J’ai toujours été fan de Lars von Trier, mais depuis quelques années, je ne vais plus voir ses films. Depuis Dogville, très exactement, formidable exercice graphique (pas de décor, juste les murs dessinés au sol), mais message trouble, pour ne pas dire malsain (« réglons nos problèmes en tuant tout le monde », je vous la fait courte…)
Mais sinon, Lars von Trier est un grand formaliste (le coup d’éclat Element of Crime, la confirmation Epidemic, puis Europa), un grand dramaturge (Breaking the Waves, Les Idiots), un auteur comique (Les Idiots, L’Hopital et ses Fantômes), et aussi un spécialiste du film d’horreur : L’Hopital, et ici, Antichrist)…
C’est aussi un artiste conceptuel : la ville-plan de Dogville, les 120 caméras numériques de Dancer in the Dark, le « Dogme »… Il réitère ici avec Antichrist, qui laisse pantois.
Est-on, en effet, face à un drame psychologique (un couple essaie de se reconstruire suite à la mort de leur enfant), à une fable sataniste (Charlotte Gainsbourg en sorcière hystérique, face à William « Jesus Christ » Dafoe, ou à un récit biblique : Adam et Eve face au péché originel ? Selon les uns ou les autres, on jugera Lars von Trier confus, ou malin. Car évidemment, il n’apporte aucune réponse à ce genre de questions. Il en ressort néanmoins, que le film est plutôt ennuyeux, rappelant le pire des films des années 70 : couple hystérique, séquence cul ou gore (ou les deux) au bord du grand guignol…
Il restera quand même des images d’une incroyable beauté (le prologue au ralenti extrême, combinant la mort du fils et le couple faisant l’amour, les scènes magiques dans la forêt, le tout alternant la vidéo HD avec des images cinémascope d’une pureté absolue…)
A voir comme un tableau…