lundi 9 novembre 2009


Clones
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Si le cinéma est une recette, y’a un problème dans le potage Clones. Trop de farine, trop de bouillon, trop de poireau, on ne sait.

On ne sait pas si Clones est une GCA* rigolote, ou un film de SF sérieuse. Dans les deux cas, c’est raté.

Pourtant, il y a tous les ingrédients pour que ça marche : de bons acteurs, un réalisateur pêchu, des moyens (80M$, tout de même), et une histoire un peu au-dessus de la moyenne. Dans un futur proche, les humains ne sortent plus de chez eux et envoient à leur place des clones (surrogates) qui les remplacent avantageusement : plus beaux, plus jeunes, plus forts.

Mais ce qui ne marche pas dans Clones, c’est le traitement ; Mostow n’assume jamais vraiment son film d’action avec le Bruce Willis pourtant en pleine forme. Mais en même temps, il n’ose pas faire le Blade Runner du XXIème siècle. Pas d’humour, et une histoire tarabiscotée à souhait qui finit d’achever le spectateur, qui a renonce depuis longtemps à comprendre qui voulait tuer qui et pourquoi.

Clones est un film vieux, en fait.

Une seule scène, digne de Shyamalan, montre ce que Clones aurait pu être : des clones déconnectés s’écroulent, et leurs propriétaires sortent de leur domicile, hagards, en short/T-Shirt, mal rasés, pas maquillés, et gras du bide. Une merveilleuse métaphore de l’Amérique, qui se veut toujours belle, forte, et en pleine forme, alors quelle n’est plus qu’une nation de nantis obèses, qui délègue au monde entier le travail manuel, et passe son temps devant les séries et les jeux vidéos…

*Grosse Connerie Américaine, un concept inventé par le Professore pour tout ce qui nous occupe ici.