lundi 26 octobre 2009
I Love Huckabees
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Quoi de plus consternant que le cinéma américain qui se la joue « arty »?
Après avoir lu le chapitre sur David O. Russell dans Les Six Samouraïs, j’ai eu envie de voir ce film, réalisé en 2004, juste après le semi-échec Les Rois du Désert.
Pire, il y avait A.G. de CineFast mardi chez le FrameKeeper, et il y a eut consensus sur ce film. Cela aurait du nous mettre la puce à l’oreille, car CineFast est un champ de bataille, et pas un Woodstock de la cinéphilie. De même, Sharon Waxman décrit I Love Huckabees comme un film d’une grande profondeur… Suspect, non ?
Bref, après dix minutes (six cent secondes) de projection, Michel Vaillant et moi-même étions prêts à jeter Bob l’éponge, mais le Snake et Framekeeper, hardcore comme toujours, ne pipaient mot. Nous avons pris ce stoïcisme pour une incitation zen à aller jusqu’au bout de la douleur, et de toutes façons, il était déjà 23h, donc impossible de mettre l’intégrale Dogma dans le lecteur…
C’est bien beau tout ça, mais le CineFaster qui est resté jusqu’à cet instant de la chronique se demande encore ce qu’on peut bien reprocher à I Love Huckabees…
En fait, tout. Derrière les bonnes intentions (faire un film existentiel « guilleret »), O. Russel produit un pensum pas drôle.
S’agiter, ce n’est JAMAIS faire du cinéma… I Love Huckabees fait partie de ces films hystériques et causeurs dont Keneth Branagh s’est fait la spécialité, avec, la plupart du temps, beaucoup plus de brio. Ici les personnages cabotinent, et ils sont bons à cela : jason Schwartzman, Lili Tomlin, Dustin Hoffman, Mark Wahlberg, Isabelle Huppert. Mais réunir un casting de stars, réunir un casting de pros, ne suffit pas non plus. Les dialogues, assénés pendant l’intégralité du film (pas un silence, pas un temps mort), sont creux, alors qu’ils croient justement profonds et intelligents. O. Russell voudrait être Wes Anderson, mais il ne l’est pas. Loin de là… A mi-parcours, je me suis endormi, tellement c’était vif et audacieux.
Non, ce genre de film mérite des spécialistes, le plus souvent européens, ou qui s’en approchent (Hal Hartley)…
Ce n’est pas donné à tout le monde…
dimanche 25 octobre 2009
Un Village Français, saison 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Un Village Français, c’est reparti. Rien que le titre de cette chronique pique les yeux, sachant qu’il s’agit de notre propre histoire : je doute que nos parents aient eu conscience d’attaquer la saison deux de l’occupation allemande en janvier 1941.
C’est tout le génie de cette merveilleuse série : un point de vue impeccable, inédit, sur cette période. Par ailleurs, la mise en scène est quelconque, les acteurs aussi, mais le scénario, le texte, les dialogues, sont aux petits oignons.
Un exemple dans le premier épisode de la Saison 2, on traite de la spoliation de juifs de manière presque anecdotique : on offre au fils de Marcel – le militant communiste – un jouet d’occasion à la brocante, qui pose les bonnes questions au collabo qui lui offre : d’où vient ce jouet ? Où est le petit garçon qui le possédait ? S’il revient, devrais-je lui rendre ? Le flic a du mal à lui répondre, car il n’en est pas très sûr lui-même… le tout traité sans pathos, sans pédagogie lourdingue, sans manichéisme aucun…
De même, on se met à résister par dépit : comme dit une pute : « Faut bien que quelqu’un fasse quelque chose ! »… Et quand un habitant du village parle de De Gaulle, les gens ricanent… C’est à ces petits détails qu’on reconnaît une grande ambition, celle de J.-P. Azema, consultant sur la série, qui, visiblement, n’était pas seulement chargé de choisir les Lüger chez l’accessoiriste…
Ne ratez pas la suite, et la fin de la saison 2 mardi prochain…
Un Village Français,
2 épisodes tous les mardi, 20h35
France 3
mardi 13 octobre 2009
Sons of Anarchy, le pilote
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
On a retrouvé Drea di Matteo ! On avait laissé l’épouse – vulgaire mais splendide – de Christopher Moltisanti disparaissant dans un sous-bois, abattue par les primo capo de Tony Soprano.
