristiques plombent le film et nous font décrocher au bout de la première heure.
Et même sur le plan de la mise en scène, des imperfections impardonnables à ce niveau de la compétition : La scéne finale, qui voit la destruction de la turbine, la mort du méchant et la révélation finale, est filmé n’importe comment : trop rapide, mal timée, on a l’impression qu’il n’y a plus de sous… sans parler du dernier plan trop court sur le bateau, copié/collé à la va-vite. Non vraiment tout cela est bâclé…
Pourtant…
Il reste derrière cela un film formidable, émouvant, et complètement bluffant pour ce genre de cinéma. Sortant de l’ornière habituellement pédagogique de ce genre de thématique, Bay réussit le tour de force de parodier Cosmos 1999, tout en introduisant le venin dans l’histoire : certes, tout le monde est en pyjama blanc, mais il y a un plein de choses qui clochent : on se touche, on se vanne, on perd une chaussure… Mais surtout, il y a dans The Island une vraie volonté philosophique et pédagogie sur la chirurgie esthétique, le clonage, les fécondations in vitro…
Car voilà une œuvre, extrêmement grand public, qui s’adresse clairement à l’américain moyen, tout en dénonçant dénonce sans fard la recherche vaine (et pourtant si hollywoodienne) de la jeunesse éternelle. Jusqu’où peut-on aller pour réparer un homme ? Jusqu’où peut-on jouer à Dieu ? C’est à la limite du complot anti-américain…
Est-ce un film chrétien ? je laisse au Révérend Framekeeper l’exégèse christique de la phrase –bizarrement répétée trois fois- « Jesus Loves You ». C’est en tout cas un film qui attaque de front un sujet compliqué. Rien que pour ça, ça mérite le détour.
* je dis ça parce qu’il a mon âge : double allusion
** on retrouve d’ailleurs les archétypes d’Armageddon : Buscemi à peu près dans le même roel de mécano sympa-obsédé sexuel-fan de Harley, Scarlett en Liv Tyler héroïne pure aux grands sentiments, et l’empire du Mal, incarné comme toujnours par Washington, l’armée, les grands patrons, et l’élite new yorkaise mince et sophistiquée (ici les clients de la société Merrick)
jeudi 8 septembre 2005
Revenir sur « l’Ile »
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
The Island est probablement le blockbuster le plus paradoxal de ces dix dernières années. Il réussit en effet la gageure d’être à la fois une charge politique et philosophique très forte, un film d’action raté, un relatif succès critique, et un retentissant flop US.
Un flop …
Remettons tout d’abord le personnage à sa vraie place : Michael Bay , jeune poulain* de l’écurie Simpson/Bruckheimer, n’est pas n’importe que qui, c’est l’homme aux doigts d’or : il a déjà rapporté à ses tuteurs la modique somme de 736 M$ : Bad Boys (65 M$), The Rock (134 M$) , Armageddon (201 M$), (Pearl Harbor (198 M$), Bad Boys II (138 M$).
En coupant le cordon, et en produisant lui-même The Island, la chute est à la hauteur de ces enjeux, et le flop du film est devenu si emblématique qu’il sert de blague d’introduction aux talks shows US : (35M$ : « où est le spectateur qui est allé voir The Island ? »)
Mais une critique positive…
En même temps Le film reçoit en France une critique relativement chaude pour ce genre de film (Libé, Le Figaro, Le Nel Obs)…
Pourtant le film est raté, tant le plan du scénario que des pures scènes d’action. Raté, oui, cher Framekeeper, car on est à des kilomètres des lumineuses chorégraphies Ong Bakiennes ou Matrixiennes. Au contraire, Bay est tombé dans le piège du système qu’il à lui même contribué à créer dès Armageddon, à savoir le plan qui-ne-dure-pas-plus-d’une seconde. Résultat : des poursuites illisibles (où vont nos héros ? que risquent ils en passant par là ?), où les meilleures idées sont gâchées : la scène des bogies de trains est formidable, parce qu’on s’attarde un peu sur les plans, mais la poursuite à moto, confuse, ne fait peur à personne…
Il faudra un jour s’interroger (Michel Vaillant, peut être) sur l’intérêt de cette nouvelle mode pour les combats et les poursuites filmées caméra à l’épaule et hachées en petit morceaux ? Est-ce vraiment une volonté du public que ça aille vite ? Où est-ce plutôt une facilité, étant beaucoup plus facile à filmer et à monter ?
