Nous avons déjà dit ici tout le bien que nous pensons de La Ligne Rouge, le chef d’œuvre militaro-rousseauiste de Terrence Malick. Nous avons aussi, ensuite découvert le reste de l’œuvre – parait-il culte – de Malick, Badlands, Les Moissons du Ciel… Comme nous avons dénoncé la pauvreté scénaristique d’Un nouveau Monde.
Nous n’avons pas encore vu Tree of Life, et nous irons le voir, évidemment, mais il est étonnant de voir la propension naturelle de parler d’un film que personne n’a vu. « Nouveau chef d’œuvre », « 2001 de Malick », « œuvre prophétique », : que n’avons nous pas entendu sur ce film que personne n’avait pu voir. Il y a deux jours, L’Express crevé l’abcès, avant la projection à Cannes ; le film est lourdingue, matinée de philosophie New Age, et trop long.
Tout ça pour ça.
C’est oublier que les films de Malick, en dehors de La Ligne Rouge, ne sont pas géniaux. Ils sont très beaux, élégiaques, pastoraux, tout ce que vous voulez, mais pas géniaux.
Mais la presse, et le public – son meilleur complice – ne veut pas rater la prochaine hype.
Voilà donc Malick bombardé Kubrick.
On attendra encore un peu pour se prononcer.