lundi 20 septembre 2010


Night and Day
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

La bande-annonce sentait le faisandé : deux acteurs vieillissants, aux premières rides de quadras (âge légal de la retraite à Hollywood), cherchant à renouer avec le succès via la comédie. En général, dans le schéma hollywoodien traditionnel, on associe pour ce faire un vieux beau à une jeunette (Six Jours Sept Nuits, par exemple, revigorant notre Harrison Ford national avec la petite Anne Heche).

Mais là, c’est pire : Tom Cruise essaie de remonter la pente, via la comédie, avec une femme de son âge, Cameron Diaz ! La bande annonce donnait envie de pleurer, mais bon, c’est le seul film qui nous branchait, la Professorinette et moi-même.

Et là, patatras, la surprise : le film est délirant, drôle, bien joué et bien écrit. Les premières scènes, sérieuses, montrent que Cruise est le meilleur acteur de sa génération, même dans une scène insignifiante de rencontre à l’aéroport.

Dix minutes plus tard, il défouraille, et ça passe aussi. Et ça dure tout le film, malgré les invraisemblances, ou plutôt, grâce aux invraisemblances. Car la force du film, c’est de choisir le parti-pris délirant, et comique, et de tenir en équilibre sur ce mince filin pendant 100 mn. Sans se prendre au sérieux, ni dans les gadgets façon James Bond, ni dans le Complot, ni dans la love story. Comme disait Ramon Pippin, Night and Day « frôle le bon goût sans jamais y sombrer ». Les américains ne s’y sont pas trompés : personne n’est allé voir le film.

Mais je gage que vous, vous le ferez ?




lundi 20 septembre 2010


La critique est facile, l’art est difficile
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

On me reproche souvent d’être trop dur, et de trop « raisonner » sur les films.

Deux raisons motifs à cela : d’abord, dire du mal, c’est beaucoup plus facile – et beaucoup plus drôle – que de dire du bien.

Ensuite, ces « lois » qu’on me reproche d’assener de mon petit rocher, et quoi qu’on en dise, elles existent ! Et elles sont parfaitement connues des « professionnels de la profession ». Enjeux, dramaturgie, cliffhanger, caractérisation : même le réalisateur débutant en court-métrage connaît et tente d’appliquer ces lois.

Mais il en va de l’art comme de la cuisine : aplliquer ces lois ne suffit pas, et, comme en cuisine, il ne suffit pas d’acheter les meilleurs ingrédients, voire d’être le meilleur des cuisiniers : même un grand Chef peut rater une mayonnaise.

Combien de films au scénario parfait, au casting mirifique, ont plongé au désastre ? Combien de chef d’œuvres accouchés dans la douleur et le chaos ?

Le cinéma n’est pas une science exacte, et c’est tant mieux…