The Island est aussi un échec sur le plan du scénario pur. Les personnages sont caricaturaux, ce qui est un peu la marque de fabrique Bayène**.
Plus étonnant dans un film américain, des pistes sont lancées et aussitôt oubliées : Le président des USA : simple vanne ou complot militaro industriel ? Où est passé la chaussure qui manque ? Pourquoi ne s’intéresse–t-on pas à la « cliente » de Scarlett Johannsson ?? Pourquoi l’ex du GIGN découvre seulement à la fin, après 2 motos explosées, quelque hélicos en ruine, et une bonne dizaine de bagnoles à la casse, qu’il fait un boulot dégueulasse ? Etc., etc. Ces approximations scénaristiques plombent le film et nous font décrocher au bout de la première heure.
Et même sur le plan de la mise en scène, des imperfections impardonnables à ce niveau de la compétition : La scène finale, qui voit la destruction de la turbine, la mort du méchant et la révélation finale, est filmé n’importe comment : trop rapide, mal timée, on a l’impression qu’il n’y a plus de sous… sans parler du dernier plan trop court sur le bateau, copié/collé à la va-vite. Non vraiment tout cela est bâclé…
Pourtant…
Il reste derrière cela un film formidable, émouvant, et complètement bluffant pour ce genre de cinéma. Sortant de l’ornière habituellement pédagogique de ce genre de thématique, Bay réussit le tour de force de parodier Cosmos 1999, tout en introduisant le venin dans l’histoire : certes, tout le monde est en pyjama blanc, mais il y a un plein de choses qui clochent : on se touche, on se vanne, on perd une chaussure… Mais surtout, il y a dans The Island une vraie volonté philosophique et pédagogique sur la chirurgie esthétique, le clonage, les fécondations in vitro…
Car voilà une œuvre, extrêmement grand public, qui s’adresse clairement à l’américain moyen, tout en dénonçant sans fard la recherche vaine (et pourtant si hollywoodienne) de la jeunesse éternelle. Jusqu’où peut-on aller pour réparer un homme ? Jusqu’où peut-on jouer à Dieu ? C’est à la limite du complot anti-américain…
Est-ce un film chrétien ? je laisse au Révérend Framekeeper l’exégèse christique de la phrase –bizarrement répétée trois fois- « Jesus Loves You ». C’est en tout cas un film qui attaque de front un sujet compliqué. Rien que pour ça, ça mérite le détour.
