lundi 28 janvier 2008


30 Jours de Nuit
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Si vous cherchez un mode d’emploi pour saboter un sujet en or, vous pouvez aller voir 30 Jours de Nuit, qui fait fort dans le salopage à gros budget. Le pitch, sur une idée toute bête, fait pourtant saliver : quel meilleur endroit pour des vampires que… la nuit éternelle ? Pas de petit matin qui déchante, pas besoin de se ruer à la pharmacie pour se dégotter de la crème anti-UV protection 60… Mais où trouver ça ? Tout simplement à Barrow, Alaska, qui offre chaque année 30 jours de nuit sans fin.

Ca commence donc très fort, par petites touches subtiles : des portables volés qu’on retrouve brûlés, des chiens égorgés, un générateur qui tombe en panne… Tout ça sent le nouveau The Thing… Mais c’est le moment où brusquement (un peu trop brusquement) on passe en mode slasher. Je n’ai rien contre, mais ca mériterait un peu de lien pour passer du thriller au découpage systématique de gorges et d’avant-bras…

De là, on déchante rapidement, il n’y a plus de pilote dans l’avion. David Slade, le réalisateur, enchaîne les scènes de genre : le-type-qui-veut-sortir-sauver-son-père-alors-que-c’est-sans-espoir, le-copain-qui-est-contaminé, le-brave-type-qui-se-sacrifie. Encore une fois, je n’ai rien contre, mais il faut que ce soit amené avec talent, ou avec humour… Ni l’un ni l’autre dans 30 Jours de Nuit, les dialogues consternants sont chargés de faire passer la sauce…Il ne manque pourtant qu’un petit fil rouge, qui pourrait mettre un peu plus la pression que le compte à rebours (« encore 10 jours, encore 3 jours… »)

Pour couronner le tout, les vampires sont traités de manière ridicule, baragouinant une sorte de slovaque incompréhensible, et perpétuellement couvert de sang autour de la bouche, alors que leurs costards restent nickels par -30. On augurait de mieux puisqu’au début apparaît un cargo noir et sinistre (on suppose que les vampires viennent de là, mais on n’en saura jamais plus*).

Bref une sensation de gâchis, parce que les comédiens ne sont pas mauvais, le réalisateur a une vraie patte, et les décors sont très réussis… mais il manque un petit supplément d’âme.

* alors que la BD, de mémoire, apportait une explication plus détaillée.