vendredi 13 novembre 2009


Avatar, enjeux cachés
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Je n’ai pas encore vu Avatar, et je n’ai pas été invité à une avant-première au Mann Chinese Theater, pourtant, j’ai déjà un avis sur Avatar.

C’est l’objet de cette chronique : une illusion couramment répandue veut nous faire croire que les films sont des purs objets, neutres comme des nouveaux-nés. En fait c’est une illusion… Pourtant, la sagesse populaire commande à une prétendue juste neutralité : « Comment peux-tu juger ce film, si tu ne l’as pas vu ?! » Comme si un amateur de vin n’était pas capable de déceler une piquette d’un grand cru, rien qu’en lisant l’étiquette !

Non, Avatar ne naît pas de l’onde, n’est pas une parthénogenèse issue de nulle part. Avatar a déjà un passé. Et un papa.

Car ce qui pèse sur Avatar, c’est Titanic, ses records d’entrées, son succès public et critique. Ce qui pèse aussi sur Avatar, c’est la mégalomanie de James Cameron, qui vise clairement plus haut, plus loin, plus fort, plutôt que de prendre le contre-pied de Titanic, et chercher à faire un petit film sans enjeu… C’est un homme de paris, et donc, forcément, plus dure sera la chute.
Bien sûr, Avatar ne vise pas la même cible consensuelle, c’est un film de SF, un film d’action… On pensera néanmoins à Titanic pendant tout le film.

Avatar part donc avec des handicaps : faire un bon score au box office, séduire un peu la critique, plaire aux fans hardcore de Cameron, et peut être séduire au-delà…

Vaste tâche pour un film de SF avec des schtroumpfs…