Il y a tout ce qu’il faut dans Simon Werner A Disparu… Sauf un petit peu de polissage du scénario, et c’est dommage.
A la fois teen-movie (quatre ados à la recherche dudit Werner), film branchouille (Sonic Youth en BO obligatoire), Twin Peaks dans les Yvelines (la Cabane dans la Forêt), étude de mœurs (la vie en grande banlieue dans les années 90).
Mais l’Elephant français peine à prendre son envol, faute d’un bon dialoguiste, et à cause de toutes ces références pesantes qui encombrent la piste de décollage.
Florilège : les plans Elephant, justement, filmé ras du cou. S’ils ont un sens dans le Van Sant : avec la profondeur de champ, tout est flou en dehors de ce cou adolescent, comme si rien de l’extérieur ne pouvait l’atteindre ; là, que veux tu nous dire, jeune Fabrice Gobert ? On ne sait.
Les dialogues façon Tudors : Bonjour Marc ! Ah salut Pierre, comment va ton père, le Proviseur ? ça pourrait être plus subtil.
De même Rabier, le nerd de service, a forcément une frange et un pull ridicule. Et son père, a une frange, c’est comme ça qu’on le reconnaît.
Tout ça ne doit pas cacher les vraies qualités de Simon Werner A Disparu… un vrai polar, avec ce point de vue adolescent qui fait sa force, avec toutes les phobies de l’époque : pédophilie, homosexualité, enlèvement, harcèlement sexuel… un journal de 20 heures à lui tout seul. Mais Simon Werner A Disparu se révélera à la fin plus subtil…
Il faut donc aller voir ce premier film, en acceptant ses petits défauts.