* je dis ça parce qu’il a mon âge : double allusion
** on retrouve d’ailleurs les archétypes d’Armageddon : Buscemi à peu près dans le même rôle de mécano sympa-obsédé sexuel-fan de Harley, Scarlett en Liv Tyler héroïne pure aux grands sentiments, et l’empire du Mal, incarné comme toujnours par Washington, l’armée, les grands patrons, et l’élite new yorkaise mince et sophistiquée (ici les clients de la société Merrick)
mercredi 7 septembre 2005
Actu au 7 septembre
posté par FrameKeeper dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
Allez, CINEFAST ne reculant devant aucun sacrifice, votre serviteur n’a pas hésité à aller voir un second (oui second quand même, on va pas faire un élevage non plus, y’a déjà la FEMIS) film franco-européen, en l’espèce Une Aventure. Sur le pitch et la bande-annonce, pas de problème: un jeune homme sage (Nicolas Duvauchelle définitif dans le rôle du flan) rencontre la nuit en nuisette sur le trottoir une jeune fille manifestement pas sage (Ludivine Sagner) maquée à un mec carrément louche (Bruno Todeschini, carrément bon lui par contre). Y’a de quoi faire… elle est somnambule, il travaille à la vidéothèque (non pas la cinémathèque, trop malin le mec mais on voit quand même du Murnau.. on ne se refait pas), le mec louche a des parts dans une boîte de nuit, franchement, la phase d’exposition laisse de l’espoir… et puis.. et puis plus rien… des scènes qui s’enfilent, l’appartement design of course (plus un bonus une maison ultra design), Ludivine s’intéresse à Nicolas (c’est le mystère le plus profond du film d’ailleurs vu qu’il dit 3 mots au 1/4 d’h) Nicolas tombe amoureux d’elle (enfin on le pense vu qu’il quitte sa copine pour s’occuper d’elle mais bon ça lui arrache pas un sourire) Ludivine a beaucoup souffert dans son enfance mais évidemement on en saura pas plus (c’est pas le genre de la maison), Beau gosse finalement n’est pas un voyou mais un banal homme d’affaires « double life », Ludivine s’ouvre le bide avec du verre, Nicolas fait encore plus le flan (vraiment c’est une vocation, Bonnaffé à côté c’était de la gnognotte et pourtant à l’époque c’était déjà bien, ah ils n’ont pas fait l’actor’s studio de Villeneuve pour rien) et puis on se termine sur une bad end annoncée.
Bilan ? Personnellement une réelle souffrance physique, limite migraine avec montée d’angoisse. Un peu comme si j’avais été invité à dîner chez un type que je ne connais pas et qui aurait voulu à tout prix me montrer les diapos de ses vacances ratées chez FRAM en me répétant toutes les 5 mn « tu peux pas comprendre, il fallait y être ».. J’ai pas demandé à voir ça moi, je voulais voir un film, juste un film.. Je ne suis pas psy, ni le copain du réalisateur… j’ai rien demandé moi, j’ai juste payé ma place…
Moralité: une caméra-stylo, ça peut aussi écrire des conneries, même en écriture automatique…
samedi 3 septembre 2005
De l’utilité des Oscars et de la palme des alpes maritimes
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
En 1974, Al Pacino tournait dans un film modeste (Le Parrain II). La prestation intéressante de ce jeune italo-américain lui valut une nomination aux Oscars. Il aurait pu gagner, mais dut néanmoins s’effacer devant le célebre…
(roulement de tambours, trompettes…) :
Art CARNEY !!!!
pour sa performance dans…
HARRY&TONTO !!!!!
(… qui avait aussi gagné aussi le Golden Globe)
samedi 3 septembre 2005
les meilleurs films selon les ImdBistes
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Etes vous allez voir ? sur ImdB, ils ont classé les films favoris de leurs internautes… On dirait presque une soirée Cinefast…
samedi 3 septembre 2005
The Clandestine Pantheon of the Professor
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Sous l’intuition pénétrante du FrameKeeper, je me lance. En effet, il s’agit de faire l’inventaire de notre véritable cinéphilie, non celle de la tête, cinéphilie raisonnée qui ne peut tolérer qu’on trouve Alien plus important que Pluie Noire, même si ce dernier a eu un prix dans les alpes maritimes. Non, il s’agit bien de celle du cœur, et c’est peut être ça la vraie définition de la cinéphilie : un film, c’est quelque chose qui vous hante longtemps, au point d’occuper votre esprit, envahir votre âme, squatter votre langage. Pendant des années, je voulais construire des ponts en bois, avec des baguettes de barbapapa et en allumettes parce qu’un film m’avait marqué. Ce film c’était Le Pont de la Rivière Kwai. Les autres films de cette liste sont autant de ponts que les films m’ont fait construire.
Je me lance donc, refusant donc toute plongée dans ma base de données sous Excel/Powerpoint/ImdB, je cherche au plus profond de mes souvenirs, et je retrouve, vers l’âge de 10 ans les films de guerre où m’emmenait mon père au cinéma de Dourdan. Au premier rang de ce panthéon on trouvera donc Les Canons de Navarone, et le charme trouble de Gregory Peck. Rio Bravo et Cléopâtre sont aussi des mythes enfantins cinéphiles.
