Les bonnes intentions ne suffisent jamais à faire un film. On vient de voir Spotlight, avec un peu de retard, mais c’est une déception. Pourquoi ? Parce qu’on l’impression de voir un vieux film. Un film-procès avec Yves Montand, prêt pour Les Dossiers de l’Ecran. Et si l’on ne peut qu’adhérer au propos – la dénonciation des prêtres pédophiles de Boston – on ne va pas au cinéma pour voir un documentaire.
Ici avec beaucoup d’efforts, on essaie de fictionnaliser ce documentaire. Les acteurs s’échinent à faire passer les infos pédagogiques dans les dialogues : « Ça veut donc dire que… ? » « Ça prouve que le… ? » « Il est donc impossible que le cardinal ne le … ! »
Voilà la pauvreté cinématographique de Spotlight. Interminables enquêtes, journalistes au travail, pauvres lumpen-victimes. A Spotlight, on ne s’ennuie pas vraiment, mais ce n’est pas vraiment intéressant non plus.
Comme dit Hitchcock, on aurait aimé que rien ne soit dit, et que tout nous soit montré.