jeudi 20 août 2009


Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -Les gens ]

Derrière ce titre ringard se cache la meilleure nouvelle de l’année, à savoir la traduction en français de du mieux titré High Concept: Don Simpson and the Hollywood Culture of Excess, la biographie signée Charles Fleming.

Une biographie séminale pour CineFast, puisque suite à un extrait publié dans Vanity Fair en 1998 (merci Ingela), je cherchais à me procurer à tout prix ce livre, introuvable en France. Je le dénichais l’année suivante dans un Barnes & Nobles de Bakersfield (et croyez-moi, les vendeurs US sont bien plus incultes qu’à la Fnac).

C’est comme si j’avais trouvé les manuscrits de la Mer Morte. Dans un genre où les américains excellent (la biographie non-autorisée), High Concept est passionnant à plus d’un titre. D’abord, c’est un livre qui parle de la production, alors que la plupart des ouvrages consacrés au 7ème art se focalisent sur les acteurs et les réalisateurs. Ensuite, il s’attaque aux Simpson- Bruckheimer, producteurs honnis car ultra-commerciaux et républicains : nous avons déjà eu l’occasion de dire ici tout le bien que nous en pensions. Enfin, fidèle à l’école américaine, c’est écrit de manière efficace (ça se lit comme un roman), tout en étant extrêmement bien documenté et étayé. Bourré d’anecdotes trash et en même temps analyse travaillée de l’évolution du business dans les années 80. Et, ce qui nous change de son équivalent français, un travail à la fois sérieux et agréable à lire.

On suivra donc avec passion les aventures de l’Oncle Don à Hollywood : attaché de presse dans les années 70, producteur hardboiled dans les années 80 (Flashdance, Le Flic de Beverly Hills, Top Gun), acteur mort-né, cocaïné, lifté, dans les années 90 (Bad Boys, USS Alabama, The Rock). Il dépensait alors 60 000 dollars par mois chez le pharmacien. Sexe, drogue, et antalgiques…

Don Simpson est mort bêtement (meurt-on autrement ?) : dans ses toilettes, nu, un livre à la main. Il avait 50 ans.

Box-office, Don Simpson, le producteur le plus déjanté d’Hollywood
Charles Fleming
Edition Sonatine




jeudi 20 août 2009


Lost, cinquième année au bagne
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Sans prévenir, dans la torpeur du 15 août, les gardes-chiourmes de TF1 viennent vous arrêter sur votre lieu de vacances, vous jettent dans une diligence cadenassée, direction Cayenne, ou ce qui s’en rapproche le plus : Lost, saison 5. Nous voilà repartis à casser des cailloux sur l’île, essayant, en vain, de comprendre ce que nous avons bien pu faire qui nous a valu de finir ici.

Le premier épisode est rocailleux, et on se dit que ça va pas le faire. Mais TF1, décidé à se débarrasser de Lost le plus vite possible (diffusion en catimini, à 23h10, on voudrait tuer la série qu’on ne s’y prendrait pas autrement, une véritable incitation au téléchargement illégal), a choisi dans sa grande sagesse, de nous passer trois épisodes d’affilée : et là, la lumière fut.

En amplifiant leurs petites galéjades sur le voyage dans le temps (quelques lectures mal comprises sur la Relativité Générale dans Wikipedia ?), les scénaristes ont trouvé un filon en or.

Aujourd’hui ? Il y a trois ans ? en 1954 ? Pendant la saison 1 ? Ou juste avant ? On ne savait pas où on était, maintenant on ne sait plus quand on est… à ce niveau d’escroquerie, ca devient de l’art, surtout de la part de JJ Abrams, le Gentleman Cambrioleur de la télé américaine, avec du charme et de l’humour.

Au milieu de l’épisode deux, Hurley finit par révéler à sa mère qu’ils ne sont pas les seuls rescapés de l’Oceanic 815, et se met à lui raconter la « vérité » : oui, ils se sont crashés sur l’Ile, où ils ont rencontré d’étranges fumées noires, mais aussi les Autres, qui ne sont pas si méchants que ça, puisque d’autres sont venus les attaquer sur un cargo qui depuis a disparu, parce que l’Ile a justement été déplacée. Réaction de la mère : « Je te crois. Je n’ai rien compris, mais je te crois »

Voilà ce que nous sommes devenus : des True Believers. Des Born Again Christian. Nous attendons l’arrivée imminente de Dieu sur terre. The Second Coming. La Vérité. La Vérité !!!

Non vraiment, une série qui se moque de sa propre intrigue ne peut pas être complètement mauvaise.