Ensuite, quelques grands films m’amenèrent vers l’épouvante et la science-fiction, moi qui les craignaient par-dessus tout : La Chose venu d’un autre monde, de Hawks/Nyby, puis Shining, une déflagration terrible dont je mis une après-midi à me remettre. S’enchaineront aussi Alien et Blade Runner, dont le réalisme outrancier couplé à une poésie noire n’ont guère trouvé d’équivalent depuis.
Ces émois adolescents ne peuvent éclipser Mad Max, puis Scarface (version de Palma). J’ajouterais aussi Citizen Kane, qui m’ouvrit la porte du cinéma en tant qu’ART.
Il y a aussi une veine comique à cette cinéphilie du cœur : Monty Python Sacré Graal et Y’a-t-il un Pilote dans l’avion, dont je ris encore à chaque projection. Ce film m’a complètement brûlé le cerveau, au point que je parle souvent comme les héros du film « oui je sais, je sais ! » « encore une fois merci, je suis de tout cœur avec vous » et autres « c’était pas le jour pour arrêter la colle».
Dans un autre registre, Le Rocky Horror Picture Show tient une place à part. D’abord parce que c’est le film que j’ai le plus vu (une vingtaine de fois), ensuite parce qu’il représente quelque part ce que devrait être un certain cinéma de divertissement, où le public pourrait exprimer à voix haute son contentement, chanter en cœur les chansons du film, lancer du PQ pour démolir les répliques idiotes. Pas pour tous les films, bien sûr, mais pour Armageddon ou Air Force one, ça le ferait…
Il n’y a pas beaucoup de Kubrick, finalement. Probablement parce que c’est trop cérébral, ce n’est pas un plaisir jouissif immédiat, c’est une œuvre. Paradoxalement, je mettrais quand même 2001, pour l’énorme baffe quand je l’ai vu la première fois.
Dans les années 90, il y a aussi Breakfast Club, La Folle Journée de Ferris Bueller et Weird Science, quand John Hughes était grand. Il y a aussi Kasdan, au rayon des portés disparus, avec La Fièvre au Corps.
Dans les plus récents, il y aurait Heat, ou Titanic, qui rentrent lentement mais sûrement –comme nous avions été certains à la prédire à l’époque –, comme des classiques indémodables, tandis que Usual Suspects, lui fait la marche arrière vers les films sympas, pourtant encensés par votre serviteur à l’époque.
Personne n’est parfait, et je mettrais aussi L’Empire Contre Attaque, parce que même si réticent au début, le film fut un choc pour moi et m’incita à faire du cinéma. Ça ne m’empêchera pas de démolir très prochainement dans ces colonnes le mythe Lucas/Star Wars, mais ce n’est pas le propos ici.
Enfin il y a LE film, celui que j’emmènerais partout avec moi, c’est bien sur Apocalypse Now, le film parfait (je ne parle pas de l’honteuse version commerciale redux, mais bien du montage original). Après de multiples revoyures, c’est probablement le seul film où je n’ai jamais trouvé de défaut. Pas d’erreur de cadre, pas d’effet de manche dépassé par le temps, voilà un film qui semble sortir d’aujourd’hui.
jeudi 1 septembre 2005
Panthéon Clandestin
posté par FrameKeeper dans [ Les films ]
Une plage quelque part à Punta Cana. Un restaurant de langoustes grillées. Initiation aux cigares locaux avec, pour se finir, du vieux rhum. Rien de très avouable certes mais rien non plus de réellement désagréable. Alors on se lâche et on parle Cinéma… Inutile aujourd’hui de fouiller les bibliothèques des gens pour les connaître: il est bien plus efficace et rapide de les interroger sur leurs films préférés.