En fait, elle est vivante, enceinte et divorcé du beau Jax, le futur « President » des Sons of Anarchy, et elle a pris vingt kilos. S’il n’y avait que ça ! Sa belle-mère veut sa mort, elle se came à la mauvaise héroïne que lui vendent les néonazis du coin (dirigés par Mitch Pileggi, le Directeur Adjoint Skinner, qui, probablement lassé de toutes ces histoires d’extraterrestres,s’est lui aussi réfugié en Californie).
Vendredi, c’était donc le premier épisode de Sons of Anarchy, et on attendra la suite pour se faire un jugement. Ça a l’air bien fait, bien joué, avec plein d’intrigues annexes, mais on ne sait pas encore si on tient le nouveau Sopranos, ou si Sons of Anarchy joue juste aux Sopranos…
Sons of Anarchy
M6, 23h10
mardi 13 octobre 2009
Braquo (2)
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Aïe aïe aïe !!! Mea culpa, mea maxima culpa ! Errare humanum est ! J’ai dégainé trop vite et j’ai abattu Braquo, sans sommations. Or, c’est très bien Braquo ! Y’a bon Braquo ! J’avais promis de jeter un œil, j’ai même jeté les deux.
Certes, la parenté avec The Shield est évidente, mais Braquo est ce que The Shield aurait du être : moins hystérique, moins dans la surenchère, plus sobre…
Le pitch ? Quatre flics borderline arrêtent des voyous avec des méthodes de voyou : intimidation, torture, extorsion de fonds… Le Bien et le Mal confondus, dans une PJ de toutes façons dirigée par la politique et les statistiques.
Mais le talent de Braquo, c’est la mise en scène : parfois épurée (les interrogatoires vicieux de l’IGS), parfois ultra-moderne : (la course poursuite caméra portée, sur une musique élégiaque)
Ce n’est pas super bien joué, mais c’est tenu par des dialogues réalistes et peu conventionnels (on reconnaît Olivier Marchal aux commandes)
Donc on y retourne, dès lundi prochain…
Braquo
Tous les lundis sur Canal+, 20h45
lundi 12 octobre 2009
Braquo
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Les préjugés, c’est pas bien. Juger une série française sous prétexte quelle est française, c’est du racisme. Mais quand même ! Braquo, si ce n’est pas une resucée de The Shield, c’est quoi ?
Des flics corrompus, entre le bien et le mal? Qui veulent venger leur copain ? Qui plantent un crayon dans l’œil d’un prévenu ! On essaiera d’y jeter un coup d’œil, (justement) mais on ne promet rien !
Braquo
Tous les lundis sur Canal+, 20h45
lundi 12 octobre 2009
Love Actually/Good Morning England/Burn After Reading
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Le marketing, c’est rigolo. La campagne de Noël commence, et, à la Fnac, on trouve déjà des coffrets DVD. Le principe est simple : packager deux bons produits avec une bouse, Les Parrains I & II avec le III, au hasard.
Mais ici, associer deux bouses avec la dernière perle des frères Coen, fallait oser. Non pas que Love Actually et Good Morning England n’aillent pas ensemble, bien au contraire ; ces deux feelgood comedies sont parfaitement calibrées pour un public consensuel, mais Burn After Reading, et une scène en particulier ( !), risque de jouer les moutons noirs au milieu de tout ça.
Mais arrêtons de persifler ; comme dirait l’ex-Troskiste Lionel Jospin, c’est de l’intérieur qu’on dynamite le système…
dimanche 11 octobre 2009
Réalisme, ou crédibilité ?
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Dans les œuvres de fiction, on entend souvent ces reproches : « c’est pas crédible ! », « Ça manque de réalisme !» ou au contraire « On s’y croirait ! »
Pourtant ces deux mots ont des sens très particuliers, pour ne pas dire opposés.
