Je ne sais pas pourquoi, mais je vais rarement voir les films de François Ozon. Pourtant, j’ai adoré les deux que j’ai vus : Swimming Pool, Sous Le Sable. Et ce soir, Potiche.
Peut-être parce qu’Ozon fait des films de fille (ce que la gent féminine de la famille Professorale cherchait hier), et qu’aucun de ses sujets ne semble assez bankable à mes yeux.
Mais là, 10mn après, je suis séduit, et 100 mn après, je suis conquis. Potiche est un pari dingue : adapter un classique du Boulevard, signé Barillet – Gredy, et le conserver tel quel : décor criard, jeu faux façon Au Théâtre Ce Soir, dialogues surannés. Il faut une grosse paire de cojones pour tenter le coup et des producteurs spécialistes de la chose (Eric et Nicolas Altmeyer (OSS 117, Brice de Nice…))
Il faut aussi des comédiens exceptionnels (Deneuve, qui fait une fin de carrière exemplaire, Gégé, qui signe son premier bon rôle depuis… depuis…, Judith Godrèche, fabuleuse en militante RPR, et Jérémie Renier en designer gay qui s’ignore, Luchini, Viartd, n’en jetez plus, la coupe est pleine ! L’intrigue a peu d’importance : un patron (Luchini) est obligé de laisser la gestion d’entreprise à sa potiche de femme (Deneuve), face au tout-puissant député-maire communiste (Depardieu), qui n’est autre qu’un ancien amant de la demoiselle. Vous l’aurez compris, on n’est pas chez les Dardenne, mais plutôt dans une jolie fable féministe, drôle et …couillue !
C’est promis, je vais voir le prochain Ozon !