jeudi 10 avril 2014


Amy Adams
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

Amy*, Lois Lane**, Peggy Dodd***, Joan Vollmer****, et bien sûr, la Princesse Giselle***** : par quelques apparitions et un grand rôle dans une fantaisie pour enfant, Amy Adams s’est imposée comme une grande actrice. Elle ne paye pas de mine. Elle est jolie, mais elle est rousse (ce qui ne simplifie pas la vie d’une actrice mainstream à Hollywood) mais c’est une très bonne actrice…

Faites plus attention à ses prochains films, ils seront sûrement très bons.

*Dans Her.
**Dans Man of Steel.
***Dans The Master.
****Dans Sur la Route.
*****Dans Il Etait Une Fois.




mercredi 9 avril 2014


True Detective, épisode 5
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

A chaque épisode, True Detective nous prend à rebrousse-poil, ce qui est pour le Professore la définition même d’une grande série.

On croit être dans un polar classique, avec tueur en série, flics hard boiled et tutti quanti ? On découvre, parsemé ici et là*, quelques références à un grand auteur fantastique américain. On croit être dans une procedural classique, deux flics, un cadavre, une enquête ? Un assaut en plan séquence de six minutes, digne des meilleurs Scorsese, vient vous plaquer au sol. On se croit dans une série d’action ? C’est une longue réflexion sur le temps qui passe, et sur cette salope qui bousille tout, amour amitié, famille : la vie elle-même. On croit que c’est fini ? La série vient rebattre ses propres cartes pour exploser les minuscules certitudes que vous aviez acquises.

Il faut dire qu’au-delà de ses dialogues extraordinaires, et malgré néanmoins quelques faiblesses (on y reviendra peut-être un jour), True Detective repose entièrement sur les performances hallucinées de deux acteurs extraordinaires, Matthew McConaughey et Woody Harrelson, que le cinéma hollywoodien a honteusement ignoré ces vingt dernières années, parce qu’ils n’avait pas (Harrelson) ou trop (McConaughey)** la tête de l’emploi et qu’ – évidemment – la télé installe au sommet pour toujours.

* Huit mots, seulement huit mots, en cinq épisodes…
** Avec quelques exceptions notables dans le cinéma indépendant : Lone Star, Magic Mike pour McConaughey, Tueurs Nés, la Ligne Rouge, No Country for Old Men pour Harrelson.




mardi 8 avril 2014


Her
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Sur Spike Jonze et son Dans la Peau de John Malkovich, le Seigneur d’Avalon avait eu cette phrase magnifique, qui a beaucoup resservi depuis : « un film avec une tête, mais pas de cœur ».

C’était donc notre angoisse numéro un en pénétrant dans la salle, qu’est-ce que Her avait dans le ventre.

Beaucoup, en fait. Un acteur toujours plus extraordinaire (Joaquin Phoenix, plus vrai que nature dans ce personnage de cadre timide et coincé). Scarlett Johansson, présence intense, alors qu’elle ne joue qu’une voix. Amy Adams, encore dans un rôle secondaire, même si elle a tout d’une grande. Et un futur proche fabuleusement reconstitué dans un décor aux petits oignons.

Il reste l’histoire, très originale et fort bien traitée. Un homme sort d’une rupture difficile, et tombe amoureux d’une intelligence artificielle. Ce conte voltairien pourrait être lourdingue, il est léger comme une plume, en slalomant discrètement pour éviter tous les poncifs.

Reste que le film est un peu long. Her ralentit, se répète comme si Spike Jonze cherchait à dérouler toutes les implications de son idée de départ.

Et Her s’apitoie un peu trop sur son personnage, ce qui finit par le rendre inutilement larmoyant. Dommage, on n’était pas loin de la perfection.




dimanche 6 avril 2014


Flight
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Quel étrange film que voilà ! Un film qui commence mal, finit mal, mais est passionnant le reste du temps. Bien fait, bien joué, et profondément américain dans sa façon de voir les choses, tout en proposant une étonnante ambiguïté.

Dès le début, pourtant, on s’inquiète voir Denzel Washington en commandant de bord, fumer, boire, sniffer un rail de coke en compagnie d’une hôtesse de l’air complètement à poil, oui, full frontal, vous avez bien lu le Professore. Le lecteur habitué de ces colonnes sait qu’il y a quelque chose qui cloche. Denzel, notre Denzel, Mr USS Alabama, Coach Boone du Plus Beau des Combats, Malcom X chez Spike Lee, Mister Right en personne, fidèle à sa femme au point de refuser d’embrasser ses partenaires, protestant dévot (Le Livre d’Eli), pris en pleine fornication et abus de boisson ? Hypothèse immédiatement avancée par la Professora : rédemption puissance 10 garantie à la fin du film. Surtout qu’on enchaîne avec un deuxième personnage (interprété à la hache par Kelly Reilly, débarquant de chez Klapisch) : une photographe devenue junkie, qu’on imagine, par on ne sait quel revers de fortune, rencontrer notre Denzel.

Bref, notre commandant de bord prend son envol, reprend un petit coup de bibine (visiblement tout le monde est au courant) et décolle en plein tempête. L’avion, mal entretenu, perd alors une pièce. Part en vrille. Mais Denzel, tout bourré qu’il est, manœuvre comme un chef. Tandis que tout le monde est pris de panique, se met à prier et à appeler la petite famille pour lui faire ses adieux, Denzel redresse l’avion, le fait voler sur le dos, l’écarte des zones habitées et finit par le crasher sans trop de dégâts (2 morts quand même).

