« James Bond will return » nous informe le dernier plan du générique de fin ; comme si nous étions inquiets ! Comme si, après 22 films de la franchise, la famille Broccoli s’était lassée de se faire des Goldenballs !
Mais pour le Professore, James Bond vient de naître ! Depuis Dr No, le Professore a vu 4 films brocolis*; depuis Casino Royale, il les a tous vu !
Cet article pourrait d’une certaine manière se retrouver dans la rubrique « Pour en Finir Avec », qui, je le rappelle, est l’appareil critique sophistiqué où CineFast démonte les boursouflures cinématographiques. Mais comme il n’y a pas consensus au sein du conseil d’administration de CineFast, et notamment à cause de la motion A (dite « Framekeeper ») fait ressembler cette noble institution à un avatar du Parti Socialiste. Donc je ne m’exprime ici qu’en mon nom, bien sûr.
Je n’aime pas James Bond parce que j’adore les vraies histoires d’espionnage : La Maison Russie, Scorpio (un film des années 70 avec Delon et Burt Lancaster), Spy Game, Raisons d’Etat. Bref peu d’action, mais des coups tordus, de la manipulation, du cynisme. Pas de gadget, pas d’Aston Martin, et pas de roucoulade au champagne comme générique de fin.
Mais force est de constater, depuis le virage Casino Royale, que la franchise a pris un énorme coup de jeune. Moins de gadget, un contexte géopolitique crédible, des scènes d’action qui font physiquement peur, et le tout – miracle ! – sans perdre son âme. Mais surtout, c’est le personnage qui y a énormément gagné : un très bon comédien, Daniel Craig, qui incarne parfaitement l’ambiguïté de la virilité et de la fracture interne…
Ce Quantum of Solace (moment de répit) n’en est pas vraiment un, puisque ça bastonne de bout en bout. Il y a bien sûr quelques invraisemblances, mais globalement on ne s’ennuie pas une seule seconde.
Alors, quand est ce qu’il return, ce Bond 23 ?
*James Bond contre Dr NO, Dangereusement Vôtre, L’Espion Qui M’aimait, Rien Que Pour Vos Yeux