lundi 7 septembre 2009


Acteur ou personnage ?
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

L’avez vous remarqué ? Il est beaucoup plus facile de retrouver le nom qu’un acteur de film que celui d’une série télé… La raison est simple : la répétition fait que le personnage de série entre tellement dans notre quotidien qu’on finit par vivre avec lui. Et il est plus facile à la cantine d’évoquer les déboires du Docteur Ross que de se perdre dans le casting d’Urgences… Brad Pitt n’a pas ce problème, lui. Il est Benjamin Button, et le lendemain, il est Tyler Durden. Pour les films, c’est l’inverse, on a presque du mal à se rappeler le nom du personnage (Tyler Durden ? Fight Club, bien sur)

Tout ça pour dire que l’irruption, hier vers minuit, de Cedric Daniels dans Lost, fait son petit choc. Daniels, c’est l’intello incorrigible de The Wire, le patron exigeant à l’accent bizarre de la meilleure série de tous les temps. Le voir débarquer en chauffeur bodyguard dans le grand bazar métaphysique de l’Ile fait un choc. Et instantanément, comme si nous n’étions pas assez gavé d’histoires et de mystères, je n’ai pu m’empêcher d’échafauder une Théorie Unificatrice du Chaos : et si tout était lié ? Si la police de Baltimore fricotait avec les sales petites affaires de Charles Widmore ?

Et si… Et si…. Magie du feuilleton.




lundi 7 septembre 2009


Les Dents de la Nuit
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Brèves de bobines -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

L’humour c’est vraiment une question de génération. Je suppose que si j’avais vingt ou trente ans, Les Dents de la Nuit me ferait rire. Mais je trouve les comédiens mauvais, les gags ressassés, seulement sauvés par quelques minuscules inventions scénaristiques.

On s’ennuie, et comme il a déjà été dit, l’ennui, au cinéma, c’est interdit. On pourrait même étendre ça à tous les arts, en précisant que « l’ennui » n’est pas lié à l’idée galvaudée de « divertissement ». Certains s’ennuient à 2001, chez Haneke, en écoutant Ligeti, moi pas. Mais je m’ennuie chez Woody Allen, le cinéma iranien, ou Oasis… Il est tout aussi facile de s’ennuyer chez Christian Clavier ou chez Alain Chabat.

Ce doit être le critère numéro un en sortant du théâtre, en éteignant l’iPod, en sortant du Gaumont…




lundi 7 septembre 2009


Lost, saison 5, part deux
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

En direct, le Professore vous évite de vous taper tout Lost.

Lost, une série devenue quadra : toute fofolle saison 1, sérieuse et bandante saison 2, fabuleuse saison 3, la série de JJ Abrams, est désormais sur le déclin. La saison 4 partait un peu freestyle, la saison 5 signale qu’il n’y a plus que 30 épisodes pour recoller les morceaux… C’est ça la maturité : répondre aux grandes questions de la vie. est l’Ile ? Quand est l’Ile ? Qui est Jacob ? Qui sont les Autres ? Le purgatoire existe-t-il ? Et où est la putain de bière Dharma ???

Il est symptomatique que les personnages les plus authentiquement méchants et drôles (Sawyer et Juliet) aient vu leurs rôles réduits à une portion congrue. L’humour, qui sauvait souvent les épisodes faiblards, a disparu. On est dans le sérieux maintenant : physique quantique, incertitudes heisenbergiennes (si je peux dire où est l’île, je ne peux pas dire l’heure qu’il est), et débuts d’explication. Et là, ça rame forcément, parce que pour lier les pieds géants à six doigts et les chiffres du Loto de Hurley (rappelons-les, si vous avez une grille à faire : 4, 8, 15, 16, 23 et 42), y’a du boulot de scénariste.

Malheureusement, le boss (JJ) est parti, comme nous l’avions prédit ici, dès 2006. Aux soutiers (Damon Lindelof, Carlton Cuse) de se débrouiller avec les interrogations Abramsiennes…

Mais bon, ce qui sauve Lost, c’est son incroyable qualité. Perfection des décors, de la réalisation, de la musique. Et côté acteur, la crème de la crème. Mercredi soir, il suffisait de se fader le final lourdingue d’Esprits Criminels, et ses acteurs compassés, qui avaient l’air de sortir d’un vieux Mannix, et comparer ensuite la moindre scène avec Kate, Jack, ou Locke, pour comprendre qu’on ne joue pas dans la même division…




mercredi 2 septembre 2009


Inglourious Basterds
posté par Professor Ludovico dans [ Les films -Pour en finir avec ... ]

Quentin Tarantino, c’est le petit chouchou, celui qui avait un si joli sourire quand il était bébé, mais qui n’a pas réussi dans la vie. Ses frères sont devenus avocats, traders, chirurgien-dentiste, mais lui, il vend des burgers sur Venice Beach. Ah, s’il avait travaillé à l’école ! Il avait les capacités, pourtant !

Mais bon, on l’aime quand même, même s’il nous casse un peu les oreilles avec sa collection de VHS, et sa bande de potes, bruyante et vulgaire : des réalisateurs de cinéma, catégories B à Z. Inglourious Basterds ne faillit pas à la règle : c’est bien fait, très bien fait, même : Quentin Tarantino est un formidable raconteur d’histoire.

« L’homme qui a bâti Miramax » (selon les frères Weinstein) n’a fait finalement qu’un seul vrai film (Jackie Brown, le film détesté des Tarantinophiles). Un film avec un début, une fin, des personnages avec des enjeux, des émotions, à qui l’on s’attachait. Le reste n’est qu’un immense exercice de style. Ça pourrait être intéressant, ça ne l’est pas. Tous les ingrédients sont là, il y des personnages, un ton, une histoire, mais c’est juste que ces histoires ne nous intéressent pas. Après la Vengeance des Cascadeuses Texanes, la Vengeance de la Mariée au Sabre de Samouraï, voici la Vengeance de la Directrice de Cinéma de Quartier.

Cher Quentin, je te le dis dans l’oreille, parce que je t’aime bien : on a passé l’âge ! Moi aussi je lisais Battler Britton et Sergent Jim, et on refaisait avec Jipé le débarquement de Normandie avec les moyens du bord à Villers sur Mer…

Ça a beau être formidablement joué (avec la révélation Christoph Waltz), bien monté, rigolo, c’est long, très long… C’est pas normal d’aller voir un Tarantino et de s’y ennuyer !

Certains gamins grandissent avec leurs rêves d’enfants (Spielberg), d’autres pas…