Et c’est là que le film devient passionnant : car au lieu de débiter l’habituel film de procès, Zemeckis dessine le portrait d’un homme rebelle, pas du tout en lutte avec lui-même (du moins en surface), très pragmatique, voire hautain. Je n’ai rien à me reprocher, j’étais saoûl, certes, mais j’ai sauvé l’avion et la plupart des passagers, et l’avion était défaillant. Et je n’ai pas peur d’un procès, car il me donnera raison.

Mieux, quand la compagnie, le syndicat des pilotes, les amis, tentent le damage control, Denzel se rebiffe. Il n’a peur de rien. Là où l’on s’attendait à une figure classique de la rédemption : de rédemption, point.

A partir de là on bascule dans un autre film, et un personnage rarement vu dans le cinéma US grand public. Un noir, alcoolo, absolument pas en quête de rédemption, et convaincu de son bon droit. Et même si ce personnage va subir une évolution toute prévisible, celle-ci n’intervient qu’en toute dernière fin, laissant à Zemeckis le temps de développer confortablement ce personnage étonnant, interprété magistralement par Washington. Car s’il est capable du pire (Training Day, Déjà Vu, Le Livre d’Eli) mais aussi de performances extraordinaires.

Rien que pour lui, il faut jeter un œil à Flight.




samedi 5 avril 2014


True Detective, avant-goût sans spoiler
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Puisqu’on ne peut rien dire de True Detective sans risquer le moindre spoil, (et que Game of Thrones saison 4 arrive à grand pas), on se glisse dans l’interstice.

Vous avez bien cinq minutes entre la H-Cup, Chelsea-PSG et nos amis Lannister, pour jeter un œil à ce générique incroyable, qui dit tout ce qu’il faut savoir sur l’ambiance de True Detective. La Louisiane, ses friches industrielles, ses églises et ses meurtres rituels, et ses deux flics au bout du rouleau…

C’est tout, et c’est déjà beaucoup. Et c’est là…




mercredi 2 avril 2014


True Detective
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est l’histoire d’un déplacement en Suisse, et d’une demi-heure perdue à trouver une chaîne pour regarder les petits gars de Manchester résister à l’ogre de Bavière (1-1, match retour dans une semaine). C’est aussi histoire de dire qu’on a notre PC avec nous. Et un disque dur, qu’un trimballe depuis des années, sans jamais rien regarder. Parce que cinéphile un jour, cinéphile toujours. Un film ça se regarde au cinéma. Ou sur une bonne télé. En HD.

Donc on a beau télécharger (ou avoir des amis qui téléchargent), on ne regarde que l’indispensable : Game of Thrones, parce qu’il est hors de question d’attendre. Ou Sands of Iwo Jima, parce qu’on ne sait pas comment le trouver en DVD. (Et puis on veut pas payer pour non plus).

Mais là, il n’y a rien à faire. Le match se termine. Et pas envie de dormir. Donc on fait l’impensable : regarder Chansons du Deuxième Etage, le film culte de papa Ostarc, sur un écran 14″. Une promesse qu’on doit honorer depuis 1999 au moins.

Pire on laisse le match sur la télé, au cas où les allemands marqueraient. Et d’ailleurs, ils marquent. Furieusement post moderne, l’Age du Double Ecran promis par le marketing d’Apple et de Samsung prend son envol. Un œil sur le match, un œil sur le film, un œil sur la bio de Roy Andersson sur Wikipedia. Oui, ça fait trois yeux : le triomphe de Steve Jobs, la honte de la cinéphilie.

Mais au bout d’un moment, la fatigue finit par s’installer. La loufoquerie du cinéma de Roy Andersson mérite mieux que ça, et mon petit doigt me dit qu’on n’ira pas au bout du film ce soir.

Et là, un désir diffus, présent depuis le début de l’après-midi, commence à se faire jour. Sur le fameux disque dur, il y a la saison 1 de True Detective. La série hyperbuzzée d’HBO. 58 minutes, dit le petit diable sur l’épaule, cinquante-huit petites minutes, on va bien tenir jusque-là, non ?

Et là, la claque. Une heure d’intensité absolue, un trip qui va nous hanter toute la nuit. Un coup de pelle dans le visage, le genre qui assomme ou qui réveille. Mais sans explication.

Ce ne peut pas être l’intrigue de True Detective. Deux flics classiques, l’intello et la baraque, façon Seven qui enquêtent sur un meurtre rituel : déjà vu dix fois. Le cadre, la Louisiane crapoteuse : déjà vu aussi. Le traitement ? Rien que de bien classique, hormis l’enquête de 1990 s’interlaçant avec de nouveaux meurtres en 2010. Les acteurs ? Certes, c’est la crème de la crème que nous a dégoté HBO. Matthew McConaughey, qui revient doublement d’entre les morts (l’acteur et le personnage), Woody Harrelson toujours aussi immense, toujours aussi méconnu, mais aussi Michelle Monaghan (Gone Baby Gone), et plein d’autres. Qualité HBO.

Non, True Detective propose quelque chose de neuf, quelque chose d’impalpable. Un débat philosophique entre le Mal congénital du monde et l’espoir proposé par la religion. La destinée manifeste de l’humanité de régner sur cette planète, ou l’erreur, dans l’évolution darwinienne, de lui avoir donné une conscience.

Rarement une série n’a volé aussi haut dès le pilote. Plus dure sera la chute ? On ne sait. En tout cas, CineFast envoie immédiatement ses meilleurs journalistes sur place, en Louisiane, pour enquêter.

Stay tuned.