Nous voilà partis, avec Mr Malakansar, pour voir Melancholia, le Deep Impact danois de Lars von Trier. Complet ! Vraiment pas de chance ! Nous voilà obligés d’aller voir Cowboys et Envahisseurs (my choice) ou Captain America First Avenger (his choice).
Le croirez-vous ? Pour une fois, j’ai abandonné tout dogmatisme (et cette loi interne qui m’interdit d’aller voir des mecs crypto-gays en collants bleu-blanc-rouge), pour suivre enfin la Voie de la Raison : aller voir un film réputé bon (selon les critères de Ludo Fulci) plutôt qu’un film descendu par la critique, mais qui me faisait envie. Et me voilà chaussant ma paire de lunettes 3D, qui pèsent une tonne sur mon nez pointu et qui gâche toute la chatoyante colorimétrie de Captain America First Avenger.
Eh bien, j’ai bien fait : Captain America est une excellente surprise, un très bon divertissement, drôle, subtil et amusant.
D’abord, parce que devant la ringardise de son héros (Captain America, c’est quand même très tarte), les scénaristes font preuve d’une exceptionnelle finesse. Exposition en détail du background (le gringalet héroïque qui veut faire la guerre comme tout le monde), et qui résonne étonnamment avec le fabuleux documentaire The War de Ken Burns : oui, beaucoup de jeunes américains la voulaient, cette guerre, ne serait-ce que pour échapper à l’ennui.
Deuxième finesse, quand l’action commence, on croit que c’est parti, et pourtant non. Voilà notre Captain America, tout en muscle, qui ne sert plus à rien. Sauf, peut-être, à vendre des Bons du Trésor. Joe Johnston nous entraîne alors dans dix minutes étonnantes (Chorus Girls, tournée pan américaine façon Mémoire de Nos Pères), ce qui permet au passage (ce deuxième effet Kis-Cool n’est pas innocent) de torpiller la gangue « héros de propagande » qui entoure ce pauvre Captain dans notre imaginaire Marvel.
Ensuite, évidemment (au bout d’une heure !), First Avenger devient un peu plus business as usual, et notre héros peut enfin kick some ass.
Mais là aussi, on est dans le tout bon : Nazis, Ordre de Thulé, Yggdrasill, Base Secrète, un folklore qui fleure bon le Weird War 2, et les Twisted Forties…
Et dès que le film risque de se prendre un peu au sérieux, un humour omniprésent vient décaper tout ça, grâce au génial Tommy Lee Jones…
A ne pas rater, même si on n’aime pas les mecs en collant…