Le réalisme, c’est la capacité d’un film à décrire le réel. Valse avec Bashir est un film très réaliste : il décrit le quotidien de Tsahal pendant la Guerre du Liban. District 9 n’est pas réaliste : aucun alien ne s’est – à ma connaissance -posé à Johannesburg. Pour autant les deux films sont crédibles : on peut « croire » qu’un soldat danse sous les balles devant le poster de Bachir Gemayel, même si ce n’est pas très raisonnable ; c’est la folie de la guerre. De même, on peut admettre qu’après vingt ans de présence, les sud-africains ne puissent plus supporter les aliens.
Ce qui est gênant, au cinéma, ce n’est pas le manque de réalisme, mais bien le manque de crédibilité des actions des personnages ; cette crédibilité ne peut s’apprécier que dans le genre ou l’univers du film.
Rambo et Voyage au Bout de l’Enfer sont deux films sur le Vietnam, mais de genre différent : on comprend que John Rambo survive à d’innombrables viets alors que les amis de De Niro meurent dès la première balle.
De même, chaque film, dans ses premières secondes, génère un univers avec ses propres lois physiques, psychologiques, sociales…
Au début de Wanted, un polar qui semble pourtant se dérouler dans un New York très contemporain, on voit le père du héros se jeter par la fenêtre, sautant entre deux buildings séparés par une large avenue, tout en tirant extrêmement précisément sur une cible situé en face, et l’abattant d’une balle entre les deux yeux. En trente secondes, Timur Bekmambetov a installé son univers : urbain, contemporain, mais avec des personnages qui n’obéissent pas aux lois de normales de la physique.
Dans un autre genre, Star Wars, monde fantastique par excellence (les vaisseaux font du bruit dans le vide de l’espace, les faisceaux laser s’interrompent au bout d’un mètre cinquante), produit pourtant un monde très crédible : touché par un tir, les vaisseaux explosent, blessé, un personnage saigne, etc. Mais ça se gâte quand Lucas ne respecte plus les règles de son propre univers : quand Yoda se met à sauter dans tous les coins, comme un ninja sous acide dans L’Attaque des Clones, alors qu’il peine à bouger un cil dans le reste de la série : même les fans tiquent…
Autre exemple, plus récent : Lost. Voilà un monde, direz vous, où le réalisme n’est pas la première préoccupation des scénaristes : nous sommes en permanence dans le changement, ou dans l’irrationnel. Pourtant, le spectateur suit. Il a accepte le contrat tacite qui lie le public à l’auteur. Les spectateurs de Lost ont tous signé un chèque en blanc à JJ Abrams : divertis-nous ! Si le public a abandonné tout espoir de réalisme, il n’a pas renoncé à la crédibilité.
Mais dans un épisode de la saison 5, ça bugge. Abrams fait une entorse au contrat : Nous apprenons que Sawyer travaille désormais pour le Projet Dharma, à un poste assez haut placé (chef de la sécurité). Pourquoi pas ? Il y a sûrement une raison, et nous allons la découvrir, et enfin savoir ce que fricote Dharma : on est toujours dans le contrat. Jack et Kate retrouvent Sawyer. C’est bon, ils vont lui poser la question qui nous brûle les lèvres : « Alors, c’est quoi le projet Dharma ? Raconte ! » Ca devrait aussi leur brûler les lèvres à eux, personnages, qui se posent cette question depuis la Saison 2. Eh bien non, rien, nada, pas une question ! On parle de la pluie et du beau temps. On s’invite à dîner. On se lance des œillades langoureuses dans cette éternelle partie carrée Kate/Juliet/Sawyer/Jack…
Évidemment, on comprend qu’Abrams réserve cette réponse capitale pour plus tard (la fin de la saison, par exemple). Mais ça ne marche pas : il est tout simplement incompréhensible que les personnages ne posent pas cette question. Il y a indubitablement une perte de crédibilité à ce moment là. Sawyer, d’ailleurs, ne serait pas obligé de répondre*, mais Jack et Kate DOIVENT poser cette question.
On dira que le Professore pinaille. Pourtant, les œuvres de fiction sont basées sur ce pacte tacite, et ce, depuis notre toute petite enfance : « Raconte-moi une histoire ! » La souillon peut devenir Princesse grâce à une pantoufle de vair, mais la chaussure doit être à sa taille… Sinon ce ne serait pas crédible, vous ne trouvez pas ?