Attention à bien préciser « depuis 1970 » si on souhaite éviter les réponses toute faites genre Intolérance, Jeanne d’arc (non pas celui de Luc) ou l’Aurore.
Attention encore, ça ne marche pas sur les amis déjà acquis et au contraire ce type de discussion peut provoquer des fâcheries graves… Si la critique officielle est aux mains des derniers chryptos-marxistes, mes compagnons de CSP se révèlent souvent doués pour l’inquisition: Comment peux-tu ne pas aimer Ken LOACH? Avec toutes ces conneries américaines que tu t’infuses.. et Klapish, tu ne peux pas ne pas aimer Klapish, il a sauvé le cinéma français… J’ai beaucoup de tendresse pour Dépléchin, qui est moins grand public, mais Klapish tout de même…
Heureusement, Punta Cana est loin de la place de l’Odéon et puis 10 ans séparent les fumeurs de cigares: quasiment deux générations de lycéens… Allez comprendre… les échanges sont rapidement fructueux…
« – Soyons clair : Predator est un pur chef d’œuvre
– Je dirais même plus, Predator est le paradigme du chef d’œuvre moderne avec sans aucun doute et même s’il se situe de l’autre côté de la Force « Un jour sans fin » …
– « Piège de cristal » a marqué un tournant dans l’histoire du cinéma et du scénario mais comporte trop de failles pour être qualifié de chef-d’oeuvre
– Je souscris : finalement « Piège en haute mer » est bien plus réussi. On est souvent injuste avec Segal..
– Comme avec Jacky Chan d’ailleurs.
– Total respect pour Jacky Chan…
Et pour Nikita, Point Break, Matrix, L’effet papillon, Heat, The faculty, Hidden, Au revoir à jamais, L.A. Confidential (le plus incroyable travail de scénariste jamais réalisé), Pitch black, Et au milieu coule une rivière (c’est toujours bien ce que fait REDFORD, d’ailleurs même Les Experts c’était pas mal), Abîmes (non pas Abyss, Abîmes le film de sous-marin), Freddy (presque tous, désolé Wes), Scream, Society, Fin d’automne, Blade Runner (Producer’s cut), Alien, Reservoir Dog, Volte-Face, Miller’s Crossing, Remember the Titans, le Fugitif, Fargo, Princesse Mononoké, J’irais au Paradis puisque l’Enfer est ici, Vidéodrome, Galaxy Quest, Le Baiser mortel du Dragon, Le Voyage de Chiiro… Et puis, tout Fincher bien sur: Se7en, The Game, Fight club et même Panic Room pour qui accepte l’idée du double fond…. la liste reste ouverte mais ne pas oublier de se munir de son ticket d’entrée au guichet CINEFAST..
Les points de divergences sont minimes (Usual suspect, le Seigneur des Anneaux), et pourtant, malgré son évidence, à une ou deux exceptions près, ce Panthéon n’a pas d’existence légale : ces films sont tricards, transparents, tout juste bon à une critique coup de trique de 4 lignes en bas de page… « Ouste, du balai, repassez vite fait l’Atlantique à la nage en sens inverse et bonne chance aux requins.. Chassons de bon cœur les marchands du Temple. »
Eternelle rupture épistémologique entre une critique d’avant-garde, ivre de festivals de courts-métrages et d’avant-premières happening, délicatement nourrie au cinéma iranien ou bosniaque, et la grande masse des spectateurs, abrutie par des années de Navarro et gavée aux ciné-quick de Stallone et autres Swarzsenhéger ?
Pas si simple ! si parmi ces films, la plupart sont des succès publics, un bon nombre a dû attendre la sortie DVD ou télé avant d’être reconnus cultes. Certains attendent toujours … D’autres, en revanche, et pourtant du même père ou de la même mère, sont également des succès mais ne figurent pas volontairement dans cette liste.
Alors ? Alors, votre mission, si vous l’acceptez, sera d’obtenir, et par requête motivée, la Green Card à tous ces films, collectivement et sans possibilité de discussion au cas par cas, afin que nos enfants puissent un jour avouer les avoir fréquentés sans avoir à rougir de leurs parents.
