mercredi 3 décembre 2008
Othello
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Depuis quelques années, je vais de plus en plus au théâtre. Quand je dis de plus en plus, attention, ça veut dire deux fois par an. Vieux réflexe d’étudiant, j’ai toujours trouvé le théâtre trop cher, trop chiant, trop inconfortable. Plutôt le Publicis Elysée et ses fauteuils de ministre que le Théâtre du Vieux Colombier et ses fauteuils de nains.
Seul le grand Will me donne systématiquement envie d’aller au théâtre. D’abord qu’il est souvent incompréhensible à lire, alors que sa poésie devient limpide sur scène. Mais surtout parce que c’est un immense dialoguiste, et un super scénariste. Encore deux-trois pièces comme ça, et je le vois bien partir à Hollywood, le british ! Même si, il faut bien l’avouer, il a tout piqué à Hitchcock. Regardez Iago, le grand méchant de ce drame obamesque qu’est Othello : petit blanc jaloux (de sa femme, de son maître, des amis de son maître), voilà qu’il révèle son plan machiavélique des l’acte I. Et le spectateur de trembler, pourtant tout à sa connaissance de l’intrigue : Othello va tomber dans le piège, Desdemone va y passer, etc. Mais ca, c’est l’ironie dramatique : le spectateur a une longueur d’avance sur les personnages, et pourtant il tremble pour eux. Et s’il tremble pour eux, c’est qu’il est en totale empathie, qu’il les aime pour de bon, qu’il voudrait les toucher, leur parler : Desdemone, rebelle toi ! Othello, n’as tu pas mal placé ta confiance en Iago ? Ne devrais-tu pas, un instant, ecouter ton amour ? Iago, toi qui vois si clair dans le coeur des hommes, pourquoi fais tu tout cela ?
Que ces cordes, 400 ans plus tard, vibrent toujours, tient du miracle…
Comme beaucoup d’oeuvres de ce jeune dramaturge, Othello est déjà disponible en DVD (réalisé par un certain Orson Welles), mais la pièce se joue toujours au Théâtre de l’Odéon, avec un Michel Fau exceptionnel en Iago.
lundi 1 décembre 2008
Je ne vais pas me faire que des amis, mais…
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -
Pour en finir avec ... ]
…bon, oserais-je dire que j’approuve la loi sarkoziste sur la suppression de la publicité sur France Télévisions ? Que je la soutiens, tout simplement, parce que je l’ai toujours soutenu ? Car qui veut une télé de qualité doit accepter une télé sans pression de l’Audimat, et donc sans publicité.
Qu’avons-nous à perdre, sincèrement, d’une France Télévisions au rabais ? La suppression des animateurs-producteurs (Delarue, Drucker, Sébastien) ? Les séries américaines au kilomètre (Cold case, FBI Portés Disparus, Urgences ? On les aura ailleurs, non ?) Les séries françaises pour retraités ? les sagas de l’été ? Fort Boyard ?
Moi ça me va ! Il y a bien longtemps que je ne regarde plus France 2, ses émissions, ses séries, ses variétés idiotes, son journal « pensée unique », aussi mauvais (peut être plus, si on réfléchit bien), que celui de TF1.
Donc je serais ravi de voir la grille de Janvier de France 2 -France 3, même si je ne m’attend pas à grand’ chose, du moins dans un premier temps. Mais dans 3, 4 ans, qui sait ? Peut-être qu’une Arte populaire et franco-française renaître des cendres du soi-disant Service Public…
PS : je précise qu’en revanche je n’approuve pas le volet Napoléonien de la loi (nomination du PDG par le Président de la République, ou comment retricoter en 2 ans ce que Pompidou, Giscard et Mitterrand avaient mis 25 ans à détricoter…)
lundi 1 décembre 2008
A la Maison Blanche, saison 5, Épisode 18 « Access »
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Formidable West Wing ! Non contente d’être la série la plus ambitieuse du moment, qui n’œuvre à rien de moins qu’à nous réconcilier avec la politique en général (et la politique américaine en particulier), The West Wing Saison 5 est sûrement l’un des meilleurs crus. Et au coeur de cette année merveilleuse, un petit joyau, un stand-alone comme on dit, l’épisode Access, qui se joue des conventions pour proposer un vrai-faux documentaire en lieu et place de l’épisode.
Un pseudo documentaire de la pseudo chaîne Access (un camouflage de la chaîne publique PBS, en fait) centré sur CJ Cregg, la porte-parole du Président Bartlet. Le documentaire la suit pendant 24 heures, entrelardé des interviews compassés des autres personnages de la série.
« Access » réussit la gageure d’être complètement à part dans la série, tout en respectant le cahier des charges : pédagogie, pédagogie, pédagogie ! Tout en se moquant des clichés de PBS, il en reprend le rôle, et explique l’histoire des relations de la Maison Blanche et de la presse, le rôle du porte-parole, faisant intervenir des images d’archives et d’anciens véritables porte-parole de la Maison Blanche.
En même temps, pour respecter les canons des séries, il suit quand même une intrigue un peu artificielle (une arrestation qui tourne mal)… L’honneur est sauf !
Et The West Wing remet le couvert dans les deux épisodes qui suivent (et qui concluent la saison), pour expliquer en 80mn la situation au Proche-Orient…
A quand la même chose sur France 2, chaîne de la culture ?
Ce n’est pas la première fois : en 2001, juste après les attentats du 11 septembre, The West Wing avait réalisé un épisode spécial. Le pitch : Des enfants sont en visite à la Maison Blanche quand une alerte est déclenchée. Bloqués à la Cantine, le cast vient expliquer la situation aux enfants, pourquoi l’Amérique est en guerre, et en profite par exemple, pour expliquer la différence entre les chiites et les wahhabites !