mercredi 22 août 2012


Total Recall
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Qu’est-ce qui sépare un cinéaste d’un faiseur ? Et l’art, du commerce ? La volonté artistique, même mineure, de la poilade juvénile ? C’est tout le débat qui agite Total Recall (Paul Verhoeven) et Total Recall (Len Wiseman). Ou comment un hollandais réalise un chef d’œuvre et malgré Schwarzy, alors qu’un amerloque pété de thune réussit à faire moins bien ?

Mais pourtant, qui oserait jurer, les yeux dans les yeux, qu’il ne s’est pas régalé à cette nouvelle version ? De la GCA, de la vraie, 24 idées par seconde, des courses poursuites inventives, des bagarres originales, une déco à tomber par terre, et toujours le fabuleux Monsieur K Dick.

Donc on s’amuse à la version Wiseman, mais on est consterné. Pire : cette fois-ci on comprend l’histoire*. Et on est étonné de trouver ça très creux.

La différence, c’est que Verhoeven, lui c’est un artiste. Refoulé, toujours à moitié bouffé par Hollywood (donc ni Kubrick, ni Ford, ni Welles, qu’on se comprenne bien !) mais un gars luttant toujours avec ses petits bras pour mettre « des fleurs derrière l’écran, du poison dans la machine« . Comme insuffler un peu de provoc nazie dans Starship Troopers, enlever à-l’insu-de-son-plein-gré la culotte de madame Stone dans Basic Instinct, ou une fin à tiroirs dans Total Recall.

Chez Wiseman, foin de tout ça : efficacité-efficacité-efficacité. Pas d’humour, ça fait perdre du temps dans les bagarres. Pas de casting hichcockien (la blonde ou la brune) mais plutôt deux brunes indéfinissables (l’une d’elles est madame Wiseman, ceci expliquant peut-être cela). Seul surnage l’étrange sous texte du film, chargé d’un brit bashing de bon aloi (les anglais oppriment le Sud, réfugié en Australie, opportunément baptisée la Colonie. A la fin, les méchants blancs perdent, l’Asie gagne.

On s’amuse bien. Mais on se lasse aussi des coups de poing dans la gueule et des courses poursuites – même les meilleures choses ont une fin – et on ne peut s’empêcher de se demander, une fois de plus, où est passé le cinéma adulte…

*que ceux qui ont compris le premier Total Recall écrive à la rédaction, qui transmettra.




mercredi 22 août 2012


X-Men: Le Commencement
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Sur le conseil du Professorino (qui l’a déjà vu deux fois, ce qui en dit long sur notre capacité à contrôler les lectures-visonnages-jeux de nos enfants), j’ai enfin vu X-Men: Le Commencement.

Le problème reste entier : privé d’une enfance Marvel-Strange, le Professore peine à comprendre les tenants et les aboutissants des films à collants.

Tandis que la Professorinette reconnaissait les apparitions de la Femme-Libellule et du Vociférateur (j’extrapole), je tentais de suivre l’intrigue. Plutôt bien faite, d’ailleurs, un savant mélange entre la réalité (la Baie des Cochons) et l’histoire alternative : comment les mutants sont devenus les X:Men.

Bon, ben, à la fin, on sait pourquoi.

Mais ça ne change rien au problème : les films de superhéros ont beau devenir « matures », être tournés par la A-list de Hollywood (Vaughn, Singer, Nolan, Branagh, Snyder) et avec (Fassbender, Oldman, Bale, Bacon, Jackman, Mc Kellen), ça ne me parle pas.

En rien.

Des types avec des casques ridicules en métal rouge, des strip-teaseuses avec des ailles de libellule dans le dos, des anges en porte jarretelles, le tout devant sauver la planète tout en résolvant de graves névroses personnelles, je ne vois pas.

Donc allez voir X-Men, mais sans moi.

Allez, j’irais quand même voir Man of Steel, pour Zack Snyder.