Des fois, je fais ce qu’on me dit. Quand le Prince d’Avalon me dit de tenir la position à Newsroom, je patiente (et il a raison, le Prince). Quand le Prince d’Avalon me dit d’aller voir Babysitting, je le fais aussi.
Il faut dire que c’est bien vendu, Babysitting : un mix de Projet X et Very Bad Trip, why not ?
Mais ce mix, c’est à la fois sa principale qualité de Babysitting et son horrible mètre-étalon. Le film de Philippe Lacheau et Nicolas Benamou a pour lui la progression implacable, hyperbolique de Projet X mais pas la rigueur scénaristique de Very Bad Trip.
Projet de potes, Babysitting recycle ces mêmes amis (Philippe Lacheau, Julien Arruti, Tarek Boudali en acteurs principaux). Pire, il leur confie la réalisation. Défaut commun dans le cinéma français, car il est plus facile pour les premiers films d’un réalisateur d’obtenir le sceau du CNC*…
On dirait une bénédiction, mais c’est un piège. Quoi de plus dur, en effet, que se diriger soi-même ? De fait, la petite bande n’est pas excellente. C’est un peu surjoué, exagéré, là où le tongue in cheek anglosaxon ferait merveille. Ce qui gâche un peu les gags, pourtant très drôles, et les dialogues. En contrepoint, qui ressort ? C’est la chouchoutte Charlotte Gabris, qui dans un rôle très mineur de trente secondes, installe son personnage de standardiste vulgos.
Pour cela – entre autres – il faut aller voir Babysitting.
* Il existe une commission pour les premiers films et une commission pour les autres. Plus facile de se battre contre Belle Epine, de Rebecca Zlotowski que contre le prochain Desplechin.
[edit] Je me suis fait taper sur les droits par le Prince d’Avalon ; Babysitting n’a pas demandé l’avance sur recettes, plutôt réservé aux films d’auteurs. Ce qui est plutôt incroyable, c’est que le film a été refusé par tout le monde, Canal+ et gros studios français, et c’est Universal qui a emporté l’affaire. Et maintenant, le film fait un carton… 1.8 million d’entrées au 20 mai.