Un road movie sympathique, sur une transsexuelle qui découvre quelques jours avant son opération qu’il (elle) est papa (maman) d’un ado prostitué à problèmes. Ils vont traverser ensembles les USA et bien sûr en apprendre plus sur eux-mêmes. Un peu classique mais agréable, avec quelque perles dans le dialogue. Par ex :
Le fils :
– La maison de tes parents était mieux !
La mère :
– Oui, mais la maison de mes parents est livrée avec mes parents.
Il n’est jamais trop tard pour bien faire. J’ai donc vu en DVD le dernier gros Opus du cinéma Français (30M€, tout de même).
Soyons clair : que Christophe Gans soit un cinéphile acharné, nous n’en doutons pas. Nous fûmes un jour adorateurs de Starfix, qui on peut le dire partageât peu ou prou les mêmes valeurs que Cinefast.
Néanmoins, est-ce que cela fait un bon cinéaste ? On est tenté de dire non. Les exemples de grands théoriciens du cinéma devenus exécrables derrière la caméra pullulent (Woody Allen, Jean-Luc Godard sont ceux qui me viennent immediatement à l’esprit).
Skorecki dit aussi dans Libé qu’il ferait un piètre cinéaste, car il est un grand cinéphile. Je crois qu’il y a du vrai là-dedans. Le Pacte des Loups confirme, en créant l’épigone français des films survitaminés qui font – malheureusement – le cinéma d’aujourd’hui.
En quoi consiste ce cinéma ? Il part du principe que les « djeunz » s’ennuient dès qu’un plan dépasse deux secondes. Aussi quand le héros ouvre une porte, on sort la Louma. On simplifie au maximum les personnages (le méchant est en rouge, vous me suivez ?) Ce qui laisse peu de place à la progression dramatique, vous en conviendrez…
Ajoutez à cela un casting fabuleux (les Cassel-Bellucci, Jean Yanne, Jean Francois Stevenin…) qui malheureusement, joue comme dans un court métrage réalisé par la Terminale S de Coulommiers : Bellucci roucoule à outrance, Cassel est un méchant très méchant etc. On a en outre confié le premier rôle à Samuel Le Bihan qui joue, comme d’hab’, comme une olive morte. On a beau être dans le film de genre, ça pourrait être plus subtil.
Pourtant le scénario recèle de nombreuses idées qui aurait pu mener loin, si elles n’avaeint pas été noyées sous le rouleau compresseur de C. Gans : la mort de Mani, le complot politique, la société secrète. Mais cela n’est pas amené, on découvre tout ça dans le désordre, on a peine le temps de se découvrir un élément de l’intrigue que gans est déjà passé à autre chose. Un ratage selon mes critères, qui ne sont visiblement pas ceux du public.