Mauvaise nouvelle. Notre Agent au Kremlin a été retournée. Notre meilleur fournisseur d’info ultra-confidentielles (Dans Ses Yeux, Une Séparation) a été identifiée, et retournée par les communistes, les anarchistes et le KGB (Katastrofik Grose Bouze) qui veulent tous détruire le Pays de la Liberté et de l’Opportunité. Ses informations sont désormais à traiter avec la plus grande circonspection.
Certes, J. Edgar n’est pas une KGB, c’est même un film extrêmement bien fait (époques entrelacées, performance Di Capriesque hallucinante, habile plaidoyer à charge et à décharge), mais ce n’est PAS un film : pas de début, pas de fin, pas d’histoire, mais seulement l’Histoire, avec un grand H. Mais dans ces cas-là, on préfère un bon documentaire sur Arte.
Car avec J. Edgar, on est devant une sorte d’ovni, qui fournirait à Clint Eastwood beurre et argent du beurre. Si on lui demande si la secrétaire a vraiment détruit les Archives Hoover, comme le laisse entendre le film, il sort le beurre : son Joker « fiction ». Si l’on trouve, au contraire, que la relation homosexuelle n’est pas vraiment traitée, il sort l’argent du beurre : la sacro-sainte « Réalité » : en vérité, on ne sait pas si Tolson et Hoover ont eu des relations.
Mais justement, un conteur, c’est un type qui décide, qui raconte une histoire, vraie ou fausse. Pas un gars qui se cache derrière une prétendue « réalité ».
En jouant à cache-cache avec les deux, Clint nous ennuie (depuis un certain temps déjà…)