*Le fameux « Je ne peux pas vous le dire. Après, je serais obligée de vous tuer ! » de Juliet saison 3
dimanche 11 octobre 2009
The Faculty
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Je suis tombé hier soir sur le chef d’œuvre de Robert Rodriguez, The Faculty. De sympathique petit film de genre à sa sortie, le film est devenu un classique, certes toujours méconnu. Rappelons le pitch : il s’agit d’un remake-hommage à L’Invasion des Profanateurs de Sépultures, titre ringard de série Z qui cache pourtant deux chefs d’œuvre, le film originel (Invasion of the Body Snatchers, de Don Siegel, 1956), et le merveilleux remake d’Abel Ferrara, Body Snatchers (1993)*.
Ici, l’action se passe dans un lycée, peu à peu envahi par des E.T. malveillants pénétrant dans le corps des profs, des parents, des élèves, et les transformant en êtres cruels et sans âme. Seuls quelques élèves comprennent la situation, et essaient de résister : le geek (Elijah Wood, période pre-Frodon), la bombasse intello (Jordana Brewster), la punkette (Clea Du Vall), le dealer, beau gosse mais bad boy (Josh Hartnett), la petite nouvelle timide, le capitaine de l’équipe de foot.
On serait dans du classique si Robert Rodriguez n’était pas aux commandes. Non seulement l’action est trépidante, mais c’est drôle et totalement politiquement incorrect : sexe, drogue et rock’n’roll. Une réplique-culte résume le film : « Prends de la coke. Ça te sauvera la vie ! » (la cocaïne permet de distinguer les humains des aliens)…
Mais en plus d’être horrifique, drôle, sexy (Salma Hayek, Famke Janssen), bourré d’action, le film est aussi fin et profond avec un sous-texte intéressant sur l’adolescence, période de la vie où l’on se sent totalement « alien » et où les parents et les profs passent souvent pour des « zombies ».
Si vous n’avez jamais vu The Faculty, c’est le moment de retourner à l’ecole.
* et un troisième film dispensable de Philip Kaufman, en 1978
dimanche 11 octobre 2009
L’affaire Polanski
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -
Le Professor a toujours quelque chose à dire... -
Les gens ]
Un membre influent du conseil d’administration de CineFast me presse de prendre parti dans l’affaire pédophilo-médiatico-cinéphilique du moment. Je parle de Polanski, bien sûr, Lettres d’Amour en Somalie n’étant pas à proprement parler un film, et le Neveu, un cinéaste…
Non seulement, je ne céderai pas aux pressions de mes amis, mais pire : je déplacerai le débat. Polanski est-il un grand cinéaste ? Sûrement ! Est-il pédophile ? Il l’était probablement un peu à l’époque, quand d’autres histoires (avec Nastassja Kinski) vinrent corroborer les faits… Mérite-t-il ce traitement ? Probablement pas. Le temps a passé, et même la victime a pardonné (contre un arrangement secret de 600 000$, comme nous venons de l’apprendre). Sommes-nous juges ? Sûrement pas. L’affaire est américaine, et doit être jugée en Californie, qui jusqu’à preuve du contraire, n’est pas la Corée du Nord. En tout cas, elle ne se juge pas au Ministère de la Culture, ou sur CineFast !