Vous avez carte blanche pour parvenir à vos fins mais comme toujours, si vous-mêmes ou l’un de vos agents étaient capturés ou tués (c’est possible) au cours d’un débat public, le département d’état nierait avoir eu connaissance de vos agissements ….
Never Give up, Never Surrender. Saint Rio Bravo, priez pour nous…
jeudi 1 septembre 2005
Actu au 31 août
posté par FrameKeeper dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
Dernières livraisons de l’été: La Moustache, The Jacket et Revolver. Pour une fois que l’on peut être en avance sur le calendrier des sorties (merci Michel Vaillant), ne boudons pas notre plaisir et commençons avec le très attendu (encore 4 petites semaines) Revolver: une chose est sur, My Richie is rich.
– riche d’acteurs: Jason impérial même sans A8, Vincent Pastore définitif en Maffieu guy, Ray Liotta inattendu en slip léopard et Mark Strong, le tueur de l’année très certainement.
– riche de citations: littéraires d’abord, une à la minute quasiment, mais aussi cinématographiques, Kill Bill ou Sin City (« I love Cartoons ») à moins que Richie n’ait vu le Passage, qui sait ? Cube ou Cypher (« qui est qui ? »), Lost Highway ou Muholland Drive (« Possessions »),
– riche de scénarios: Richie avoue avoir bosser 3 ans sur le sujet, on veut bien le croire car manifestement y’a de quoi faire 2 voir 3 films et d’ailleurs cela aurait peut-être été préférable.
– riche d’actions car certaines scènes resteront quoiqu’il arrive dans les mémoires.
Mais tous ceux qui ont vu Mission to Mars savent que de très belles scènes, même d’anthologie, permettent parfois de passer un bon moment devant sa télé mais ne font pas un film de cinéma.
C’est bien d’ouvrir des portes et puis d’autres portes et puis encore d’autres portes voire même des portes-fenêtres mais il faut quand même consacrer un peu de temps à en refermer quelques unes et là, à la différence de Muholland Drive, exemplaire sur ce terrain, je ne suis pas certain que Richie ait vraiment réussi son coup. Mais je veux bien continuer à réfléchir un peu avant un avis définitif et j’accepte toute aide à cet effet. En tout cas, durant presque une heure, c’est l’un des meilleurs films de la saison et c’est déjà pas si mal…
The Jacket: là pour le coup, le tailleur même porté par Braudy n’est pas riche et même carrément fauché au regard notamment de l’effet Papillon, toujours champion des paradoxes temporels. Dommage, ça commençait bien et les acteurs sont plus que sympa… mais ça ne suffit pas..
La moustache: demain on rasera gratis… demain le cinéma français aura des vrais cinéastes, des vrais scénarios, d’autres acteurs (oh, on les aime bien quand même mais on les voit peut-être un peu trop souvent, Mathieu Amalric je le crains prend les traces des Renucci-Bonnaffé-MelvillePoupon), d’autres appartements comme décor (abonnez-vous à AD c’est plus simple). Après 15mn, on se demande si ce n’est pas par hasard, le logement de fonction des Gaymard qui a été récupéré puis si le monteur n’a pas un peu trop de respect pour le spectateur au point de, finalement, le laisser faire le film lui-même en lui balançant toutes les scènes comme ça pour qu’il puisse choisir celles qui lui plaisent et de ne surtout pas lui imposer un point de vue directeur, ah non berck ça ne se fait pas… et puis la fin.. la fin .. mais quel fin ? L’imbécilité, c’est bien connu c’est de vouloir conclure… C’est bizarre mais Lynch lui y arrive très bien.. On peut ne pas aimer la corrida.. bien sur .. mais alors pourquoi venir dans une arène en habit de lumière avec une muleta..? pour finalement mépriser le taureau… ? Je ne suis pas très clair ? ça doit être contagieux…