Après quelques mésaventures (acheter par mégarde un billet de La Princesse et la Grenouille, puis se tromper de salle, qui passait justement le dernier Disney : acte manqué ?), nous nous engouffrâmes dans la bonne salle au début du générique de I Love You Philip Morris.
Le film est bon, et, je le jure, je n’appris qu’à la fin qu’il s’agissait d’un BOATS. Pourtant, je me disais qu’il en a les défauts : pendant le film, on cherche son sujet, et ses enjeux. Une tache encore plus compliqué cette fois-ci puisque I Love You Philip Morris est un long flashback…
Mais c’est tellement bien fait, c’est tellement extraordinairement joué, qu’on est conquis par les deux personnages, et leur amour indéfectible.
Bien sûr, le pitch marketing est là : un film gay par des acteurs qui ne le sont pas. Pire, par deux grandes stars mainstream : « Obi Wan » McGregor et Jim « The Mask » Carrey… On pourra gloser longtemps sur la prise de risque de ces deux acteurs – un terme particulièrement dévoyé chez nos amis du spectacle -mais ici, elle est réelle. Les deux comédiens peuvent évaluer leur capital de sympathie, leur image grand public, deux actifs patiemment acquis, mais facile à perdre chez nos hypocrites amis américains.
En fait, le vrai risque pris par Carey et McGregor est artistique : jouer faux ! Rien de plus casse-gueule que de jouer la tarlouze, façon Cage aux Folles, si ce n’est pas drôle, dévalorisant, ou caricatural. A l’opposé, le risque est d’être trop intérieur, et donc peu crédible.
Le gain est à la hauteur de la mise : la réussite est complète, car c’est cet équilibre qu’ils atteignent : Carey et McGregor sont gays, mais ne sont jamais une caricature.
Une fois passé cette barrière, (l’identification à nos deux stars joue alors à plein), nous pouvons consacrer notre temps de cerveau disponible à cette histoire, universelle, d’amour fou.
C’est la grande réussite de I Love You Philip Morris.