Voilà un film attendu. Nous avions dit tout le bien de ce que nous pensions du 4×4 hybride sorti du garage Spielberg/Bay. Quand je dis nous, j’exagère un peu, car je me suis révèle assez seul dans la défense du monstre : beaucoup n’ont pas compris cette passion soudaine pour les jouets Hasbro. Et ceux qui ont aimé n’osent pas le dire trop fort, de peur de subir les lazzis des gens de leur âge.
Pas de risque avec les enfants, qui adorent les suites, et réclamaient donc déjà Transformers II pendant la projection du I. Mais bon, l’estomac est un peu noué à l’entrée de l’UGC (les suites, on sait ce que ça vaut…)
En bref, Transformers II, c’est plus haut, plus loin, plus fort. Connaissant le goût Bruckheimerien de la surenchère, il ne fallait guère s’attendre à mieux de son disciple, signataire du déjà bodybuildé Bad Boys II. Donc, Transformers II, c’est plus de bastons, plus de robots, plus d’explosions, et plus de dialogues-mitraillettes. C’est le défaut de Revenge of The Fallen, c’est son péché de gourmandise. Il faut être membre de l’école High Concept pour filmer une scène a priori déchirante (Megan Fox pleurant le héros mort) avec derrière, un hélico au ralenti* !
A part ça, Transformers II comme Transformers nous renvoient directement dans la cour de récré, à jouer avec nos Matchbox et nos Goldoraks en criant booom ! Et tatatata ! Un moment, on s’y croirait presque : les Decepticons détruisent méthodiquement la Grande Pyramide d’Egypte, et Michael Bay filme Gizeh comme un gros tas de sable. Les robots tombent comme des petites voitures jetées d’une main enfantine ; elles ricochent les unes sur les autres en soulevant des gerbes de sable.
On s’y croirait.
Merci messieurs.
* Jerry Bruckheimer l’avouait au moment de son excellent mélo Le Plus Beau des Combats : « Je n’avais jamais fait ça : c’est la première fois qu’il n’y a pas d’hélicoptère dans mon film »