Pour une fois, on est d’accord avec Jean Pierre Jeunet. Eh oui, tout est possible sur CineFast.
Sur 20minutes.fr, l’auteur du multichromatique L’extravagant Voyage du Jeune et Prodigieux T.S Pivet déverse sa bile sur le cinéma français, un reproche qu’on fait souvent au vieux Ludovico. En deux mots, Jeunet fustige la faible qualité des films français « moches, mal montés, mal filmés, mal joués, mal sonorisés, mal écrits… plus c’est moche, plus c’est de l’art ! » Et de jouer, non sans raison*, à l’historien du cinéma : « C’est encore la tradition de la nouvelle Nouvelle Vague qui nous pourrit la vie. »
Et voilà l’auteur immortel d’Un Long Dimanche de Fiançailles qui part sur cette magnifique métaphore, dite Syndrome de la Pyramide du Louvre : « Le long-métrage français, c’est quand même à 90% l’apothéose de la laideur et ça ne dérange personne. J’appelle ça le syndrome de la Pyramide du Louvre et des chiottes Decaux. La pyramide du Louvre, en verre, ça ne peut pas être plus beau et ça avait fait tout un scandale. Les chiottes Decaux, c’était des horreurs, mais je n’ai jamais lu une critique négative. La laideur ne dérange personne et la beauté choque, et ça c’est très français. »
La formule est rigolote et en plus, on est d’accord avec toi Jean-Pierre ! Même si l’excès inverse – dont tu te fais le champion – qui préfère l’esthétisme à tout crin aux dépens de vrais personnages et d’une histoire qui tienne debout n’est pas forcément la solution.
* La Nouvelle Vague fustigea dans les années cinquante la « Qualité Française » des René Clair et autres Claude Autant-Lara, héritier d’un certain cinéma de qualité, mais conformiste et éloigné de la réalité. Tandis qu’eux s’emparaient des toutes nouvelles cameras 16mm et filmaient dans la rue… technique dont allait s’approprier Dennis Hopper pour Easy Rider, et ses suiveurs du Nouvel Hollywood.