Ce qui est intéressant là-dedans, c’est la Suisse. Voilà un pays qui vous décourage d’aller à ses festivals, surtout si vous êtes déjà propriétaire d’une résidence secondaire. L’enthousiasme suisse (en plein milieu du scandale) à extrader le dangereux terroriste Polanski fait peine à voir. Comme l’a dit avec humour Jay Leno, du Tonight Show : « Ça y est, on a enfin eu Polanski. Maintenant, Ben Laden ! »
Le deuxième enseignement, c’est qu’il faut différencier l’art de l’artiste…
Dans l’art, tout est permis. Huysmans, Lautréaumont, Sade, Burroughs, Dustan, Bunuel, Lynch, l’artiste est fou par définition ; il est dans la transgression. La réalisation des fantasmes dans la réalité, c’est ce qui pose problème. Pourquoi l’artiste serait-il traité différemment du commun des mortels ? La justice est faite pour cela : arbitrer les faits et les causes, les circonstances, le contexte. Ce qui amène au dernier enseignement de ces affaires : la défense corporatiste de la communauté cinématographique de l’un de ses pairs. Alors qu’on traque les pédophiles de par le monde, jusqu’à vouloir signaler leurs maisons et leurs employeurs, deux affaires concomitantes (Polanski, Mitterrand) montrent la différence de traitement qui prévaut en la matière. Non seulement cette corporation est particulièrement touché par ces problèmes, habituée qu’elle est de vivre depuis toujours dans l’excès : Fatty Arbuckle, Charlie Chaplin, Frank Sinatra, Don Simpson, et aujourd’hui, Roman Polanski…
Sans aucune barrière morale, sociale, ou patronale d’aucune sorte*, elle assure même le service après-vente en soutenant, via avocats, attachés de presse, patrons de studios (voir Hollywood Babylon sur ce sujet), ses brebis égarées… tout en prônant, dans le même temps, l’inverse dans ses films et ses œuvres caritatives…
Deux poids, deux mesures…
*JP Jeunet racontait que sur le tournage d’Alien:Résurrection, la production avait mis à sa disposition un chauffeur, qui, à son arrivée à Los Angeles, lui avait immédiatement proposé de la drogue et des putes… Mais qui, le lendemain matin, et les jours suivants, venait le chercher à 8h pile pour qu’il soit à l’heure sur le plateau. A Hollywood, tout est permis… Si tu fais le boulot.
vendredi 9 octobre 2009
Lost, Saison 5, finale
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
A quoi décèle-t-on le déclin ? A de toutes petites choses, comme ces méchantes petites rides qui viennent d’apparaître sur votre visage, ce matin, en vous rasant.
Dans Lost, qui terminait hier sa saison 5, also knowed as « Le Début Du Commencement De La Révélation, Part One », de petites rides sont apparues. Saison 4, il y avait déjà des signes avant-coureurs : le Gouvernail, ridicule, la disparition de Juliet et de Sawyer de l’intrigue, la poussivité générale.
Et puis on appris que c’était la fin. ABC avait mis les pouces à Desperate Housewives et à Lost, avec mission de terminer les séries en deux ans, avec des saisons raccourcies (information copyright L. Fulci).
La saison 5 a donc embrayé sur la solution du puzzle de 5 000 pièces de Monsieur Abrams, résolution d’autant plus difficile que celui-ci était parti Star Trekker, avec le résultat que l’on sait…
Cette saison fut donc pédagogique, et la pédagogie, c’est chiant. On apprend des trucs, mais c’est toujours plus marrant de poser des questions.
Hier, cette lassitude était prégnante, particulièrement dans les détails car, comme on dit, c’est là que se niche le diable.
En deux épisodes, on a soudain relié tous les principaux personnages au mystérieux Jacob. Quatre saisons résumées en deux heures : le procédé était pour le moins expéditif, car 1) c’était la première fois qu’on voyait le fameux Jacob et 2) cette révélation eut pu être saupoudrée plus subtilement tout au long de la saison (ce qui était d’habitude le cas).
Ensuite, des modifications radicales vinrent affecter certains personnages, viol majeur des conventions d’une série. (On définit d’habitude le personnage dans la bible de départ, et il ne change jamais. Mulder et Scully s’aiment, mais il ne se passe rien en eux. Ou quand il se passe quelque chose, c’est exceptionnel, et au contraire, les créateurs jouent un moment avec cette idée, mais reviennent vite à la situation initiale). Là c’est Juliet, qui s’est transformé en gentille desperate housewife. Crime de lèse-majesté pour un des plus beaux personnages de méchant que la télé nous ait donné ces dernières années.
Autre indice : le collage. On cherche à rabouter tout Lost, alors évidemment, les coutures se voient. Hier, c’était l’apparition inopinée de Rose et Bernard, couple improbable de retraités Robinson-Crusoë.
Malgré cela, la saison a fini sur de jolis cliffhangers, c’était bien le moins, et on attend donc la Saison 6 avec impatience…
Mais la magie est partie…