mercredi 26 décembre 2012


Les Bêtes du Sud Sauvage
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Quoi de plus gerbant que des intellos qui se la pètent sur la « pauvreté » ou « les pauvres » ? Pour tenter cela, il faut beaucoup de talent (Fellini, Larry Clark) et zéro condescendance (Sur Ecoute, The Corner), ce qui manque gravement à Benh Zeitlin et à ses Bêtes du Sud Sauvage.

Sur cette allégorie pseudo SF de l’ouragan Katerina, matinée de Toto le Héros, Zeitlin se la joue cinéma vérité. Camera portée (en fait, c’est juste moins cher), musique entraînante (le seul aspect positif du film, même si elle sert à guider tes sentiments tout au long du film), image lourdement chargée de sens, et cabotinage hégélien de l’héroïne (6 ans) qui philosophe en voix off : « Chacun perd la chose qui l’a fait » « Tout l’univers dépend du fait que chaque pièce soit bien à sa place »…

Car tout tourne autour de cette héroïne, Hushpuppy, petite fille courageuse qui vit dans un bidonville du Bassin, en Louisiane. Quand vient la grande tempête, Hushpuppy et son père perdent tout. Il faut alors survivre, car, comme l’imagine la petite, les aurochs vont revenir et dévorer l’humanité.

Ce genre de film (la catastrophe vue par un enfant), on en a vu plein. Mais celui-là est particulière puant. Sous des dehors humanistes (montrer les conditions de vie des black and white trash du bayou, Benh Zeitlin fait surtout le voyeur. Qu’elle est belle cette petite fille en slip et en bottes, dans la boue du marais ! Qu’ils sont sympas, ces cajuns qui se pintent toute la journée et mangent des écrevisses au kilo ! Que c’est graphique, la petite fille qui mange de la pâtée pour chiens ! Et si son père la bat, c’est qu’au fond, il l’aime !

Nous voilà au plus profond de notre siège, guettant la trotteuse sur notre montre, quand, enfin, les secours arrivent ! Et l’on se prend à espèrer qu’un nouveau film va commencer. Que la petite fille, découvrant enfin un peu d’attention, de la nourriture et des vêtements propres, va soudain découvrir qu’une autre réalité est possible. Evidemment, c’est tout le contraire. Ce petit monde préfére retourner au bidonville (ce qui n’est pas un scoop en soi). Mais ce qui est gênant, c’est que Benh Zeitlin a l’air d’approuver. « Ces gens sont durs, mais ils sont fiers. Ils ont dans le cœur, … » etc., etc.

Bref, un océan de bêtise, recouvert de la pire fange qui soit : l’intellectualisme. Probablement ce qu’il y a de plus insoutenable dans l’art, au cinéma ou ailleurs.




mercredi 26 décembre 2012


Charade
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

C’est quoi ce truc avec Charade ? Ce buzz multiséculaire autour de Charade, Hepburn, Stanley Donen. On soupçonne la critique des années 60-70 d’avoir fantasmé grave sur le plus jolie fille du monde : Miss Audrey Hepburn, comme d’autres le feront plus tard sur Ali McGraw, Kathleen Turner, Julia Roberts, Scarlett Johansson.

Car Charade est imbitable, pas drôle, avec des rebondissements abscons, et des dialogues (volontairement) absurdes qui devaient faire tordre de rire en 63, mais qui sont horriblement désuets aujourd’hui.

Bref fuyez cette Charade, pas plus fraîche que celles du Père Fouras !