C’est la bonne surprise de l’été du cinéma français : Les Combattants est un film bien joué, bien filmé, et qui filme le peuple sans mépris. Trois qualités assez rares pour qu’on s’y attarde.
C’est l’histoire d’une jeune fille qui pense – comme le Professeur Philippulus – que la fin du monde est proche. La solution : s’engager dans l’armée pour y apprendre la survie, comment dépiauter un lapin avec les dents ou s’orienter au nord avec la mousse des arbres… C’est aussi l’histoire d’un garçon amoureux, un peu paumé, qui la suit.
La description de cet univers, c’est ce qui est très réussi dans Les Combattants. La jeunesse qui s’ennuie, le boulot qui manque, la crise, et l’armée comme dérivatif. On pense au Polichinelle de Pierrick Bailly, qui décrivait ces errances dans l’est de la France. Ici on est dans les Landes, mais l’ennui est le même.
La Préparation Militaire Spéciale, sorte de stage de sélection avant l’engagement définitif, occupe tout le milieu du film, et c’est son morceau de bravoure. A la fois réaliste et parodique, elle met les personnages principaux face à leurs contradictions. Madeleine (Adèle Haenel) et Arnaud (Kévin Azaïs) ne veulent pas vraiment s’engager dans l’armée, ils veulent seulement survivre.
Le dernier tiers est moins réussi, comme si Thomas Cailley ne savait pas trop quoi faire de son film, de ses personnages, ou de ses acteurs. Avec Haenel, il a une future grande comédienne, mais une fois qu’elle a joué toute sa gamme, où est la mélodie ? On peine à décrypter le message. Les jeunes d’aujourd’hui sont des survivants ? Ou des idiots ? Le film ne tranche pas. Reste la performance : comme disait la pub : Adèle Haenel, elle a tout d’une grande.