Sucker Punch sort le 30 mars. Sucker Punch est le nouveau film de Zack Snyder, le wonderboy républicain qui nous a sorti trois petites merveilles : L’armée des Morts, 300, et les Watchmen (et aussi, assez inexplicablement, un fim de hiboux : Le Royaume de Ga’hoole : La Légende des gardiens)
Mais surtout, Sucker Punch est un film de garçons, comme je tentais de l’expliquer au Professorino, qui voulait absolument voir Numéro Quatre (Twilight chez les E.T.), un film de filles. Un regard sur la bande-annonce permet de valider cette théorie : des filles. Des épées. Des dragons. Des dirigeables. Des dragons qui attaquent des dirigeables. Encore des filles. Encore des épées. Que demande le peuple ?
Bien sur, devant la moue dubitative de mes habituels compagnons de cinéma (pour ne pas le nommer, James Malakansar, épuisé par ses missions de reconnaissance nocturne au fin fond de la chambre de ses jumeaux), je comprends que certains ont perdu le feu sacré. Hommes de peu de foi !
Certes, il n’est pas inenvisageable que Sucker Punch soit un salmigondis immangeable, trop épicé de tout et de rien (des épées, des dragons, des dirigeables, vous m’avez compris) et que ce film ne soit donc qu’une parodie de jeu vidéo sans âme. C’est possible.
Mais qui refuserait une telle proposition ?
Malgré des critiques plutôt acerbes, la saison 4 du docudrama softporn de la famille royale britannique tient plutôt la route. Bien sûr, c’est « dukudukudku » comme disait le Alain de Greef des Guignols, mais c’est aussi cette – toujours impeccable – trajectoire historique. Façon Rois-Maudits, les personnages des Tudors sont poussés par des motivations qu’il nous est difficile de comprendre (héritier mâle, épouse vierge, etc.) mais qui prennent tout leur sens dans le contexte, très pédago, que nous propose la série. Leur créateur, Michael Hirst, est un passionné d’histoire élisabéthaine (il est aussi le réalisateur de Élisabeth, l’Age d’Or) ; il ne nous fait pas l’injure de les affubler de passions modernes, il n’essaie pas de nous les rendre sympathiques en les rapprochant de nous. Les motivations de ces personnages nous restent étrangères, et pourtant, on les aime.
Peut-être parce que les anciens sont toujours aussi bon (Jonathan Rhys Meyers, of course, et Henry Cavill, futur Superman), et les nouveaux pas mal du tout (Torrance Coombs, impressionnant proto-Brad Pitt, David O’Hara, déjà vu en irlandais dans Les Infiltrés)…
Non, Les Tudors ça se finit et c’est bien que ça finisse : on sent les auteurs concentrés, allant à l’essentiel. La dernière saison, mélancolique, politique, termine en beauté sur l’impression subtile qu’on ne peut qu’être terrifié par ce roi, impressionné par ce qu’il a achevé, mais aussi ému par cette trajectoire dramatique.
On ne regrettera pas notre voyage au XVIème siècle, et on attend avec impatience le nouveau projet Showtime, « Tudors-like » : The Borgias, qui affrontera Les Borgias, sur Canal+, réalisé par Tom « Oz » Fontana.