A quoi décèle-t-on le déclin ? A de toutes petites choses, comme ces méchantes petites rides qui viennent d’apparaître sur votre visage, ce matin, en vous rasant.
Dans Lost, qui terminait hier sa saison 5, also knowed as « Le Début Du Commencement De La Révélation, Part One », de petites rides sont apparues. Saison 4, il y avait déjà des signes avant-coureurs : le Gouvernail, ridicule, la disparition de Juliet et de Sawyer de l’intrigue, la poussivité générale.
Et puis on appris que c’était la fin. ABC avait mis les pouces à Desperate Housewives et à Lost, avec mission de terminer les séries en deux ans, avec des saisons raccourcies (information copyright L. Fulci).
La saison 5 a donc embrayé sur la solution du puzzle de 5 000 pièces de Monsieur Abrams, résolution d’autant plus difficile que celui-ci était parti Star Trekker, avec le résultat que l’on sait…
Cette saison fut donc pédagogique, et la pédagogie, c’est chiant. On apprend des trucs, mais c’est toujours plus marrant de poser des questions.
Hier, cette lassitude était prégnante, particulièrement dans les détails car, comme on dit, c’est là que se niche le diable.
En deux épisodes, on a soudain relié tous les principaux personnages au mystérieux Jacob. Quatre saisons résumées en deux heures : le procédé était pour le moins expéditif, car 1) c’était la première fois qu’on voyait le fameux Jacob et 2) cette révélation eut pu être saupoudrée plus subtilement tout au long de la saison (ce qui était d’habitude le cas).
Ensuite, des modifications radicales vinrent affecter certains personnages, viol majeur des conventions d’une série. (On définit d’habitude le personnage dans la bible de départ, et il ne change jamais. Mulder et Scully s’aiment, mais il ne se passe rien en eux. Ou quand il se passe quelque chose, c’est exceptionnel, et au contraire, les créateurs jouent un moment avec cette idée, mais reviennent vite à la situation initiale). Là c’est Juliet, qui s’est transformé en gentille desperate housewife. Crime de lèse-majesté pour un des plus beaux personnages de méchant que la télé nous ait donné ces dernières années.
Autre indice : le collage. On cherche à rabouter tout Lost, alors évidemment, les coutures se voient. Hier, c’était l’apparition inopinée de Rose et Bernard, couple improbable de retraités Robinson-Crusoë.
Malgré cela, la saison a fini sur de jolis cliffhangers, c’était bien le moins, et on attend donc la Saison 6 avec impatience…
Mais la magie est partie…